mercredi 16 septembre 2015

1764 …… ça continue !!!




 
Fausse monnaie

3 août 1764

« Suivant des Avis reçus de Bretagne, il continue de courir beaucoup de fausse Monnoye (sic) en or et en argent dans cette Province et dans quelques autres. Les Ecus faux ont la date de 1728, et sont marqués d’une R (sic). Les Doubles-Louis ont un cordon parfait en chainette ; les Louis simples ont la tranche ou circonférence polie ; et le cordon ne s’aperçoit pas ou est peu formé. Ils sont tous de similor, recouvert d’une simple feuille d’or, mais égaux en poids aux vrais Louis et très-beaux (sic) d’ailleurs. Quelques uns ont une espèce de bourrelet. »


De tous temps, la fausse monnaie circula dans tout pays.
Bien que réprouvant fortement cet agissement, il faut bien avouer que les faussaires sont souvent de vrais artistes, et leur réussite à tromper par « leur art », avait plus d’importance, à leurs yeux, que l’avantage monétaire qu’ils pouvaient en tirer. Surtout que les faussaires, et ils le savaient, risquaient gros si ils étaient pris.
Au Moyen âge, ils étaient condamnés à mort par ébouillantage, par eau ou vapeur.
La peine capitale pour ces escrocs fut appliquée, en France, jusqu’en 1832. A partir de cette date, ils étaient condamnés au bagne à perpétuité.


Maladie

3 août 1764

« Il règne dans l’Election d’Alençon une espèce de maladie, particulièrement sur les hommes, qui en peu de jours les enlève ; il y a des villages entiers où il n’y a pas un homme qui ne soit actuellement au lit ; ils commencent par se plaindre de la tête, la fièvre les saisit ensuite violemment, occasionne de fréquens (sic) transports et finit par un pourpre qui les conduit au tombeau : ce mal s’est porté d’un village à un autre.
La Faculté de Médecine est invitée instamment d’indiquer les remèdes qui peuvent arrêter le cours de cette dangereuse maladie. »


Une maladie se nommant « le pourpre ». Rien à vrai dire sur cette maladie ou si peu de choses, car l’article ne précise rien qui pourrait faire avancer la recherche. Nommée aussi « purpura », « le pourpre » désignait toute maladie éruptive.
Pourquoi, seuls les hommes étaient-ils atteints ? Alors là, mystère !
Car, en cas d’épidémies de rubéole, rougeole ou scarlatine, les femmes et les enfants auraient aussi succombé.
Si toutefois vous pouvez m’apporter quelques explications, j’attends avec impatience vos commentaires.

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23 novembre 1764

« On écrit de Dresde qu’une pauvre femme, qui, depuis six ans, étoit attaquée d’une hydropisie si considérable, que son corps avoit déjà huit aunes de circonférence, et que, ne pouvant plus se mouvoir, elle étoit obligée de rester continuellement au lit, vient d’y mourir ; après sa mort, on lui a fait une ponction qui a donné 164 pintes d’eau. »


Une pinte  équivaut à, à peine, un litre.
Une question : ne pouvait-on pas soulager cette femme de son vivant ?
Une aune est égale à 1.143 m.
Cette femme souffrait, assurément, d’hydropisie, concentration anormale de liquide organique dans un tissu ou une cavité de l'organisme.
 A noter toutefois que le terme hydropisie n'est plus guère utilisé en médecine. On lui préfère des termes synonymes comme «oedème».



