mercredi 24 février 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP

 



Chapitre 4 – Seconde partie

 

Du conte à la réalité.......

  

Journal La Dépêche – 6 février 1876

 

Ravage d’un loup.  On écrit de Brantôme à la Dordogne.

Les villages du Ladoux et de Fontaneau sont dans la consternation. Mardi, à 8 heures, un loup de forte taille, comme il ne s’en était plus  vu dans le pays, s’est présenté au milieu même du village de Ladoux. Le sieur Rebière Cuminal, domestique de M. Durandeau, occupé à ramasser de la feuille à quarante mètres des maisons, a été brusquement assailli par lui. Ce jeune homme n’ayant seule arme que son râteau, a essayé, mais en vain, de se défendre, le loup l’a poursuivi et lui a fait des blessures nombreuses et graves à l’épaule et au bras droit. Les voisins, accourus à ses cris, ont pu le délivrer.

Quelques minutes après on entendait des cris d’alarme dans la direction de Fontaneau, qu’avait prise le loup. Le sieur Desmoulins, vieillard âgé au moins de soixante ans, venait d’être renversé par cette bête féroce et aurait infailliblement péri, sans le dévouement du sieur Delfaux, son voisin, qui, entendant ses cris de détresse, est accouru et l’a délivré de son terrible agresseur.

Mais, malheureusement, le sieur Desmoulins avait déjà reçu des blessures épouvantables. La joue gauche était enlevée, ainsi que tout le cuir chevelu du côté gauche du crâne. La cervelle faisait hernie par un trou sur le sommet de la tête. Ses blessures sont mortelles.   

Vers midi, on a entendu de nouveaux cris dans les villages voisins, où le loup redoutable faisait de nouvelles victimes.

M. le curé de Puy-de-Fourche et les paysans des environs se sont armés de fusils, et se sont mis en chasse. La gendarmerie de Brantôme est venue également constater le mal et y mettre un terme.

M. le docteur Puyjoli de Meyjounissas et la gendarmerie se sont précipités au galop de leurs chevaux vers le village de Petit-Palinque, où se trouvaient deux victimes : monsieur Pierre Dumas, âgé de 62 ans, avait toute la partie inférieure de la face enlevée ; le sieur Etienne Lavaud  portait également de graves blessures à la figure ;  il ne lui reste plus que quelques cartilages du nez.

C’est dans la lutte avec ces deux dernières victimes que le loup a trouvé la mort. Le sieur François Bourdeillette l’a abattu au moment où il tenait entre ses jambes le sieur Dumas.

Mais avant d’arriver à ce village, il avait rencontré dans le bois le sieur Geoffroy Blois, d’Agonac, l’avait terrassé, il avait fait des blessures profondes aux deux cuisses. Le sieur Geoffroy était mourant quand l’homme de l’art et la gendarmerie sont arrivés.

On craint pour les jours du sieur Dumas.

On serait à désirer que, devant de telles calamités, la sollicitude de l’administration supérieure s’éveillât et fit un appel à la vigilance de MM. Les lieutenants de louveterie, dont le titre ne doit pas rester purement honorifique.

 

 

Il s’agit sûrement encore d’un loup malade,  mais rien pour l’affirmer, même dans les autres journaux relatant le même événement.

 

Journal officiel de la République française – 4 février 1876

 

Au village de Fontaneau, un loup a fait d’horribles morsures à un pauvre vieillard ; il s’est dirigé ensuite sur le village du Ladoux, où il a mordu un brave domestique de M. Durandeau. L’animal poursuivant sa course, a rencontré le nommé Clerjou et deux autres hommes, qu’il a mis dans l’état le plus pitoyable. Leur figure est horriblement mutilée, et l’on pense qu’ils ne survivront pas à leurs blessures. Après avoir fait tant de victimes, le loup a enfin était abattu par le sieur François Bourdeillette.

M. le docteur Puyjoly, arrivé en toute hâte, a donné les premiers soins aux blessés, mais on conserve peu d’espoir de les sauver.

 

 

La Petite presse – Journal quotidien – 5 février 1876.

 

Un loup furieux

Avant-hier 2 février à 8 heures du matin, un loup énorme, sorti du bois de la Chabrerie, dans la Dordogne, s’est jeté sur des animaux. Les habitants du village les Marsalis, commune de Château-l’Evêque, se sont immédiatement mis à sa poursuite. Un fermier l’a blessé d’un coup de feu ; mais l’animal, rendu furieux par sa blessure, s’est alors précipité sur toutes les personnes qu’il a rencontrées.

Au village de Fontaneau, il a fait d’horribles morsures à un pauvre vieillard ; il s’est dirigé ensuite sur le village de Ladoux, où il a mordu un pauvre domestique de M. Durandeau.

L’animal, poursuivant sa course, a rencontré le nommé Clerjou et deux autres hommes, qu’il a mis dans l’état le plus pitoyable. Leur figure est horriblement mutilée, et l’on pense qu’ils ne survivront pas à leurs blessures. Après avoir fait tant de victimes, le loup a enfin été abattu par le sieur François Bourdeillette.

M. le docteur Puyjoly, arrivé en toute hâte, a donné les premiers soins aux blessés, mais on conserve peu d’espoir de les sauver.

