Fausse
monnaie
3
août 1764
« Suivant des Avis reçus de
Bretagne, il continue de courir beaucoup de fausse Monnoye (sic) en or et en
argent dans cette Province et dans quelques autres. Les Ecus faux ont la date
de 1728, et sont marqués d’une R (sic). Les Doubles-Louis ont un cordon parfait
en chainette ; les Louis simples ont la tranche ou circonférence
polie ; et le cordon ne s’aperçoit pas ou est peu formé. Ils sont tous de
similor, recouvert d’une simple feuille d’or, mais égaux en poids aux vrais
Louis et très-beaux (sic) d’ailleurs. Quelques uns ont une espèce de bourrelet. »
De tous temps, la fausse monnaie circula
dans tout pays.
Bien que réprouvant fortement cet
agissement, il faut bien avouer que les faussaires sont souvent de vrais
artistes, et leur réussite à tromper par « leur art », avait plus
d’importance, à leurs yeux, que l’avantage monétaire qu’ils pouvaient en tirer.
Surtout que les faussaires, et ils le savaient, risquaient gros si ils étaient
pris.
Au Moyen âge, ils étaient condamnés à
mort par ébouillantage, par eau ou vapeur.
La peine capitale pour ces escrocs fut
appliquée, en France, jusqu’en 1832. A partir de cette date, ils étaient
condamnés au bagne à perpétuité.
Maladie
3
août 1764
« Il règne dans l’Election
d’Alençon une espèce de maladie, particulièrement sur les hommes, qui en peu de
jours les enlève ; il y a des villages entiers où il n’y a pas un homme
qui ne soit actuellement au lit ; ils commencent par se plaindre de la
tête, la fièvre les saisit ensuite violemment, occasionne de fréquens (sic)
transports et finit par un pourpre qui les conduit au tombeau : ce mal
s’est porté d’un village à un autre.
La Faculté de Médecine est invitée
instamment d’indiquer les remèdes qui peuvent arrêter le cours de cette
dangereuse maladie. »
Une maladie se nommant « le
pourpre ». Rien à vrai dire sur cette maladie ou si peu de choses, car
l’article ne précise rien qui pourrait faire avancer la recherche. Nommée aussi
« purpura », « le pourpre » désignait toute maladie
éruptive.
Pourquoi, seuls les hommes étaient-ils
atteints ? Alors là, mystère !
Car, en cas d’épidémies de rubéole,
rougeole ou scarlatine, les femmes et les enfants auraient aussi succombé.
Si toutefois vous pouvez m’apporter
quelques explications, j’attends avec impatience vos commentaires.
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23
novembre 1764
« On écrit de Dresde qu’une
pauvre femme, qui, depuis six ans, étoit attaquée d’une hydropisie si
considérable, que son corps avoit déjà huit aunes de circonférence, et que, ne
pouvant plus se mouvoir, elle étoit obligée de rester continuellement au lit,
vient d’y mourir ; après sa mort, on lui a fait une ponction qui a donné
164 pintes d’eau. »
Une pinte équivaut à, à peine, un litre.
Une question : ne pouvait-on pas
soulager cette femme de son vivant ?
Une aune est égale à 1.143 m.
Cette femme souffrait, assurément, d’hydropisie,
concentration anormale de liquide organique dans un tissu ou une cavité de
l'organisme.
A
noter toutefois que le terme hydropisie n'est plus guère utilisé en médecine.
On lui préfère des termes synonymes comme «oedème».
Animaux
9
novembre 1764
« Le sieur Doré,
Oenithologiste, est parvenu à force de soins et de recherches, à former une collection
assez abondante d’Oiseaux de différentes espèces et des plus rares. Il a
entr’autres de très-beaux (sic) Perroquets verts et gris et des perruches
très-belles (sic). Il a aussi des furets bien dressés pour le Lapin. Le dit
sieur demeure sur le port de cette ville, entre le Porte de la petite Boucherie
et celle du Crucifix. L’étendue de son Commerce et la multiplicité des objets
qu’il renferme, le mettent à portée de satisfaire le Public à meilleur marché
que tout autre. »
Le sieur Doré, vous l’avez bien
évidemment rectifié de vous-même, était « Ornithologiste ».
