
Gribouille !!
En voilà un
nom qui résonne encore dans ma mémoire d’enfant... Gribouille, le héros d’un
récit de la Comtesse de Ségur !
Pour ceux
qui ne connaîtraient pas l’histoire, je vous la résume en deux mots... enfin en
quelques mots !
La femme
Thibault, pauvre couturière décède. Elle a deux enfants dont Balylas, garçon
simple d’esprit. Avant de fermer les yeux, elle confit son fils, âgé de 16 ans,
à sa fille ainée.
Les sottises
et gaffes affligeantes de son jeune frère, entraînant malentendus à répétition,
donnèrent bien du mal à sa pauvre sœur, Caroline.
Gribouille
un garçon faible d’esprit, mais au bon cœur pour lequel j’ai gardé une certaine
tendresse.
Voilà
pourquoi le surnom de « Gribouille »,
avait été attribué au jeune Balylas, car depuis 1522, il était employé comme nom commun, pour désigner un personnage
naïf et sot.
Remontons le
temps !
Le verbe
« Gribouiller » est utilisé depuis le XVIème siècle et il pourrait,
car d’origine obscure, se rapprocher à d’autres verbes plus anciens encore, tels, entre autres :
·
« Grabouiller » d’où
découleraient : Barbouiller – griffonner.
Mais
saviez-vous que « gribouiller » avait eu, à la fin du XVème siècle,
le sens de « Gargouiller » en parlant des intestins. En quelque
sorte, l’ancêtre des borborygmes.
Vers 1700, « Gribouiller »
se rapprocha nettement du sens actuel, car employé pour « écrire ou
peindre d’une manière confuse ».
Gribouiller
donne un gribouillis :
Rabelais
dénommait un diable, un gribouillis, et cela, vers 1532.
Quelle
relation pourrait être établie entre diable et cuisinier.... Mystère !!
Mais
attention !!! Nous montons d’un cran vers les sommets.
1926, un
gribouillis est un terme artistique qualifiant des hachures en tous sens.
Petit
conseil :
Gardez tous
les dessins de vos jeunes enfants, peut-être qu’un jour, ils vaudront de
l’or !
On jouait,
vers 1690, à la Gribouillette.
Un jeu
simple consistant à jeter un objet au milieu d’un cercle de joueurs, le gagnant
étant celui qui se saisissait de l’objet, le premier.
Cela devait
générer une belle pagaille !
Et puis, ce
gribouillage qui en 1741 désignait une écriture illisible et quelques années
plus tard, un dessin informe.
Alors,
maintenant, essayez de déficeler la phrase suivante :
Un
gribouilleur (il aurait pu être question aussi qu’une gribouilleuse), un
tantinet gribouille, gribouille un gribouillis en attendant que commence la
partie de gribouillette.
J’en conviens
et ce texte le confirme, de temps en temps, je suis un peu
« gribouille », entendez par-là, légèrement désordonnée dans mes
rangements .... et aussi un peu dans ma tête !!!
Mais vous en
conviendrez, cela ajoute un léger plus à mon charme naturel !!
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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