mercredi 15 février 2023

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Jean Pierre Canu - troisième partie

 


Sixième condamné, un nommé Jean Pierre Canu

Troisième partie

 

 

La maréchaussée arriva sur les lieux, constata la mort de la victime et commença à enquêter.

Les soupçons de la police se tournèrent très vite vers Jean Pierre Canu-fils.

N’était-il pas de notoriété publique que le fils en voulait à son père pour des raisons financières ?

 

Jean Pierre Canu-fils fut alors appréhendé.

Malgré les questions pressantes des policiers, il nia toute implication dans le meurtre qu’on voulait à tout prix lui mettre sur le dos.

Oui, il ne s’entendait pas avec son père, mais là à le tuer !

 

« Alors, vous diriez que vous vous entendiez bien ?

 Nous avions des disputes comme dans chaque famille.

 Des disputes, jusqu’au meurtre ?

 J’y suis pour rien dans sa mort, moi !

 Beaucoup de témoignages disent que vous êtes un sanguin, vous emportant rapidement.

 Faut pas m’embêter, pour sûr, mais je ne suis pas un meurtrier.

 

Jean Pierre Canu fut incarcéré à la prison des Andelys jusqu’au jour de son procès.

 

 

Cour d’Assises de l’Eure – 3 janvier 1847

 

Avant d’entendre les témoins, devant une salle d’audiences pleine à craquer, il fut rappelé l’identité de l’accusé et les faits pour lesquels il comparaissait.

 

Vinrent ensuite, à la barre, afin de déposer :

·         Marie-Catherine Vincent, fille de la victime et sœur de l’accusé, celle qui avait découvert le corps ensanglanté sur le chemin allant au bourg d’Ecos.

·         Les autres sœurs de l’accusé.

·         Les frères et sœurs du défunt.

·         Quelques voisins.

·         Et la tante Avisse, sœur de la mère de l’accusé.

 

 

Tous ces témoignages n’étaient pas en faveur de Jean Pierre Canu-fils. Loin de là !

Les insultes et menaces proférées de nombreuses fois, comme :

                « Mon père est un gredin qui  mérite d’être tué !! »

                « Mon père veut se marier, il a le projet de me déshériter. Je le marierai, moi, à quelques            coups ! »

 

 Des mots ! avait répondu l’accusé. Qui n’a pas dit ce genre de mots en proie à la colère !! »

 Des mots, répondit le juge, qui ont abouti à un parricide ! Un père qui malgré tout vous aimait !

 

Maître E. de Chalenge, avocat de la défense, fit ce qu’il put pour obtenir un adoucissement de la peine de son client. Il se démena corps et âme tout en sachant la cause perdue d’avance.

 

En effet, les jurés ne furent pas convaincus de l’innocence de Jean Pierre Canu et ne mirent pas longtemps à délibérer.

Lorsqu’ils revinrent dans la salle d’audience, ce fut pour annoncer leur verdict :

Coupable de meurtre avec préméditation – guet-apens – mutilation du cadavre

Condamné à la peine de mort

 

Ce fut le 9 février 1847, à trois heures du soir, que jean Pierre Canu se dirigea vers la guillotine qui avait été dressée sur la place du marché d’Ecos. Comme tout parricide se dirigeant vers son supplice, il était en chemise, pieds nus, la tête couverte d’un voile noir.

 

 

Extraits de l’acte de décès

Le mardi 9 février mil huit cent quarante sept, Jean Pierre Canu, domestique, vingt-neuf ans, né à Valcorbon, demeurant à Bionval hameau de Ecos.......

Décédé à trois heures du soir.......

Fils de feus Jean Pierre Canu et Marie Victoire Avisse.....

Epoux  de Marie Augustine Elisabeth Dauvel........

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