Deuxième
partie : les secours
Les flonflons et
lumières provenant de la fête foraine arrivaient encore jusqu’à la gare.
Non loin de là, on
s’amusait encore et on riait.
Le long des quais de
la gare de Saint-Mandé, c’était le chaos.
Les passagers,
sortis en hâte, cherchaient un mari, une épouse, un enfant, un parent, un
ami....
Dans les derniers
wagons, percutés par le train 116D, les cylindres, contenant le gaz permettant
l’éclairage, s’étaient brisés sous le
choc. Une déflagration se fit alors entendre, ce qui produisit un second
mouvement de panique. Cette explosion,
due au feu propagé par les braises de la locomotive du 116D, donna peu d’espoir
de retrouver des survivants.
Sur place, vinrent immédiatement afin de prendre la direction
des sauvetages :
·
Monsieur Brunet, commissaire de police de Vincennes,
accompagné de son secrétaire, Monsieur d’Horrune.
·
Monsieur Thomas, commissaire de police spécial de la
Bastille.
·
Monsieur Martin, ingénieur en chef de la ville.
·
Monsieur Gedy, officier d’administration.
·
Les agents de la compagnie de chemin de fer.
·
Un service d’ordre important pour refouler les
curieux qui gênaient les manœuvres qui fut vers minuit renforcé par deux-cents
gardiens de la paix.
·
Les fantassins du 29ème bataillon de
chasseurs à pied.
·
Les pompiers de Saint-Mandé, de Vincennes....
Les pompiers installèrent un treuil sur le pont de la Tourelle,
afin de soulever des débris pour pouvoir dégager, un à un, les blessés,
incarcérés sous l’amas de ferraille. Une opération délicate et précise,
orchestrée à la lueur de torches, la nuit étant maintenant complète.
Au loin, les forains, avertis du drame, avaient fermés leurs
attractions par respect pour les accidentés. Dans la nuit sans flonflon,
n’étaient perçus que les ordres et les plaintes des mourants.
Les défunts étaient transportés dans la salle de la mairie et
dans l’école communale toute proche. Les ambulances des hôpitaux et les
ambulanciers militaires véhiculaient les blessés les plus atteints vers les
divers hôpitaux.
Il y a là, aussi, des particuliers ou des voyageurs indemnes qui
prêtèrent spontanément main forte comme :
·
Monsieur Marcel Lorphelin, gendarme à la retraite.
Son aide fut efficace, car il retira plus de quinze personnes des décombres.
·
Monsieur Bruant, ancien officier de pompiers de
Saint-Mandé. Sept personnes lui doivent la vie.
·
Et bien d’autres, anonymes, qui n’ont fait que leur
devoir.
Il était encore difficile de comptabiliser les morts et les
blessés. Il était question de quarante-trois décédés et environ cent-cinquante
blessés. Chiffres qui risquaient de s’alourdir dans les prochains jours.
En début de matinée, vers sept heures, la voie était dégagée et
il restait encore onze corps non identifiés qui furent transférés à la morgue
de Paris.
Le Président de la République,
Monsieur Sadi Carnot, fut informé le soir même aussitôt 10 h 30 de la
catastrophe. Il diligenta, immédiatement sur les lieux, son officier
d’ordonnance, le commandant Pistor, avant de se rendre lui-même à Saint-Mandé
et au chevet des malades dans les divers hôpitaux.
Dans un tout premier temps, un recueillement s’imposait devant
les corps des malheureux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.