Cinquième condamné, un nommé Zacharie Benjamin Leclerc
mercredi 4 janvier 2023
Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Zacharie Benjamin Leclerc - première partie
Cinquième condamné, un nommé Zacharie Benjamin Leclerc
Première partie
Pour chacun, dans ce quartier de
Conches-en-Ouche, Zacharie Joachim Leclerc était un brave homme.
Toujours le sourire aux lèvres.
Toujours un mot aimable à
dispenser.
Un brave homme qui avait épousé,
le 18 janvier 1817, à Conches-en-Ouche, Marie Louise Désirée Semelaigne[1]
qui avait à charge un petit Jean Louis, né de père inconnu, le 11 janvier 1816.
Zacharie Joachim avait accueilli
comme un fils ce petit bonhomme et ne l’avait jamais relégué au second plan,
même lorsque lui était arrivé un fils, le 18 janvier 1818 qui fut baptisé,
Zacharie Benjamin[2].
Zacharie Joachim exerçait le
métier de cordonnier et son échoppe se situait dans un petit local au
rez-de-chaussée de son habitation.
La vie de Zacharie Joachim
bascula le 28 décembre 1855, lors du décès de son épouse, Marie Louise Désirée.
Une perte inestimable pour lui.
Comment vivre sans elle à
présent ?
Alors, certains soirs de désespoir
et de solitude, le cordonnier noyait son chagrin dans l’alcool.
Qui pouvait l’en blâmer ?
C’était un brave homme tout de
même et l’on pouvait lui pardonner ces petits travers.
Après la perte de son épouse, le
cordonnier put se reposer sur les épaules de son fils, celui qu’il avait élevé
comme tel, Jean Louis Semelaigne. Il avait aussi accueilli dans son logement son
autre fils, Zacharie Benjamin, qui occupait la chambre au-dessus de la sienne
dans la petite maison parentale.
Zacharie Benjamin n’était pas le
fils idéal, malheureusement. Mauvaise tête ! Paresseux ! Il passait
plus de temps à boire dans les estaminets du quartier qu’à travailler,
entraînant souvent son père, dans ses beuveries.
« Mon pauvre Zacharie, j’
sais ben qu’ c’est vot’ gars, mais faut lui r’fuser vot’ porte. Lors d’une ivresse, il en viendra à vous
donner un mauvais coup. »
Mais comment Zacharie Joachim
pouvait-il mettre dehors ce fils qu’il aimait malgré tous ses défauts ?
Et puis, même si l’abus d’alcool
lui échauffant les oreilles rendait parfois son fils violent, ce père ne
pouvait croire que celui-ci en viendrait à s’en prendre à lui.
Après chaque scène, Zacharie
Benjamin ne suppliait-il pas son père de lui pardonner ?
N’était-ce pas là, malgré tout,
la marque d’un bon fond et de son amour filial ?
Pourtant, les scènes au foyer
paternel se multipliaient et les voisins en étaient très inquiets.
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