Animaux

9 novembre 1764

« Le sieur Doré, Oenithologiste, est parvenu à force de soins et de recherches, à former une collection assez abondante d’Oiseaux de différentes espèces et des plus rares. Il a entr’autres de très-beaux (sic) Perroquets verts et gris et des perruches très-belles (sic). Il a aussi des furets bien dressés pour le Lapin. Le dit sieur demeure sur le port de cette ville, entre le Porte de la petite Boucherie et celle du Crucifix. L’étendue de son Commerce et la multiplicité des objets qu’il renferme, le mettent à portée de satisfaire le Public à meilleur marché que tout autre. »


Le sieur Doré, vous l’avez bien évidemment rectifié de vous-même, était « Ornithologiste ».
La « porte de la Petite Boucherie » se situait sur les quais – rive droite de la Seine. Bien avant elle se nommait Porte de la Poissonnerie et bien avant encore Porte des Charrettes. Une rue, non loin de l’emplacement de cette ancienne porte, a gardé ce nom depuis ces temps anciens. En effet, vous trouverez la « rue des charrettes », à proximité de la rue Jeanne d’Arc.
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9 novembre 1764

« Le 3 de ce mois, jour de S. Hubert, les Gardes-chasse du Comté de Brionne ayant été reconnoître un Bœuf sauvage, qui s’étoit retiré depuis quelques mois dans les bois de Calleville, il fut forcé par quelques cavaliers, et après avoir été poursuivi au-delà de la ville de Brionne, il fut pris et tué de l’autre côté de la rivière de Risle qui avoit passé à la nage. Cet animal couroit avec la vitesse d’un cerf ; et sans le secours des cavaliers, il eût été impossible de le prendre. On a sçu (sic) qu’il s’étoit échappé d’une bande de bœufs conduite au Neubourg au mois de juillet dernier ; qu’il y avoit blessé dangereusement deux hommes, et que jamais il n’avoit été possible de l’assujettir à l’attache comme les autres de son espèce. La nuit il s’approchoit des villages, et le jour il se retiroit dans les bois. Sa présence dans le canton avoit jetté (sic) l’épouvante parmi les gens de la campagne. Plusieurs avoient la simplicité de le croire charmé, et lui attribuoient la maladie de quelques personnes mortes dans une Paroisse voisine ; sa mort a dû leur prouver le contraire, et les rassurer contre toute crainte. »


Le Neubourg était réputé pour sa grande foire aux bestiaux et ses marchés qui, aux XVIIème  et  XVIIIème   siècles, avaient lieu trois fois par semaine.

Le lundi, celui pour les bestiaux avait une importance considérable.
Dès 1207, les bouchers de Rouen venaient faire leurs achats en cette cité qui était devenu le rendez-vous du gros bétail qu'on amenait du Pays d'Auge et d'autres lieux. A cette époque, le rassemblement s’effectuait le mardi.
Ce marché fut installé le lundi en 1674.
 En 1726, Le Neubourg était présenté comme l'un des plus beaux marchés de France (environ 40000 têtes de bétail passaient chaque année).
Le mercredi pour toutes les espèces de marchandises.
Le vendredi pour les grains
Le commerce du grain venait en second rang après celui des bovins.
En 1812, 25 à 30 000 quintaux de grains alimentaient chaque année le marché du Neubourg. Plus près de nous, en 1900, il s'y est vendu 101 656 quintaux. Aujourd'hui ce marché a disparu.

En dehors de ces rassemblements de bovins et de grains, de nombreuses professions se donnaient rendez-vous sous la halle, propriété du seigneur du lieu.
En effet, il existait sur la place Dupont de l'Eure une Halle couverte, démolie en 1850.
Par exemple, on y trouvait en 1698 :
31 bouchers, 2 corroyeurs, 13 savetiers, 3 cordonniers, 8 tanneurs, autant de drapiers,           17 merciers, 5 chaussetiers, 4 boulangers, 13 échoppiers.
 (infos du site de la ville du Neubourg)

Pour vos annonces, ne tardez pas, il y a des délais à respecter !

