Le calme revint sur Louviers.
Françoise Fontaine demeura encore un temps dans la
ville des drapiers, avant d’aller vivre à Rouen où elle trouva à se placer
comme servante.
Ce fut dans une rue de Rouen qu’elle rencontra, par
hasard, le prévôt. Elle alla vers lui avec un large sourire afin de le saluer.
Lui, ne la reconnaissant pas se demanda ce que lui voulait cette femme.
Alors Françoise Fontaine lui dit :
« Mais je suis cette pauvre femme à
qui vous avez sauvé la vie à Louviers. Maintenant, je suis mariée avec un
tailleur d’habits et nous vivons grâce à Dieu en tout bien et honneur. »
À cela, le prévôt lui répondit :
« Mon amie, Dieu vous fasse la
grâce de vivre en femme de bien et priez Dieu qu’il vous assiste. »
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Il y eut de nombreux cas semblables à celui de Françoise Fontaine.
Comment expliquer ces manifestations ?
Concernant notamment le cas de Françoise Fontaine, il écrivit :
démon lui parle, lui impose certains actes.
Françoise Fontaine présente des attaques de grande hystérie : couchée sur
le dos, les bras en croix ou bien
rejetée en arrière. Les assistants ont pu croire par moments qu’elle était
soulevée de terre, alors qu’elle se tenait sans doute sur la pointe des pieds.
Elle a de la rigidité cataleptique.
Parfois Ie corps reposant sur la tête et sur les pieds, le tronc en cercle,
Ia poitrine paraît gonflée et la malade semble suspendue horizontalement,
au-dessus du sol. Les yeux sont relevés en haut. À côté de ces attaques, elle a des crises convulsives avec délire hallucinatoire,
pendant lesquelles l’intelligence n’est pas abolie.
Concernant les
poils et les cheveux :
De tout temps, ils étaient considérés comme impurs. Ils jouèrent souvent un
grand rôle dans les histoires de possédées. Le diable s’y logeait, disait-on.
Voilà pourquoi, les différentes religions ordonnaient à leurs prêtres de se
raser.
Françoise Fontaine ne fut pas brûlée, comme de nombreuses autres pauvres
femmes atteintes des mêmes manifestations. Une réelle chance !
À lire :
Sorciers, sorcières et possédés en Normandie
Procès en sorcellerie du Moyen Age au XVIIIe
siècle
D’Yves Lecouturier
Éditions Ouest-France.
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