Madeleine Morin, demeurait dans la paroisse de
Courson. C’était une jeune femme simple, aux bonnes mœurs.
En 1715, alors âgée de vingt ans, elle avait eu
querelles avec une de ses voisines qui lui avait lancé quelques maléfices en
ces mots :
« Autant de paroles je te dirai, ce sont autant
de diables qui sont dans ton corps ».
Des paroles, direz-vous.
Mais voilà......
Quelques jours plus tard, Madeleines fut prise de
fortes douleurs d’estomac.
Elle ne pouvait garder que peu d’aliments.
Pendant vingt-deux mois, sa seule nourriture, en
petite quantité : fruits, légumes et eau.
Mais ce qui fut plus extravagant, c’était que
Madeleine crachait, de temps à autre,
des chenilles et même des lézards. Phénomène d’autant plus inquiétant
que chenilles et lézards étaient vivants.
Tous ces événements d’une extrême bizarrerie ne
pouvaient être que la conséquence des paroles lancées par la voisine.
Celle-ci, ainsi que son mari, se retrouva enfermé à
la prison d’Orbec.
Le sieur du Bois, grand chirurgien de Fervaques, mis
au courant de l’affaire, vint visiter la malade. Il préconisa de lui couper les
cheveux. Mais pas seulement. Afin de conjurer le sort, il fallait que soit
appliqué sur le crâne rasé un pigeon vivant. Ce traitement, coupe et pigeon, pour
plus d’efficacité devait être effectué par la jeteuse de sort, à savoir la
voisine qui fut sortie de sa geôle pour cette étrange cérémonie.
L’ Église
s’intéressa à ce cas de possession et conseilla que Madeleine Morin se rende en
pèlerinage à Notre-Dame-de-le-Délivrande.
Cela ne coûtait rien d’essayer et Madeleine en bonne
chrétienne se rendit dans cette paroisse. L’envoûtée y entendit neuf messes. Au
cours des cinq premiers offices, la pauvre Madeleine s’évanouit et vomit
jusqu’à vingt-huit chenilles dont certaines de la grosseur d’un petit doigt.
De ce pèlerinage, Madeleine Morin revint à Vourson
complètement guérie.
Oui, mais......
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