Ce
fut alors que, dans la maison, se produisirent d’étranges phénomènes, la nuit :
des bruits de trottinements, des grignotements, des murmures…
Justin
en grand-qui-n’avait-pas-peur-car-ça-n’existait-pas n’en parla ni à Papa, ni à
Maman qui, de toute façon, semblaient ne rien entendre.
Justin
dans un premier temps refusa de croire que ces bruits étaient réels. Il les
ignora donc. Mais ceux-ci se répétant, dès l’arrivée du crépuscule, il finit
par se lever pour en chercher la cause.
Rien
… il n’y avait rien.
De
nuit en nuit, il écoutait le moindre petit bruit, le moindre craquement et
finit par les identifier.
- Ce claquement-là, c’étaient les tuyaux des radiateurs quand ils chauffaient ou refroidissaient.
- Celui-ci, le réfrigérateur lorsqu’il se mettait en route.
- Cet autre, la chasse d’eau qui fuyait légèrement.
- Ces ronflements, tantôt papa (les plus forts), tantôt le chat (ronrons de bien-être)
- Et ainsi de suite….
La
maison, sa maison, avait ses propres bruits comme une respiration. C’était
drôle. Il n’y avait jamais prêté attention jusqu’alors.
Il
se mit donc à découvrir son environnement sonore la nuit d’abord, puis le jour,
et pour bien écouter, il dut faire lui-même moins de bruit. Logique !
Un
vrai bonheur auquel Maman n’osait espérer à long terme.
Mais,
certains bruits nocturnes restaient inexpliqués.
Justin
finit par localiser leur provenance. Ils venaient du piano. L’idée d’un fantôme
dans l’instrument le tarauda quelque temps.
« Mais
non, ça n’existe pas les fantômes ! se disait-il pour s’en convaincre et
se rassurer.
Peu
à peu, le petit-garçon-qui-n’avait-peur-de-rien-parce-que-ça-n’existait-pas
commençait à devenir un-petit-garçon-qui-craignait-que-ce-qui-ne-devait-pas-exister-existât-réellement,
et de plus en plus, il évitait de passer dans la pièce où trônait le piano.
-=-=-=-=-
Une
nuit alors qu’il errait de pièce en pièce, pieds nus tel un détective aux
aguets, scrutant les moindres craquements de la demeure familiale amplifiés
dans le silence nocturne, le garçonnet crut entendre les cordes du piano
vibrer. L’instrument à cet instant semblait réellement hanté. Effrayé
soudainement, il regagna sa chambre grimpant les marches de l’escalier, dans un
record digne des plus valeureux champions et se jeta sous les couvertures de
son lit, le souffle court, le cœur battant la chamade, tremblant de tous ses
membres, dans la terreur de voir apparaître quelque monstre.
Cette nuit-là, il laissa la lumière du couloir allumée et sa porte de chambre grande ouverte. Chacun sait que la clarté a l’immense vertu d’éloigner monstres et vampires, tout comme le feu des premiers hommes préhistoriques éloignait les animaux prédateurs.
Et
ce fut une fin de nuit agitée que vécut Justin, étouffant sous les couvertures,
mais n’osant sortir le nez, car, il en était convaincu à présent, il se passait
des choses bizarres….
L’attitude
de Justin inquiétait Papa et Maman.
Heureux
du calme revenu dans la maison, ils avaient, malgré tout, peur que leur petit
ne fut malade.
Mais,
à l’école, Justin se défoulait et était encore plus agité et perturbateur.
Que
se passait-il dans la maison de Justin ?
Quelle
énigme renfermait les bruits nocturnes ?
C’est
ce que nous n’allons pas tarder à découvrir, car ….
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