 

 

Quelques fouilles qui n’ont donné que peu de renseignements complémentaires.

Le loup, sans doute malade ou affamé, avait été blessé, ce qui avait redoublé sa fureur.

 

Le docteur, Guillaume Puyjoli de Meyjounissas, devint maire de Brantôme l’année suivante en mars 1877. Il garda cette fonction jusqu’en mai 1903.

 

Je n’ai découvert que deux décès dans les registres d’Agonac.

Celui de :

Pierre Dumas, le 23 février 1876 à six heures et demie du matin. Il demeurait au lieu-dit Petit-Palemque. Agé de soixante-deux ans, il était cultivateur.

Et celui de :

Etienne Lavaud, décédé au lieu-dit Lascroutarias, le 5 mars 1876 à une heure du matin. Cultivateur également, il était âgé de quarante-et-un ans.

 

Les autres recherches furent infructueuses.

 
 

Le journal Gil Blas – 11 octobre 1894

 

Les griffons de M. de la Martinière, réunis à ceux de M. de la Lande, mis en chasses depuis quelques jours seulement, ont fait leurs premiers débuts en prenant une forte louve dont la présence était signalée dans les bois du Petit-Puys.

Le surlendemain, dans une battue dirigée par M. Cardot, lieutenant de louveterie de l’arrondissement, un grand vieux loup, qui était venu donner au carnage sur un chevreau mort abandonné par le berger Mathey, sur la lisière du bois de la Cluse, a été tué par M. Fauconnet, qui l’a servi à la carabine. La bête a cherché à se relever, mais, comme elle était atteinte mortellement, elle est tombée pour ne plus se relever. Portée par les hommes qui faisaient la battue à la Montoye, près Saint-Pierre, on l’a fait fouler aux chiens.

C’est le cinquième loup dont M. Fauconnet débarrasse le pays de Jougne depuis l’hiver dernier.

 

 

Une chasse comme beaucoup d’autres, depuis des siècles.

 

L‘écho des réfugiés : organe d’entr’aide des Alsaciens et des Lorrains – 2 mars 1941

 

Les derniers loups en Lorraine

Ces derniers temps une discussion s’est instaurée dans un journal de réfugiés à propos de l’époque à laquelle le dernier loup a été tué en Moselle.

« Il est peut-être oiseaux, nous écrit un lecteur, actuellement en résidence dans le Tarn, de reparler du dernier, « le der des ders » loup de la Moselle. Mais qu’il me soit permis de rappeler un souvenir personnel

 Il a été dit qu’en 1890 quelques rares loups erraient encore à travers le pays, et que les forêts de Rémilly et environs méritaient d’être mentionnées.

Or, en 1894 ou 1895, M. Hennequin, alors notaire à Vatimont, locataire de la chasse à Thimonville, propriétaire de la ferme exploitée par M. Nic. Hicquard, avait organisé une battue sur le ban de sa commune. Bon nombre de chasseurs de ses amis étaient venus pour y prendre part. Le soir, des voitures ramenèrent au village gibiers et chasseurs. Ce fut devant le café Nic. Hicquard que le gibier fut déchargé et aligné. Outre un monceau de lièvres, il y avait deux renards, trois ou quatre sangliers et un superbe loup gris noir, de forte taille. Je me souviens avoir pris dans ma petite main d’enfant, la grosse patte du carnassier. Ce fut le dernier loup de la contrée, abattu dans la forêt située entre Thimonville et Juville.

 

 

Nous ne connaissons pas le nom de ce lecteur.

Un homme d’un certain âge assurément qui avait dû faire la guerre « la Grande » puisqu’il fait allusion à la « der des ders », qui ne fut nullement la dernière !!

Un dernier loup ???

Comme la « der des ders » !!!!

 

Un très joli souvenir d’enfance

Cette petite main tenant la patte de ce carnassier devenu inoffensif par les balles des chasseurs.

L’enfant et le loup.

 

Et nous voilà devant ce dilemme : où et quand fut tué le dernier loup ?

Est-ce cette louve, de quarante kilos, abattue en 1888 dans la forêt d’Ecouves dans l’Orne ?

Assurément non, car un mâle de belle taille fut tué dans l’Eure, en 1906.

 

Le loup, animal redouté, attaque-t-il réellement l’homme ?

Je répondrai non, sauf.......

·         Lorsqu’il est malade.

·         Lorsqu’il est blessé et qu’il a peur.

·         Lorsqu’il est attaqué et veut se défendre.

·         Lorsqu’il défend sa meute ou ses petits.

·         Lorsqu’il a faim et qu’il ne trouve pas de quoi se nourrir dans la forêt, notamment lors des grands froids.

 

Le loup s’approche-t-il des villages et des maisons ?

Oui, lorsqu’il a faim, et surtout attiré par les carcasses d’animaux qui, avant le vote d’une loi au XIXème siècle, étaient souvent jetées par les bouchers, dans les fossés à la sortie des villes.

 

Le loup a toujours fait peur, par sa taille, la grandeur de ses crocs, ses yeux qui brillent dans la nuit, son hurlement qui résonne à des kilomètres à la ronde........ et surtout, il est la grande victime d’une mauvaise réputation remontant à des millénaires.

 

 

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