Bourreau se disait bourriau entre 1319 et 1340, puis bourrel vers 1355, avant de prendre la forme définitive de bourreau, à partir de 1550.
Ce nom a été forgé à partir du verbe bourrer, ayant le sens de : maltraiter – tourmenter.
Le premier rôle du bourreau fut de frapper et de torturer.
Le bourreau, désigna par la suite l’exécuteur des arrêts de justice et entre autres, d’infliger la peine de mort.
Et par extension, ce mot de bourreau qualifia un homme méchant et cruel, une personne qui fait souffrir, à l’opposé de la victime qui, elle, souffre des tourments du bourreau.
Quelques expressions empruntant le terme bourreau :
- · Un bourreau d’argent – 1690 : un homme dépensier.
- · Un bourreau des cœurs : un séducteur.
- · Un bourreau de travail : un acharné du boulot.
- · Un bourreau d’enfants – XXème siècle : celui qui maltraite ou martyrise les enfants.
Et puis, il y a ce mot dont je ne soupçonnais guère l’existence : la bourrelle (XVIème siècle), le féminin de bourreau. Celle qui inflige à d’autres femmes des sévices ou encore une femme cruelle, mais également nommant l’épouse du bourreau.
En 1555, bourrelle était un synonyme de jalousie.
Ce terme de Bourelle n’est plus employé quoique...... je l’ai rencontré dernièrement dans un polar édité en 2022. Il avait donc repris du service.
Quelques dérivés :
- · Bourreler – 1554 : torturer physiquement.
Vers 1690, apparut cette expression : bourrelé de remords.
- · Bourrèlement : adverbe utilisé par Montaigne en 1580 et repris par Stendhal en 1830.
- ·
Bourreleur (euse) – adjectif.
Ce qui pourrait donner le summum du délire en termes de tortures : Un bourreau bourreleur bourrèle sa victime.
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Il y avait des familles de bourreaux. Bourreau de père en fils, car ces familles étaient montrées du doigt par la société. Elles devaient vivre à l’écart.
La plus célèbre est assurément celle des Sanson. Elle
débuta par une histoire d’amour entre Charles-Louis Sanson et Marguerite
Jouënne, la fille du bourreau de Rouen. Charles-Louis et Marguerite se
marièrent vers 1675. À la mort du bourreau Jouënne, Charles-Louis Samson
reprit, bien malgré lui, la charge de feu son beau-père.
Ce fut son arrière-petit-fils, Charles-Henri Samson
qui, sous la Révolution de 1789, fut chargé de décapiter les têtes couronnées
(Louis XVI et Marie-Antoinette) et celles des révolutionnaires (Danton,
Robespierre, Charlotte Corday.....) et bien d’autres, avec à son actif pas
moins de 2498 exécutions.
Un décret de novembre 1870 supprime les bourreaux de
province : il ne reste plus, en France, qu’un seul exécuteur en chef,
accompagné de cinq exécuteurs-adjoints.
Le bourreau Anatole Deibler prit la suite de son
père qui avait lui-même prit la suite du sien. Il officia de la fin du XIXe
siècle au début du XXe.
Son successeur, Jules-Henri Desfourneaux,
appartenait, lui aussi, à une longue dynastie de bourreaux.
Les deux derniers bourreaux de France qui ont
tous deux des liens avec la famille Deibler furent André Obrecht et Marcel
Chevalier.
Le 9 octobre 1981, la peine de mort fut
abolie en France.
Le dernier bourreau de France, Marcel
Chevalier, prit une retraite anticipée.
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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