L'AFFAIRE LAFARGE
Chapitre 13
Vinrent ensuite déposer, les gens de sciences ......
M. Lafosse, pharmacien à Brives, participa aux analyses chimiques.
« Dans les vases ayant
contenu l’estomac de M. Lafarge, il y en avait qui étaient couverts d’une
simple étiquette et d’autres d’un morceau de toile retenu par une souple
ficelle. Plusieurs de ses vases ne portaient pas de cachet. »
M. Lafosse précisa que les divers récipients lui avaient été remis par
le juge d’instruction et son greffier.
Pas légal du tout ! Vice de procédure dirions-nous
aujourd’hui !!
Et le témoin-pharmacien d’ajouter :
« L’estomac était dans un
verre recouvert d’une assez mauvaise toile. »
Et il en était de même pour les différentes tasses ayant contenu lait
de poule et diverses boissons, déposées par M. Eyssartier, dans l’officine du
pharmacien, du vivant de M. Lafarge, pour analyse.
M. Massenat, interrogé sur ces faits, affirma que certains des vases
étaient cachetés.
Il fallait faire toute la lumière sur cela, car un poison, en
l’occurrence l’arsenic, aurait pu être déposé lors du transfert des divers
flacons et de ce fait en fausser l’expertise.
Interrogé sur ce problème, un des médecins experts, M. Tournadou, ainsi que trois pharmaciens experts (eux
aussi) de Limoges, Messieurs Dubois père et fils et Dupuytren[1],
témoignèrent que tous les vases été bien fermés, soit avec une toile soit avec
un bouchon, mais aucun n’avaient de cachet.
L’estomac de Charles Lafarge se trouvait dans un verre dont le dessus
était recouvert d’une mauvaise toile maintenue par une ficelle.
De plus, aucun inventaire des diverses pièces et de leur
contenu !
Quelle négligence !
Puis ce furent les explications des diverses autopsies, avec force
détails, d’estomac coupé en deux et intestins de plusieurs petits bouts.....
Mais pas que !!!
Il fut extrait d’une caisse les divers vases et bocaux afin que leur
contenu soit présenté aux jurés.
A ce moment précis, beaucoup de jeunes femmes (et moins jeunes)
sortirent de la salle d’audience précipitamment, mouchoir devant la bouche,
prises de hoquets.
Tous les bocaux ainsi rangés, il fallut un temps pour les remettre
dans un ordre cohérent, en expliquant ce que chacun d’eux contenaient.
Et cela a pris, en tout, une bonne heure !!
Le vase contenant la moitié de l’estomac fut particulièrement observé,
mais à défaut d’identification claire et précise, était-ce bien là une des
moitiés appartenant à Charles Lafarge.
ET puis, parmi flacons, vases et bocaux, il y en avait qui n’avait pas
été expertisés.
Oui, mais lesquels ?
Et puis certains autres se trouvaient dans un secrétaire à secret en
attente d’analyse.
Pas clair tout cela !!!
Pas clair, d’autant plus que le décès du pauvre homme, Charles
Lafarge, remontait à janvier 1840 et que le procès se déroulait, là, maintenant.....
En septembre.
Maintenus dans un environnement peu propice à la conservation, les
morceaux d’organes dans un état de putréfaction avancée, possédaient une
coloration noirâtres, peu ragoûtante.
L’audience prit fin avec le rangement des divers récipients dans la
caisse qui fut reclouée ....
Il était l’heure d’aller déjeuner ........
Une audience pour rien.
Une audience qui n’apporta rien.
Des expertises incomplètes ou inexistantes qu’il fallait refaire.
[1] Rien
de bien précis sur les experts, sauf pour Pierre Dupuytren, né
le 27 mai 1791 à Condat
(Hte Vienne) et
Décédé
le 18 octobre 1871 à
Paris 5e, à l'âge de 80 ans – Il épousa le 2 août 1820,
Limoges, Marie Anne Mezie Puel dont il eut de nombreux enfants
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