Au
couvent, elle se dépensait au soin des vaches, s’occupait de la lessive,
préparait les repas et cuisait le pain. Toujours active, elle ne prenait jamais
de repos.
Elle
soignait également les sœurs les plus âgées.
L’agression
qu’elle avait subie l’avait particulièrement marquée et depuis ce jour-là, elle
fut moins vaillante. D’autant plus qu’en prenant de l’âge, les rhumatismes qui
la faisaient souffrir depuis des années, l’empêchaient de vaquer à ses occupations,
malgré son courage et sa détermination.
Le
mardi 6 septembre 1892, souffrante, elle se leva avec difficultés. Elle devait
faire cuire le pain pour la communauté. Ensuite, elle enchaîna ses tâches
habituelles. Le soir, brisée de fatigue, elle alla se coucher juste après avoir
soupé. Dans la nuit, prise de vomissements, elle dut faire appel aux autres
sœurs.
Dès
ce moment, elle ne quitta plus le lit, son état s’aggravant.
Après
avoir reçu les derniers sacrements, elle décéda le vendredi 16 septembre 1892.
Doyenne
des sœurs du voile blanc, elle était âgée de 63 ans, dont 41 ans et onze mois
de vie monastique.
Sœur
Saint-Barthélemy, née Théodorine augustine Huyard, elle avait vu le jour le 3
octobre 1860 à 11 heures du soir dans une commune de la Somme du nom de Ault.
Au
moment des faits, le 21 novembre 1883, elle n’avait pas encore prononcé ses
vœux. Elle était encore novice.
Peu
de renseignements sur cette jeune femme.
Elle
était la fille d’Anaclet Huyard, marchand potier, et d’ Augustine Ouin.
Elle
décéda au Carmel de Gravigny, le 3 mars 1896 à 1 heure du soir.
Signèrent
l’acte de décès : Albert Cantel, aumônier des Dames du Carmel - 54 ans – et Charles Conard, employé de
préfecture, voisins – 56 ans.
Et
le Carmel d’Evreux ?
Les
recensements de 1891 notent la présence de 26 sœurs dont Théodorine Huyard, 30
ans, et Radegonde Bergeon, 62 ans. En 1896, elles étaient 23.
En
2007, l’évêque d’Evreux ordonna la fermeture du carmel qui fut vendu à un
entrepreneur, Gilles Treuil.
Cinq
mille mètres carrés de toitures enflammés.
Plus
de soixante pompiers venus de diverses casernes du département de l’Eure
vinrent enfin à bout de ce gigantesque incendie à 7 h 30 du matin.
La
chapelle et les ailes du bâtiment furent dévastées, plus de 1 300 m2.
Un
vrai désastre.
À
Gravigny, ce monastère, entouré de végétation, n’était pas classé, mais faisait
partie du patrimoine.
J’ai
fait revivre ce lieu le temps de ce récit, mais je suppose que certains d’entre
vous lorsqu’ils passeront par Gravigny
feront un détour, rue du Carmel, afin de situer le lieu qui a entendu des
chants et des prières et qui a aussi été le théâtre d’une agression.
Les
informations sur les faits proviennent de divers journaux :
- ·
Journal d’Evreux
- ·
Journal la Croix
- ·
Le Petit Républicain de la Haute-Garonne
- ·
L’Avenir de la Mayenne
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