mercredi 8 mai 2024

Au couvent après les événements

 Qui étaient les deux victimes ?

 Sœur Saint-Joseph, née Radegonde Florence Bergeon, le 25 mai 1829 à Saint-Georges-Lès-Baillargeaux dans la Vienne, dans le diocèse de Poitiers était la fille de Pierre Gabriel et de Radegonde Dubois.

Au couvent, elle se dépensait au soin des vaches, s’occupait de la lessive, préparait les repas et cuisait le pain. Toujours active, elle ne prenait jamais de repos.

Elle soignait également les sœurs les plus âgées.

L’agression qu’elle avait subie l’avait particulièrement marquée et depuis ce jour-là, elle fut moins vaillante. D’autant plus qu’en prenant de l’âge, les rhumatismes qui la faisaient souffrir depuis des années,  l’empêchaient de vaquer à ses occupations, malgré son courage et sa détermination.

 

Le mardi 6 septembre 1892, souffrante, elle se leva avec difficultés. Elle devait faire cuire le pain pour la communauté. Ensuite, elle enchaîna ses tâches habituelles. Le soir, brisée de fatigue, elle alla se coucher juste après avoir soupé. Dans la nuit, prise de vomissements, elle dut faire appel aux autres sœurs.

Dès ce moment, elle ne quitta plus le lit, son état s’aggravant.

Après avoir reçu les derniers sacrements, elle décéda le vendredi 16 septembre 1892.

Doyenne des sœurs du voile blanc, elle était âgée de 63 ans, dont 41 ans et onze mois de vie monastique.

 

 

Sœur Saint-Barthélemy, née Théodorine augustine Huyard, elle avait vu le jour le 3 octobre 1860 à 11 heures du soir dans une commune de la Somme du nom de Ault.

Au moment des faits, le 21 novembre 1883, elle n’avait pas encore prononcé ses vœux. Elle était encore novice.

Peu de renseignements sur cette jeune femme.

Elle était la fille d’Anaclet Huyard, marchand potier, et d’ Augustine Ouin.

Elle décéda au Carmel de Gravigny, le 3 mars 1896 à 1 heure du soir.

Signèrent l’acte de décès : Albert Cantel, aumônier des Dames du Carmel -  54 ans – et Charles Conard, employé de préfecture, voisins – 56 ans.

 

 

Et le Carmel d’Evreux ?

 

Ce Carmel avait été implanté en 1641 à Pont-Audemer avant d’être déplacé à Gravigny en 1856.

Les recensements de 1891 notent la présence de 26 sœurs dont Théodorine Huyard, 30 ans, et Radegonde Bergeon, 62 ans. En 1896, elles étaient  23.

En 2007, l’évêque d’Evreux ordonna la fermeture du carmel qui fut vendu à un entrepreneur, Gilles Treuil.

En 2021, entre 2 h et 3 h du matin le mardi 28 septembre, pour des raisons inconnues, le carmel fut la proie des flammes.

Cinq mille mètres carrés de toitures enflammés.

Plus de soixante pompiers venus de diverses casernes du département de l’Eure vinrent enfin à bout de ce gigantesque incendie à 7 h 30 du matin.

La chapelle et les ailes du bâtiment furent dévastées, plus de 1 300 m2.

Un vrai désastre.

À Gravigny, ce monastère, entouré de végétation, n’était pas classé, mais faisait partie du patrimoine.

 

J’ai fait revivre ce lieu le temps de ce récit, mais je suppose que certains d’entre vous lorsqu’ils  passeront par Gravigny feront un détour, rue du Carmel, afin de situer le lieu qui a entendu des chants et des prières et qui a aussi été le théâtre d’une agression.

 

 

 

Les informations sur les faits proviennent de divers journaux :

  • ·         Journal d’Evreux
  • ·         Journal la Croix
  • ·         Le Petit Républicain de la Haute-Garonne
  • ·         L’Avenir de la Mayenne

 

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