La « porte de la Petite
Boucherie » se situait sur les quais – rive droite de la Seine. Bien avant
elle se nommait Porte de la Poissonnerie et bien avant encore Porte des
Charrettes. Une rue, non loin de l’emplacement de cette ancienne porte, a gardé
ce nom depuis ces temps anciens. En effet, vous trouverez la « rue des
charrettes », à proximité de la rue Jeanne d’Arc.
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9
novembre 1764
« Le 3 de ce mois, jour de S. Hubert,
les Gardes-chasse du Comté de Brionne ayant été reconnoître un Bœuf sauvage,
qui s’étoit retiré depuis quelques mois dans les bois de Calleville, il fut
forcé par quelques cavaliers, et après avoir été poursuivi au-delà de la ville
de Brionne, il fut pris et tué de l’autre côté de la rivière de Risle qui avoit
passé à la nage. Cet animal couroit avec la vitesse d’un cerf ; et sans le
secours des cavaliers, il eût été impossible de le prendre. On a sçu (sic)
qu’il s’étoit échappé d’une bande de bœufs conduite au Neubourg au mois de
juillet dernier ; qu’il y avoit blessé dangereusement deux hommes, et que
jamais il n’avoit été possible de l’assujettir à l’attache comme les autres de
son espèce. La nuit il s’approchoit des villages, et le jour il se retiroit
dans les bois. Sa présence dans le canton avoit jetté (sic) l’épouvante parmi
les gens de la campagne. Plusieurs avoient la simplicité de le croire charmé,
et lui attribuoient la maladie de quelques personnes mortes dans une Paroisse
voisine ; sa mort a dû leur prouver le contraire, et les rassurer contre
toute crainte. »
Le Neubourg était réputé pour sa grande
foire aux bestiaux et ses marchés qui, aux XVIIème et
XVIIIème siècles,
avaient lieu trois fois par semaine.
Le lundi, celui pour les bestiaux avait une importance considérable.
Le lundi, celui pour les bestiaux avait une importance considérable.
Dès
1207, les bouchers de Rouen venaient faire leurs achats en cette cité qui était
devenu le rendez-vous du gros bétail qu'on amenait du Pays d'Auge et d'autres
lieux. A cette époque, le rassemblement s’effectuait le mardi.
Ce
marché fut installé le lundi en 1674.
En 1726, Le Neubourg était présenté comme l'un
des plus beaux marchés de France (environ 40000 têtes de bétail passaient
chaque année).
Le mercredi pour toutes les espèces de marchandises.
Le vendredi pour les grains
Le vendredi pour les grains
Le commerce du grain venait en second
rang après celui des bovins.
En 1812, 25 à 30 000 quintaux de grains
alimentaient chaque année le marché du Neubourg. Plus près de nous, en 1900, il
s'y est vendu 101 656 quintaux. Aujourd'hui ce marché a disparu.
En dehors de ces rassemblements de bovins et de grains, de nombreuses professions se donnaient rendez-vous sous la halle, propriété du seigneur du lieu.
En dehors de ces rassemblements de bovins et de grains, de nombreuses professions se donnaient rendez-vous sous la halle, propriété du seigneur du lieu.
En effet, il existait sur la place
Dupont de l'Eure une Halle couverte, démolie en 1850.
Par exemple, on y trouvait en 1698 :
Par exemple, on y trouvait en 1698 :
31 bouchers, 2 corroyeurs, 13 savetiers,
3 cordonniers, 8 tanneurs, autant de drapiers, 17 merciers, 5 chaussetiers, 4 boulangers, 13
échoppiers.
(infos du site de la ville du
Neubourg)
Pour
vos annonces, ne tardez pas, il y a des délais à respecter !
9
novembre 1764
« On souscrit en tout tems (sic)
pour les Annonces et Affiches de Normandie, chez Et. Vinc. Machuel, Imprimeur-Libraire, rue S.
