mercredi 15 janvier 2020

HISTOIRE VRAIE - DES SIÈCLES D'EMPOISONNEUSES


L'AFFAIRE LAFARGE



Chapitre 13

Vinrent ensuite déposer, les gens de sciences ......

M. Lafosse, pharmacien à Brives, participa aux analyses chimiques.
« Dans les vases ayant contenu l’estomac de M. Lafarge, il y en avait qui étaient couverts d’une simple étiquette et d’autres d’un morceau de toile retenu par une souple ficelle. Plusieurs de ses vases ne portaient pas de cachet. »

M. Lafosse précisa que les divers récipients lui avaient été remis par le juge d’instruction et son greffier.

Pas légal du tout ! Vice de procédure dirions-nous aujourd’hui !!

Et le témoin-pharmacien d’ajouter :
«  L’estomac était dans un verre  recouvert d’une assez mauvaise toile. »
Et il en était de même pour les différentes tasses ayant contenu lait de poule et diverses boissons, déposées par M. Eyssartier, dans l’officine du pharmacien, du vivant de M. Lafarge, pour analyse.

M. Massenat, interrogé sur ces faits, affirma que certains des vases étaient cachetés.

Il fallait faire toute la lumière sur cela, car un poison, en l’occurrence l’arsenic, aurait pu être déposé lors du transfert des divers flacons et de ce fait en fausser l’expertise.

Interrogé sur ce problème, un des médecins experts, M. Tournadou,  ainsi que trois pharmaciens experts (eux aussi) de Limoges, Messieurs Dubois père et fils et Dupuytren[1], témoignèrent que tous les vases été bien fermés, soit avec une toile soit avec un bouchon, mais aucun n’avaient de cachet.

L’estomac de Charles Lafarge se trouvait dans un verre dont le dessus était recouvert d’une mauvaise toile maintenue par une ficelle.
De plus, aucun inventaire des diverses pièces et de leur contenu !
Quelle négligence !

Puis ce furent les explications des diverses autopsies, avec force détails, d’estomac coupé en deux et intestins de plusieurs petits bouts.....
Mais pas que !!!
Il fut extrait d’une caisse les divers vases et bocaux afin que leur contenu soit présenté aux jurés.

A ce moment précis, beaucoup de jeunes femmes (et moins jeunes) sortirent de la salle d’audience précipitamment, mouchoir devant la bouche, prises de hoquets.

Tous les bocaux ainsi rangés, il fallut un temps pour les remettre dans un ordre cohérent, en expliquant ce que chacun d’eux contenaient.
Et cela a pris, en tout, une bonne heure !!
Le vase contenant la moitié de l’estomac fut particulièrement observé, mais à défaut d’identification claire et précise, était-ce bien là une des moitiés appartenant à Charles Lafarge.
ET puis, parmi flacons, vases et bocaux, il y en avait qui n’avait pas été expertisés.
Oui, mais lesquels ?
Et puis certains autres se trouvaient dans un secrétaire à secret en attente d’analyse.

Pas clair tout cela !!!
Pas clair, d’autant plus que le décès du pauvre homme, Charles Lafarge, remontait à janvier 1840 et que le procès se déroulait, là, maintenant..... En septembre.
Maintenus dans un environnement peu propice à la conservation, les morceaux d’organes dans un état de putréfaction avancée, possédaient une coloration noirâtres, peu ragoûtante.  

L’audience prit fin avec le rangement des divers récipients dans la caisse qui fut reclouée ....
Il était l’heure d’aller déjeuner ........

Une audience pour rien.
Une audience qui n’apporta rien.
Des expertises incomplètes ou inexistantes qu’il fallait refaire.



[1] Rien de bien précis sur les experts, sauf pour Pierre Dupuytren, né le 27 mai 1791  à Condat (Hte Vienne) et
Décédé le 18 octobre 1871 à  Paris 5e, à l'âge de 80 ans – Il épousa le 2 août 1820, Limoges, Marie Anne Mezie Puel dont il eut  de nombreux enfants


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.