Ce fut le 26 juillet 1891 à Saint-Mandé – Compagnie des Chemin de der de l’Est.
Première
partie : l’accident[1]
Période estivale qui
conduisait les Parisiens hors de la capitale pour passer un peu de bon temps,
pour prendre l’air, notamment au Bois de Vincennes et sur les bords de la Marne.
Et puis aussi, il y
avait un concours de musique à Fontenay-sous-Bois, sans oublier une fête
foraine à Saint-Mandé.
En raison de
l’affluence, des trains supplémentaires avaient été ajoutés.
C’était donc la fête
à Saint-Mandé en ce dimanche 26 juillet 1891 et les flonflons de la fête
foraine étaient encore perçus par les voyageurs qui s’amoncelaient sur le quai
de la gare, attendant le train pour rejoindre Paris.
L’ambiance était
festive.
En raison de la
foule importante, il fallut jouer des coudes pour trouver une place dans le
train 116 en provenance de Joinville-le-Pont quand celui-ci s’arrêta en gare.
Le train suivant ne
tarderait pas à arriver, mais chacun semblait pressé de regagner ses pénates.
Alors on se bousculait, on s’entassait......
Pourtant, le train
116 comptait vingt-et-une voitures à impériales et, malgré cela, les places
manquaient.
Certains voyageurs
n’avaient pas hésité à monter dans un wagon de première classe avec un billet
de seconde, voire de troisième. Le contrôleur avait dû intervenir. Une dame
avait émis une réclamation. Un homme s’était permis de prendre place dans un
compartiment réservé aux femmes seules et en plus, il se permettait de fumer.
Quelle incorrection !! Nouvelle intervention du contrôleur.
Tout ce remue-ménage
prit du temps, trop de temps, alors que les convois se suivaient à cinq minutes
d’intervalle.
Le train 116 était
toujours en gare. Le train 116 prenait du retard... Un retard qui pouvait être
fâcheux !
Il était 21 h
18.......
Il fallait absolument
que les voyageurs ne pouvant prendre place attendent le train suivant qui
n’allait pas tarder.
Alors que les portes se fermaient et que le départ était imminent, la locomotive[2] du train supplémentaire 116D, en provenance de Vincennes, vint percuter le train 116 dont les derniers wagons stationnés sous le pont dit de la Tourelle.
Le fourgon et les
deux derniers wagons du 116 furent soulevés par le choc avant de retomber et de
se coucher sur le côté de la voie,
complètement broyés.
La panique
s’ensuivit. Dans des hurlements et des
bousculades, les voyageurs indemnes sortirent des compartiments et envahirent
le quai et la gare en hurlant. Quant aux voyageurs du 116D, dans l’affolement,
ils se sauvèrent en grimpant sur le talus, pourtant haut de huit à dix mètres,
le long de la voie en s’accrochant aux
touffes d’herbe ou aux minces arbustes.
La machine du 116D,
après le heurt effroyable s’était renversée et de ce monstre de fer, ainsi
fauché, s’échappait de la vapeur et du charbon incandescent. Le feu se propagea
aux trois wagons du train 116 qui éclairés au gaz s’embrassèrent rapidement
piégeant les voyageurs qui périrent
brûlés ou asphyxiés.
Aussitôt, les
secours furent organisés pour essayer de sauver le plus de passagers et de venir
en aide aux blessés.
Il était 21 heures
30, la nuit ne tarderait pas à tomber.
[1] Références : divers journaux dont Le Messin – la
Lanterne - le Petit Journal......
[2] Un engin de type 031 T – numéroté 669.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.