Lo, vis-à-vis le Palais. Les personnes qui voudront y faire insérer quelques
articles, sont priées de les donner chaque semaine avant le Jeudi dix heures de
matin, autrement ils seront retardés de huit jours ; on prie aussi les
personnes qui n’ont pas payé leur année d’abonnement de le faire, et
d’affranchir leurs lettres. »
Afin de bien respecter les délais
d’imprimerie, il fallait déjà en ce milieu de XVIIIème siècle
respecter les dates de dépôt des documents à faire paraitre.
Rien à changer, sauf toutefois que l’on
peut, à présent, déposer les textes via le net, pour aller plus vite.
La rue Saint-Lô longe le dos des
bâtiments abritant le palais de Justice de Rouen.
Tempête !
23
novembre 1764
« Les tempêtes et les ouragans
ont été si considérables à l’embouchure de la Seine, que de trente Navires
chargés de Cidre pour la Foire actuelle de cette ville, il n’en a pu
jusqu’actuellement arriver que huit ; les autres sont restés dans les
ports de Touques, Dives, Trouville et Honfleur. Le Capitaine Boullenger a
échoué sur les côtes de Trouville. »
Quel ennui ! Pas de cidre pour la
foire de Rouen !
Mais, comme nous l’avons déjà vu, le
XVIIIème siècle a été particulièrement éprouvé
« météorologiquement » parlant : grands froids persistants, canicules,
pluies diluviennes et tempêtes….. Mais priver un Normand de cidre, là c’est
impensable, même en raison d’un gros temps !
Etrange
et morbide découverte
30
novembre 1764
« On vient de retrouver en
Suède, dans une mine de fer, près du Lac Water, qui s’étoit abîmer il y a 150
ans, le cadavre d’un Mineur qui avoit péri sous les décombres, à une profondeur
de près de 4000 pieds. La cervelle étoit encore blanche et molle ; les
dents tenoient ferme à la mâchoire, et le corps avoit contracté la propriété du
fer. Au lieu de conserver ce précieux morceau de Science Naturelle, une piété
mal raisonnée de la part du Propriétaire de la Mine, lui a fait préférer
d’accorder à ce cadavre les honneurs de la Sépulture. »
Cet accident s’est passé dans le
Westrogothland ou Gothie Occidentale, une des 25 provinces de Suède, dans le
Sud-Ouest du pays, entre les grands lacs de Vänern et de Vättern.
J’ai découvert plusieurs documents
parlant de cet évènement tragique, mais sans plus de détails que ce qui est
noté ci-dessus et relaté par le Journal de Rouen.
Accident
7
décembre 1764
« Le nuit du 24 novembre
dernier, la veuve Barbey, de la Paroisse du Bois-d’Annebout, Election de Rouen,
âgée de 55 ans, s’étant endormie auprès de sa cheminée, le feu prit à ses
hardes sur les dix à onze heures du soir ; s’étant réveillée, elle sortit
de sa maison, laissant sa porte ouverte, et passa dans une cour voisine, vraisemblablement
dans l’intention d’apeller (sic) du
secours, mais la vapeur du feu l’ayant suffoquée, on l’a trouvée brûlée blotie (sic) au pied d’un arbre. »
Cette pauvre femme était de la Paroisse
de Bois-d’Ennebourg.
Elle a été inhumée au cimetière de cette
paroisse, le lundi 26 novembre 1764.
L’acte rédigé mentionne qu’elle se nommait
Jeanne Bénie et était veuve de Jacques Barbey.
Il est aussi précisé « qu’on l’a trouvé morte en cette
paroisse dans la cour de son domicile le 24 du présent mois, âgée d’environ 54
ans ».
Les personnes présentes étaient :
** Martin Langlois, son fils. (Vraisemblablement
un enfant né d’un premier lit. Cette
femme aurait été
Veuve Langlois avant d’être Veuve Barbey).
** Jacques Bénie, laboureur, son neveu.
** Pierre Antoine Benet, aussi son neveu.
Tous trois ont signé le registre.
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