Justin, loin d’être bête,
ne s’intéressait pourtant à rien, et en classe son comportement et son manque
de participation aux activités lui donnaient plutôt figure de cancre.
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Maman
était désespérée et lorsqu’on lui demandait, devant la belle bouille de son
petit :
« Mais comment s’appelle ce charmant petit
garçon ?
Elle répondait :
« Justin, oui
Justin !! »
Et elle ajoutait, soupirant, exaspérée, lasse et
affligée, les yeux au ciel :
« oui, just’un !… et heureusement qu’il n’y
en a pas deux …… »
Ce
n’était pas que Maman n’aimait pas son fils, mais l’agitation continuelle de
celui-ci, le vacarme qu’il provoquait sans cesse, ses caprices à répétitions,
ses cris stridents et ses colères dévastatrices la déconcertaient et la
laissaient épuisée.
Elle
ne savait que faire devant l’attitude de son rejeton.
Elle
avait pourtant tout essayé, promesses de cadeaux et menaces de punitions. Même
le Croque-mitaine et le Père-fouettard, dont Maman menaçait le garnement,
n’avaient aucun effet.
« Ça n’existe pas ! hurlait l’enfant, et il
ponctuait sa phrase par un épouvantable claquement de porte qui ébranlait la
maison, auquel faisait écho quelques minutes après, les claquements de la main
de Papa sur les fesses du perturbateur.
Justin
avait passé le cap des peurs enfantines et il disait d’un air supérieur :
« Je
ne crains rien, ni personne, tout cela, ce sont des histoires pour les
petits ! »
En
effet, depuis longtemps déjà, il n’avait plus besoin que Maman laissa la porte
de sa chambre entrouverte sur le rai de lumière du couloir. Plus besoin non
plus d’une veilleuse ou d’un doudou. Il était un GRAND !
Papa
et Maman se demandaient souvent qu’était devenu l’adorable bébé, le charmant
bambin qu’ils avaient été si heureux de voir naître.
Que
fallait-il faire ?
Les
jours d’école étaient pour maman un moment de calme bienfaiteur pendant lequel
elle rangeait la maison et la chambre de Justin qui se trouvait toujours dans
un désordre indescriptible, car bien sûr, il refusait de ranger ses jouets.
« Justin
est un petit garçon intelligent, avait dit le médecin consulté par Maman, il
faut lui trouver simplement une occupation dans laquelle il puisse s’épanouir
et se défouler, et tout rentrera dans l’ordre. »
« Le sport !! Pourquoi pas le sport !
pensa Maman
Mais,
les cours de judo devinrent vite des combats de boxe, la natation, « water
war » pour ne pas dire le naufrage du « Titanic », le football
une mêlée « indémêlable ».
« Essayons la peinture ! »
Mais
les cours avec Justin ressemblaient à une partie de « paintball ».
La
poterie n’eut pas plus de succès auprès du garçonnet. Je ne vous ferai pas
l’affront de vous décrire la moindre séance.
Papa
et Maman réfléchissaient, réfléchissaient
….. Que faire ?
« Il
y a un piano à la maison, pourquoi ne prendrions-nous pas un professeur ?
suggéra Papa, se rattachant à cette idée comme à une bouée dans un océan en
pleine tempête.
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Ce
qui fut dit, fut fait.
Justin
fut assis devant ce grand clavier aux touches blanches et noires qui sembla impressionner quelque peu le futur pianiste.
Peut-être identifiait-il ce clavier aux multiples dents d’un requin, une
mâchoire meurtrière comme dans le film « les dents de la mer »,
Le
premier cours se passa bien. Aidé par Maman, il travailla un peu entre les
cours. Ce fut un moment d’accalmie. Le paradis sur terre pour Maman !!
Justin
semblait aimer la musique et s’y intéresser, jusqu’au jour où arriva la première difficulté. Alors là, prit
de colère devant l’instrument qui selon lui ne faisait pas ce que lui, Justin,
voulait, il écrasa de toutes les forces de ses petites mains, les touches de
l’instrument.
Un
cluster magistral qui se finit en une
effroyable cacophonie.
Maman
accourut à la hâte et dut fermer le clavier pour éviter qu’il n’advienne le pire
sort au pauvre instrument.
Tout
était à refaire….. Justin était de nouveau indomptable.
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