9 novembre 1764

« On souscrit en tout tems (sic) pour les Annonces et Affiches de Normandie, chez  Et. Vinc. Machuel, Imprimeur-Libraire, rue S. Lo, vis-à-vis le Palais. Les personnes qui voudront y faire insérer quelques articles, sont priées de les donner chaque semaine avant le Jeudi dix heures de matin, autrement ils seront retardés de huit jours ; on prie aussi les personnes qui n’ont pas payé leur année d’abonnement de le faire, et d’affranchir leurs lettres. »


Afin de bien respecter les délais d’imprimerie, il fallait déjà en ce milieu de XVIIIème siècle respecter les dates de dépôt des documents à faire paraitre.
Rien à changer, sauf toutefois que l’on peut, à présent, déposer les textes via le net, pour aller plus vite.
La rue Saint-Lô longe le dos des bâtiments abritant le palais de Justice de Rouen.



Tempête !

23 novembre 1764

« Les tempêtes et les ouragans ont été si considérables à l’embouchure de la Seine, que de trente Navires chargés de Cidre pour la Foire actuelle de cette ville, il n’en a pu jusqu’actuellement arriver que huit ; les autres sont restés dans les ports de Touques, Dives, Trouville et Honfleur. Le Capitaine Boullenger a échoué sur les côtes de Trouville. »


Quel ennui ! Pas de cidre pour la foire de Rouen !
Mais, comme nous l’avons déjà vu, le XVIIIème siècle a été particulièrement éprouvé « météorologiquement » parlant : grands froids persistants, canicules, pluies diluviennes et tempêtes….. Mais priver un Normand de cidre, là c’est impensable, même en raison d’un gros temps !







Etrange et morbide découverte

30 novembre 1764

« On vient de retrouver en Suède, dans une mine de fer, près du Lac Water, qui s’étoit abîmer il y a 150 ans, le cadavre d’un Mineur qui avoit péri sous les décombres, à une profondeur de près de 4000 pieds. La cervelle étoit encore blanche et molle ; les dents tenoient ferme à la mâchoire, et le corps avoit contracté la propriété du fer. Au lieu de conserver ce précieux morceau de Science Naturelle, une piété mal raisonnée de la part du Propriétaire de la Mine, lui a fait préférer d’accorder à ce cadavre les honneurs de la Sépulture. »


Cet accident s’est passé dans le Westrogothland ou Gothie Occidentale, une des 25 provinces de Suède, dans le Sud-Ouest du pays, entre les grands lacs de Vänern et de Vättern.
J’ai découvert plusieurs documents parlant de cet évènement tragique, mais sans plus de détails que ce qui est noté ci-dessus et relaté par le Journal de Rouen.


Accident

7 décembre 1764

« Le nuit du 24 novembre dernier, la veuve Barbey, de la Paroisse du Bois-d’Annebout, Election de Rouen, âgée de 55 ans, s’étant endormie auprès de sa cheminée, le feu prit à ses hardes sur les dix à onze heures du soir ; s’étant réveillée, elle sortit de sa maison, laissant sa porte ouverte, et passa dans une cour voisine, vraisemblablement dans l’intention d’apeller (sic)  du secours, mais la vapeur du feu l’ayant suffoquée, on l’a trouvée brûlée  blotie (sic) au pied d’un arbre. »


Cette pauvre femme était de la Paroisse de Bois-d’Ennebourg.
Elle a été inhumée au cimetière de cette paroisse, le lundi 26 novembre 1764.
L’acte rédigé mentionne qu’elle se nommait Jeanne Bénie et était veuve de Jacques Barbey.
Il est aussi précisé « qu’on l’a trouvé morte en cette paroisse dans la cour de son domicile le 24 du présent mois, âgée d’environ 54 ans ».

Les personnes présentes étaient :
**  Martin Langlois, son fils. (Vraisemblablement un enfant né d’un premier lit. Cette    
femme aurait été Veuve Langlois avant d’être Veuve Barbey).
**  Jacques Bénie, laboureur, son neveu.
**  Pierre Antoine Benet, aussi son neveu.
Tous trois ont signé le registre.

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