mercredi 11 janvier 2023

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Zacharie Benjamin Leclerc - deuxième partie

 


Cinquième condamné, un nommé Zacharie Benjamin Leclerc

Deuxième partie

 

  

Pourtant, les scènes au foyer paternel se multipliaient et les voisins en étaient très inquiets. Mais malgré la vigilance de ceux-ci.....

 



Vers les six heures trente du soir, en ce 17 octobre 1856, Zacharie Benjamin sortit précipitamment du domicile de son père.

Affolé, il avait les mains et les vêtements maculés de sang.

Il cherchait un gendarme.

 

Il ne tarda pas à en rencontrer un qui le suivit jusqu’à la maison du cordonnier.

 

Tout le long du trajet, Zacharie Benjamin répétait en boucle qu’étant dans sa chambre, située au-dessus de celle de son père, il avait entendu des bruits et des appels. En fils attentionné, il s’était précipité au rez-de-chaussée, et là, avait découvert le corps de son père gisant dans une flaque de sang, sur le sol, au pied de son lit.

 

Au domicile des Leclerc, le gendarme ne put que constater les faits. Zacharie Joachim se trouvait bien là sur le sol et sa vie venait de le quitter. Le cadavre portait les traces de quatre plaies béantes dans le bras gauche et une autre sous l’aisselle.

 

Zacharie Benjamin affirmait que son père s’était donné la mort.

 

Certes, l’homme était décédé, mais tout semblait prouver que ce n’était nullement un suicide, mais plutôt un meurtre et les témoignages du voisinage allaient également dans ce sens.

« Le vieil homme se serait suicidé ? commentait l’entourage. Jamais Zacharie Joachim n’en serait venu à cet extrême !! »

En effet, c’était, comme chacun l’attestait, un homme jovial.

 

Et puis, avait-on déjà vu un suicidaire se tuer de plusieurs coups de tranchet ?

S’acharner ainsi sur sa personne ?

Pensez donc, tous ces coups de tranchet !!

 

Et comme toujours, les langues se délièrent, malheureusement bien trop tardivement. La maréchaussée put alors apprendre que.....

Le matin du drame, père et fils Leclerc avaient eu une forte altercation. Comme cela se produisait très souvent personne n’y prêta réellement attention.

Comme à chaque fois, le fils, Zacharie Benjamin, se montra d’une extrême violence.

Sa belle-sœur, Florence Scholastique, l’épouse de Jean Louis Selemaigne, était intervenue pour le calmer. Mais malgré tout, le soir encore, vers les cinq heures, ce fils colérique, se trouvait toujours dans un état de révolte extrême. La pauvre Florence Scholastique ne savait plus comment faire pour que la situation s’apaise.

Elle fut légèrement rassurée quand père et fils s’étaient enfermés dans leur chambre.

 

Loin d’avoir repris son sang-froid, un peu avant les six heures du soir, Zacharie Benjamin descendit au rez-de-chaussée et alla tambouriner à la porte de la chambre paternelle. Coups-de-poing. Coups de pied. Il hurlait : « Ouvre ! j’ te f’rai point d’mal. J’ai prié l’ Bon Dieu ! Ouvre ! »

 

Pourtant, la voisine, la femme Heurtebourg, l’avait prévenu :

« J’tez vot’ fils dehors. C’est un mauvais sujet. J’ sais ben, c’est vot’ gars, mais il finira par vous tuer ! »

 

C’était son gars, bien sûr, alors, Zacharie Joachim tira le verrou et ouvrit sa porte.

 

Des témoignages, en veux-tu en voilà, furent recueillis par la police. Tous en défaveur du fils Leclerc qui fut immédiatement mis sous les verrous. Il niait tout en bloc, le fils Leclerc.

« Quand j’suis venu tambouriner à la porte du père, c’était pour faire la paix, et là.... j’ l’ai vu... C’est point moi qui l’ai tué !! »

 

10 novembre 1856, le journal « Le pays », titrait :

«  Un crime affreux dans l’Eure, Joachim Zacharie Leclerc fils, homme de mœurs scandaleuses, aussi mauvais ouvrier que mauvais fils, passant tout son temps au cabaret.......... »

 

Il ne restait plus, à la justice, qu’à faire la lumière sur ce qu’il s’était passé ce soir-là.

 

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