Au
Moyen-âge, ce mot désignait un clin d’œil furtif.
Pourquoi ?
Parce
que ce mot vient de « guignier » (1160), « faire signe de l’œil
à quelqu’un ».
Dans
plusieurs dialectes, il est aussi utilisé pour « loucher ». Moins
glamour !
Avec
le temps, « guigner » prend le sens de « regarder à la
dérobée » (1536), puis « guetter avec convoitise (1640).
Le
mot « guigne » découle de ce verbe « guigner ». Quand quelqu’un avait « la guigne », en
1864, il possédait une petite « coquetterie dans un œil », nous
dirions aujourd’hui, en des termes moins poétiques, un strabisme divergent ou
convergent, selon la direction de la déviation oculaire.
« Avoir
la guigne », de nos jours, c’est « avoir la poisse », enfin,
avoir, dirigé sur soi, « le mauvais sort » ou plus exactement
« le mauvais œil » !
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Pour
moi « aguignette », puisque nous sommes en train de décortiquer ce
mot, avait un goût plus sucré…….
En
effet, il désignait, en Normandie, de
petits sujets (bonshommes ou petits animaux) confectionnés en pâte feuilletée.
Les
aguignettes font partie d’une lointaine
tradition.
Le
premier de l’an, les enfants allaient de porte en porte souhaiter la
« bonne année ». Pour les
remercier de leurs bons vœux, ils recevaient des aguignettes cuisinées avec les
restants de pâte feuilletée ayant servi à faire les pâtés en croûte cuisinés
pour les réveillons de Noël et du Jour de l’An.
Une
chanson, car il y avait toujours une chanson en toute circonstance, était
entonnée par les bambins lorsque la porte des demeures s’ouvraient sur eux.
Elle
commençait ainsi :
Aguignettes, gnettes, gnettes
Qu’est-ce qu’il y a dans ma pouquette…..
Mais
selon les régions, les versons différaient.
« Aguignette »
serait la déformation de « Au gui l’An neuf ! », mais aucune
réelle certitude.
Le
1er janvier, et uniquement ce
jour-là, les boulangers de mon enfance, cuisaient et vendaient des « aguignettes ».
J’en étais fort friande.
Malheureusement,
aujourd’hui, cette tradition se perd et il est de plus en plus difficile de
trouver ce gâteau d’un jour.
Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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