jeudi 23 janvier 2020

CONNAISSEZ-VOUS GRIBOUILLE ?



Gribouille !!

En voilà un nom qui résonne encore dans ma mémoire d’enfant... Gribouille, le héros d’un récit de la Comtesse de Ségur !
Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, je vous la résume en deux mots... enfin en quelques mots !
La femme Thibault, pauvre couturière décède. Elle a deux enfants dont Balylas, garçon simple d’esprit. Avant de fermer les yeux, elle confit son fils, âgé de 16 ans, à sa fille ainée.
Les sottises et gaffes affligeantes de son jeune frère, entraînant malentendus à répétition, donnèrent bien du mal à sa pauvre sœur, Caroline.
Gribouille un garçon faible d’esprit, mais au bon cœur pour lequel j’ai gardé une certaine tendresse.
Voilà pourquoi  le surnom de « Gribouille », avait été attribué au jeune Balylas, car depuis 1522,  il était employé  comme nom commun, pour désigner un personnage naïf et sot.

Remontons le temps !
Le verbe « Gribouiller » est utilisé depuis le XVIème siècle et il pourrait, car d’origine obscure, se rapprocher à d’autres verbes plus anciens encore,  tels, entre autres :
·         « Grabouiller » d’où découleraient : Barbouiller – griffonner.

Mais saviez-vous que « gribouiller » avait eu, à la fin du XVème siècle, le sens de « Gargouiller » en parlant des intestins. En quelque sorte, l’ancêtre des borborygmes.
Vers 1700, « Gribouiller » se rapprocha nettement du sens actuel, car employé pour « écrire ou peindre d’une manière confuse ».

Gribouiller donne un gribouillis :
Rabelais dénommait un diable, un gribouillis, et cela, vers 1532.
Vingt années plus tard, vers 1552, un « gribouillis était un cuisinier.....
Quelle relation pourrait être établie entre diable et cuisinier.... Mystère !!     

Mais attention !!! Nous montons d’un cran vers les sommets.
1926, un gribouillis est un terme artistique qualifiant des hachures en tous sens.
Petit conseil :
Gardez tous les dessins de vos jeunes enfants, peut-être qu’un jour, ils vaudront de l’or !

On jouait, vers 1690, à la Gribouillette.
Un jeu simple consistant à jeter un objet au milieu d’un cercle de joueurs, le gagnant étant celui qui se saisissait de l’objet, le premier.
Cela devait générer une belle pagaille !

Et puis, ce gribouillage qui en 1741 désignait une écriture illisible et quelques années plus tard, un dessin informe.

Alors, maintenant, essayez de déficeler la phrase suivante :
Un gribouilleur (il aurait pu être question aussi qu’une gribouilleuse), un tantinet gribouille, gribouille un gribouillis en attendant que commence la partie de gribouillette.
J’en conviens et ce texte le confirme, de temps en temps, je suis un peu « gribouille », entendez par-là, légèrement désordonnée dans mes rangements .... et aussi un peu dans ma tête !!!
Mais vous en conviendrez, cela ajoute un léger plus à mon charme naturel !!


Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

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