jeudi 7 janvier 2021

HISTOIRE VRAIE – DANS CETTE PREMIERE MOITIE DE XIXème SIECLE - chapitre 7

 

 Louis Vergnault, marchand de bière à Niort

 

Chapitre 7

 

La traversée ne fut pas des plus aisées.

Enchaînés à fond de cale, ne sortant chaque jour que très peu sur le pont pour prendre l’air et se dégourdir les jambes, les bagnards furent, pour la plupart, atteints du mal de mer.

 

A leur arrivée à destination en Guyane, ils subirent une fouille minutieuse, eurent la tête rasée et reçurent des vêtements propres et une mince couverture.

Puis, une fiche d’identité fut établie pour chacun d’eaux, mentionnant leur état-civil, un descriptif physique, la raison de leur condamnation et les diverses peines déjà subies pour les récidivistes.

 

En ce qui concernait Louis Vergnault, elle indiquait outre son état-civil :

·         Matricule de chiourme : 6922

·         Arrivée au bagne le 11 juin 1858

·         1.58 m

·         Yeux : gris-bleu

·         Front : large

·         Nez : gros

·         Bouche : moyenne

·         Visage : très large

·         Teint : coloré

·         Menton : à fossette

·         Barbe : grise

·         Cheveux : gris

·         A eu les oreilles percées

·         Figure couverte d’excroissances de chair

·         Trace de brûlure à la gorge

·         Tatoué sur le bras droit d’un buste de femme avec un cœur au milieu et le nombre 1819.

·         Lis et écrit imparfaitement

 

 

Dès les premiers instants, Louis Vergnault fut dépaysé à plus d’un titre et pas simplement en raison de l’environnement et du climat irrespirable. Il avait soif et ce qui lui était proposé, c’était de l’eau, uniquement de l’eau.....

Sevré trop vite de sa quantité journalière d’alcool, il se sentait fébrile, les membres parcourus de tremblements.

Certains jours, il en serait devenu fou.

 

Les travaux de déchiffrement dans les forêts étaient tellement harassants que le soir, il s’écroulait sur sa couche, brisé, rompu et si le sommeil ne tardait pas, il se révélait peuplé de cauchemars horribles, ne favorisant pas le repos ou entrecoupés de moments d’insomnie où se mêlaient les souvenirs, les questions, les doutes, les incertitudes et les peurs....... l’envie de faire marche arrière et parfois, des remords.

 

Au bagne, Louis Vergnault n’y resta que peu de temps, car il décéda le 11 novembre 1858, à peine six mois après son débarquement.

C’était fréquent pour beaucoup de condamnés dans les premiers mois de leur séjour.

Bagnard de première classe, ils étaient mal nourris et  effectuaient les tâches les plus ardues,  histoire de les soumettre et éviter ainsi les révoltes.

 

L’acte attestant son décès fut transcrit sur les registres de la préfecture des Deux-Sèvres, le 2 avril 1859.

 

  

A suivre....  Epilogue

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