
Pas sympa pour l’animal !!
De ce mot, en découlent bien d’autres dont la liste serait bien trop
longue et fastidieuse à décliner présentement.
Prenons ceux qui, disparus, auraient, à mon avis, le droit de
retrouver une place honorable dans notre langage.
Une « asnel », à tout de même plus d’allure qu’une ânesse.
Et que pensez-vous de son petit, « l’anichon » ?
« Anichon, mot moins négatif que « ânon », non ?
Ah, que oui alors !!
L’ânon est dans le pré (écrit « asnon » au XIIème siècle).
Et on ânonne depuis 1606 – ânonner :
parler - réciter comme un petit âne, comme le fait aussi le cancre devant sa page
de lecture (définition du dictionnaire..... mais je reste perplexe devant un
ânon récitant ou parlant ....)
On pourrait dire : L’ânonneur ânonne, et son ânonnement est
pénible.
Mme de Sévigné, au XVIIème siècle utilisait le terme
« ânnement » à la place d’ânonnement.
Une ânerie (vers 1488) désignait une personne idiote, avant de nommer
une parole ou un acte complètement stupide.
Et l’ânier me direz-vous. N’est-ce pas celui qui conduit, qui s’occupe
des ânes ? Assurément !
Mais avant, le avant d’avant, vers 1200, ce mot était un adjectif. Son
orthographe, en ce siècle lointain, était « asnier » et son féminin
« asnière ». Deux siècles plus tard, être « asnier » n’était en rien un compliment, car, tout
comme en 1200, le terme renvoyait une image de stupidité à celui auquel il
était attribué.
Pourquoi, en tout temps, s’est-on autant acharné sur cet animal si
attendrissant ?
Car, ce n’est pas tout.....
Que pensez-vous du « bonnet d’âne », ce signe distinctif de
l’ignorance.
Ce bonnet, posé sur la tête de celui qui ne sait pas, sur la tête du
cancre devenu la risée de tous.
Cette « tradition de mauvais goût », heureusement abolie,
vient de très loin.
Il faut remonter au XVIème siècle, à la cour des rois, où vivait
celui, appelé « bouffon ».
Le bouffon, un homme souvent physiquement difforme et dont la fonction
était « d’amuser la galerie ». Lourde tâche que de faire rire le roi,
surtout lorsque l’atmosphère devenait pesante et tendue.

Le bouffon était coiffé d’un bonnet à plusieurs pointes dont chacune
était agrémentée d’un grelot qu’il faisait sonner lors de ses acrobaties. Ce
bonnet était de couleur jaune.
L’enfant coiffé du « bonnet d’âne » n’amusait-il pas ses
camarades de classe, tel le bouffon du roi ?
Ne disait-il pas, cet élève, des âneries ?

Mais le bouffon des siècles passés n’était pas si stupide que cela. Il
avait le sens de la répartie, savait analyser les situations et, connaissant
tout ce qui se passait à la cour devait faire preuve de beaucoup de diplomatie,
domaine dans lequel il excellait.
Pour être accepté « bouffon du roi », il fallait faire
preuve d’une très grande intelligence.
Certains bouffons avaient la confiance illimitée de leur monarque qui
leur demandait conseil, loin des oreilles indiscrètes bien évidemment.
Je finirai, en disant qu’il en est de même du cancre qui est souvent
un écolier très intelligent, refusant simplement le système scolaire....... Je
pense que Daniel Pennac ne me
contredirait pas....
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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