mercredi 16 avril 2025

Louviers 1591 – une histoire rocambolesque – chapitre 5

 

   

Le calme revint sur Louviers.

Françoise Fontaine demeura encore un temps dans la ville des drapiers, avant d’aller vivre à Rouen où elle trouva à se placer comme servante.

Ce fut dans une rue de Rouen qu’elle rencontra, par hasard, le prévôt. Elle alla vers lui avec un large sourire afin de le saluer. Lui, ne la reconnaissant pas se demanda ce que lui voulait cette femme.

Alors Françoise Fontaine lui dit :

 

« Mais je suis cette pauvre femme à qui vous avez sauvé la vie à Louviers. Maintenant, je suis mariée avec un tailleur d’habits et nous vivons grâce à Dieu en tout bien et honneur. »

À cela, le prévôt lui répondit :

«  Mon amie, Dieu vous fasse la grâce de vivre en femme de bien et priez Dieu qu’il vous assiste. »

 

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Il y eut de nombreux cas semblables à celui de Françoise Fontaine.

Comment expliquer ces manifestations ?

 Reprenons les constats et explications de Palma Cayet (Pierre-Victor), né à Montrichard (Touraine) en 1525, mort en 1610. Disciple de Ramus. Protestant. Prédicateur de Catherine de Bourbon. Qui se convertit au catholicisme en 1595. En 1596, il enseigna l’hébreu au collège de Navarre.

 

Concernant notamment le cas de Françoise Fontaine, il écrivit :

         La scène de la nuit du 16 août : Hallucinations, impulsions, elle jette tout par les fenêtres. Le                 
démon lui parle, lui impose certains actes.

Françoise Fontaine présente des attaques de grande hystérie : couchée sur le dos, les bras en croix  ou bien rejetée en arrière. Les assistants ont pu croire par moments qu’elle était soulevée de terre, alors qu’elle se tenait sans doute sur la pointe des pieds. Elle a de la rigidité cataleptique.

 

Parfois Ie corps reposant sur la tête et sur les pieds, le tronc en cercle, Ia poitrine paraît gonflée et la malade semble suspendue horizontalement, au-dessus du sol. Les yeux sont relevés en haut. À côté de ces attaques, elle a des crises convulsives avec délire hallucinatoire, pendant lesquelles l’intelligence n’est pas abolie.

 

Concernant les poils et les cheveux :

De tout temps, ils étaient considérés comme impurs. Ils jouèrent souvent un grand rôle dans les histoires de possédées. Le diable s’y logeait, disait-on. Voilà pourquoi, les différentes religions ordonnaient à leurs prêtres de se raser.

 

Françoise Fontaine ne fut pas brûlée, comme de nombreuses autres pauvres femmes atteintes des mêmes manifestations. Une réelle chance !

 

 

 

À lire :

Sorciers, sorcières et possédés en Normandie

Procès en sorcellerie du Moyen Age au XVIIIe siècle

D’Yves Lecouturier

Éditions Ouest-France.

 

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