mercredi 22 février 2023

Comment qu’ t’es accoutrée ?!


 

Voilà une phrase que me lançait ma grand-mère, lorsqu’elle me voyait mal fagotée !!!

 

Accoutrer. D’où provient ce mot ?

  • ·         1509                                                     : accoustrer
  • ·         1525                                                     : acoustrer
  • ·         à partir du XIIIème siècle                   : acoutrer

 

Ce verbe viendrait du latin oral acconsturare, soit assembler en cousant.

D’où par la suite : orner – préparer – arranger.

Terme dans lequel se retrouve : consutura (couture)

Voilà qui rapproche du chirurgien avec ses points de suture !!! Un chirurgien-couturier.....

 

L’idée première de s’acoustrer (forme pronominale apparue vers 1295) n’avait aucun lien avec les vêtements et la couture, mais avec celui de mise en place.

Au début du XVIème siècle, il s’employait dans l’art culinaire pour : accommoder les aliments.

 

Au fil du temps, plus question d’aménagement ni de cuisine, car dès le tout début de la première partie du XVIème siècle, on l’employait pour : se vêtir.

Puis, vers 1680, dans un sens péjoratif, il dériva vers : s’habiller d’une manière grotesque.

Ce fut à cette même époque qu’apparut le participe passé-adjectif : accoutré(e).

 

Des dérivés, bien sûr, comme toujours, avec :

  • ·         Un accoutreur – pas de féminin : terme technique au XIIIème siècle qui fut confirmé au XVIIIème siècle en nommant : un ajusteur de la filière à tirer de l’or.
  • ·         Un accoutrement : costume, manière de s’habiller. Avec le temps, ce terme prit de plus en plus un sens péjoratif, à valeur ironique.... très ironique !

 

N’était-ce pas, justement, cette lueur d’ironie qui brillait dans le regard de ma grand-mère ?

Ma tenue était-elle donc si grotesque pour mériter cette appellation ?

À moins que ma jupe n’ait été de travers et mon gilet boutonné en menteuse....

Il est vrai que je n’étais pas une petite fille aimant dentelles et froufrous.

Cela n’a pas changé malgré les années, préférant des vêtements pratiques et non apprêtés.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

 

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