mercredi 13 avril 2022

Les catastrophes ferroviaires - juillet 1891 - première partie


 



Ce fut le 26 juillet 1891 à Saint-Mandé – Compagnie des Chemin de der de l’Est.

 

Première partie : l’accident[1]

 

Période estivale qui conduisait les Parisiens hors de la capitale pour passer un peu de bon temps, pour prendre l’air, notamment au Bois de Vincennes et sur les bords de la Marne.

Et puis aussi, il y avait un concours de musique à Fontenay-sous-Bois, sans oublier une fête foraine à Saint-Mandé.

En raison de l’affluence, des trains supplémentaires avaient été ajoutés.

 

C’était donc la fête à Saint-Mandé en ce dimanche 26 juillet 1891 et les flonflons de la fête foraine étaient encore perçus par les voyageurs qui s’amoncelaient sur le quai de la gare, attendant le train pour rejoindre Paris.

L’ambiance était festive.

En raison de la foule importante, il fallut jouer des coudes pour trouver une place dans le train 116 en provenance de Joinville-le-Pont quand celui-ci s’arrêta en gare.

Le train suivant ne tarderait pas à arriver, mais chacun semblait pressé de regagner ses pénates. Alors on se bousculait, on s’entassait......

Pourtant, le train 116 comptait vingt-et-une voitures à impériales et, malgré cela, les places manquaient.

Certains voyageurs n’avaient pas hésité à monter dans un wagon de première classe avec un billet de seconde, voire de troisième. Le contrôleur avait dû intervenir. Une dame avait émis une réclamation. Un homme s’était permis de prendre place dans un compartiment réservé aux femmes seules et en plus, il se permettait de fumer. Quelle incorrection !! Nouvelle intervention du contrôleur.

 

Tout ce remue-ménage prit du temps, trop de temps, alors que les convois se suivaient à cinq minutes d’intervalle.

Le train 116 était toujours en gare. Le train 116 prenait du retard... Un retard qui pouvait être fâcheux !

Il était 21 h 18.......

Il fallait absolument que les voyageurs ne pouvant prendre place attendent le train suivant qui n’allait pas tarder.

Alors que les portes se fermaient et que le départ était imminent, la locomotive[2] du train supplémentaire 116D, en provenance de Vincennes, vint percuter le train 116 dont les derniers wagons stationnés sous le pont dit de la Tourelle.


Le fourgon et les deux derniers wagons du 116 furent soulevés par le choc avant de retomber et de se coucher sur le côté  de la voie, complètement broyés.

La panique s’ensuivit.  Dans des hurlements et des bousculades, les voyageurs indemnes sortirent des compartiments et envahirent le quai et la gare en hurlant. Quant aux voyageurs du 116D, dans l’affolement, ils se sauvèrent en grimpant sur le talus, pourtant haut de huit à dix mètres, le long de la voie en s’accrochant  aux touffes d’herbe ou aux minces arbustes.

 

La machine du 116D, après le heurt effroyable s’était renversée et de ce monstre de fer, ainsi fauché, s’échappait de la vapeur et du charbon incandescent. Le feu se propagea aux trois wagons du train 116 qui éclairés au gaz s’embrassèrent rapidement piégeant les voyageurs  qui périrent brûlés ou asphyxiés.

 

Aussitôt, les secours furent organisés pour essayer de sauver le plus de passagers et  de  venir en aide aux blessés.

 

Il était 21 heures 30, la nuit ne tarderait pas à tomber.

 



[1] Références : divers journaux dont Le Messin – la Lanterne - le Petit Journal......

[2] Un engin de type 031 T – numéroté 669.


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