Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Jean Pierre Canu - troisième partie
Sixième condamné, un nommé Jean
Pierre Canu
Troisième partie
La maréchaussée arriva sur les
lieux, constata la mort de la victime et commença à enquêter.
Les soupçons de la police se
tournèrent très vite vers Jean Pierre Canu-fils.
N’était-il pas de notoriété
publique que le fils en voulait à son père pour des raisons financières ?
Jean Pierre Canu-fils fut alors
appréhendé.
Malgré les questions pressantes
des policiers, il nia toute implication dans le meurtre qu’on voulait à tout
prix lui mettre sur le dos.
Oui, il ne s’entendait pas avec
son père, mais là à le tuer !
« Alors, vous diriez que
vous vous entendiez bien ?
–Nous avions des disputes comme dans chaque
famille.
–Des disputes, jusqu’au meurtre ?
–J’y suis pour rien dans sa mort, moi !
–Beaucoup de témoignages disent que vous êtes
un sanguin, vous emportant rapidement.
–Faut pas m’embêter, pour sûr, mais je ne suis
pas un meurtrier.
Jean Pierre Canu fut incarcéré à
la prison des Andelys jusqu’au jour de son procès.
Cour d’Assises de l’Eure – 3
janvier 1847
Avant d’entendre les témoins,
devant une salle d’audiences pleine à craquer, il fut rappelé l’identité de
l’accusé et les faits pour lesquels il comparaissait.
Vinrent ensuite, à la barre, afin
de déposer :
·Marie-Catherine
Vincent, fille de la victime et sœur de l’accusé, celle qui avait découvert le
corps ensanglanté sur le chemin allant au bourg d’Ecos.
·Les autres sœurs de
l’accusé.
·Les frères et sœurs
du défunt.
·Quelques voisins.
·Et la tante Avisse,
sœur de la mère de l’accusé.
Tous ces témoignages n’étaient
pas en faveur de Jean Pierre Canu-fils. Loin de là !
Les insultes et menaces proférées
de nombreuses fois, comme :
« Mon père est
un gredin quimérite d’être
tué !! »
« Mon père veut
se marier, il a le projet de me déshériter. Je le marierai, moi, à quelques coups ! »
– Des mots ! avait
répondu l’accusé. Qui n’a pas dit ce genre de mots en proie à la
colère !! »
–Des mots, répondit le juge, qui ont abouti à
un parricide ! Un père qui malgré tout vous aimait !
Maître E. de Chalenge, avocat de
la défense, fit ce qu’il put pour obtenir un adoucissement de la peine de son
client. Il se démena corps et âme tout en sachant la cause perdue d’avance.
En effet, les jurés ne furent pas
convaincus de l’innocence de Jean Pierre Canu et ne mirent pas longtemps à
délibérer.
Lorsqu’ils revinrent dans la
salle d’audience, ce fut pour annoncer leur verdict :
Coupable de meurtre avec
préméditation – guet-apens – mutilation du cadavre
Condamné à la peine
de mort
Ce fut le 9 février 1847, à trois
heures du soir, que jean Pierre Canu se dirigea vers la guillotine qui avait
été dressée sur la place du marché d’Ecos. Comme tout parricide se dirigeant
vers son supplice, il était en chemise, pieds nus, la tête couverte d’un voile
noir.
Extraits de l’acte de décès
Le mardi 9 février
mil huit cent quarante sept, Jean Pierre Canu, domestique, vingt-neuf ans, né à
Valcorbon, demeurant à Bionval hameau de Ecos.......
Décédé à trois heures
du soir.......
Fils de feus Jean
Pierre Canu et Marie Victoire Avisse.....
Epouxde Marie Augustine Elisabeth Dauvel........
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