Elle est partie rejoindre son époux dans un monde
meilleur
Le
2 août 1771
« Le nommé Chasseriau,
Boucher, mourut à Saintes l’année derniére (sic) dans la cent-unième année de
son âge. Sa femme vient de mourir âgée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Il y avoit
quatre-vingt ans qu’ils etoient mariés. Un hymen d’une aussi longue durée, est
peut-être un événement unique : mais ce qui est sur tout (sic) bien digne
d’admiration, c’est que ces deux époux ont vécu pendant tout ce tems (sic) dans
l’union la plus chrétienne & la plus édifiante. On croira avec peine qu’il
n’y a jamais eu entr’eux (sic) la moindre contradiction, & que vers la fin
de leur carriére (sic), ils étoient l’un pour l’autre aussi complaisans (sic)
que le premier jour. Une concorde aussi soutenue est certainement une seconde
merveille honorable à leur mémoire & à l’humanité. C’est cette union intime
& constante qui leur donna lieu de renouveller (sic) leur mariage au bout
de cinquante ans ; ils donnérent (sic) à cette occasion un repas, où leurs
enfans (sic) petits-enfans (sic) & amis furent invités. Ils ont encore eu
la satisfaction de réitérer cette cérémonie à la soixante-quinziéme (sic)
année, jouissant l’un & autre d’une bonne santé. Fasse le Ciel que tous les
mariages de nos jours soient aussi longs & aussi honnêtes ! »
J’ai
découvert un Mathurin Chasseriau, né le 12 août 1681 à Saintes, paroisse Sainte Eutrope qui serait décédé le 9 octobre
1769 au même lieu. Cela coïnciderait bien avec le décès de celui de l’article,
sauf que l’âge indiqué n’était pas 101 ans, mais 88.
Par
contre Mathurin exerçait bien le métier de boucher.
Mes
recherches m’ont amenée vers une certaine Marie Templier, que cet homme aurait
épousée, le 5 février 1703, à Saintes Sainte-Colombe.
Voilà
où en était ma réflexion lorsque je me suis heurtée à un problème informatique
…….
Un sculpteur à Rouen
16 août 1771
« Le sieur Gaultier, Sculpteur
de Paris, connu par différens (sic) morceaux qu’il a faits en cette Ville, tant en marbre qu’en plomb, &c.
Vient d’éxécuter (sic) en plomb un Amour sur le même modèle que celui qui a été
fait en marbre pour feue Madame la Marquise ***, qui est actuellement dans la
Gallerie (sic) de Saint Petersbourg. Cette figure est propre à décorer un
vestibule, salle à manger, gallerie (sic) cabinet, parterre, avenue ou bosquet.
On peut voir cette Figure tous les jours jusqu’à six heures, rue de la
Madeleine, dans l’emplacement, à côté de M. Martin. »
Je
ne sais quoi vous dire sur ce sculpteur. J’en ai découvert un nombre
incroyable, avec des orthographes différentes : Gauthier – Gautier –
Gaulthier …… Que ce soit dans les siècles passés ou encore de nos jours.
Aucun
de ceux que j’ai trouvé ne peut prétendre être celui de l’article car les dates
ne correspondent pas !!
Pouvez-vous
m’aider ?
Coup de folie sur le marché
6
Septembre 1771
« On mande du Poitou, qu’à un
marché de Monmorillon, vers l’heure de midi, toutes les bêtes à cornes
entrérent (sic) tout d’un coup tellement en fureur, que se jettant (sic)
impétueusement les unes sur les autres elles culbutérent (sic) les hommes, les
chevaux & tout ce qui se presentoient devant elles, sans qu’on pût les
contenir, & encore moins deviner la cause de cette fureur. Elle dura plus
d’une heure ; & ces animaux courant çà et là, entrérent (sic) dans les
églises, les maisons et les jardins, foulérent (sic) au pied, estropiérent (sic)
et tuérent même plusieurs personnes. La populace ne manqua pas d’attribuer leur
fureur à quelque sort ou quelque maléfice, comme elle prit le Globe de feu qui
parut ici le 17 pour un pronostic qui annonce la fin du monde. Mais de la même
façon que les personnes instruites ne trouvérent (sic) dans ce Phénoméne (sic)
rien que de très-naturel (sic), elles n’ont dû voir, dans ce qui est arrivé
dans Monmorillon, rien que de fort ordinaire, lorsqu’on jette une certaine
poudre au nez de ces animaux. C’est elle qui leur cause ces transports, &
c’est ce qui sera sans doute arrivé à ce marché. Il est cependant vrai que ce
sont-là (sic) des événemens (sic) singuliers ».
Un
mauvais sort fut-il jeté sur le marché ?
Il
faut rappeler que tout ce qui ne pouvait s’expliquer, à cette époque, ne
pouvait provenir que d’un acte de sorcellerie.
A moins que, comme l’auteur de l’article le
note, une main malveillante ait jeté une « poudre satanique » au nez
des animaux.
Montmorillon,
commune située dans le département de la
Vienne.
Quelle histoire !! On en parla bien longtemps après……
13
septembre 1771
L’été dernier, une servante de
basse-cour d’un château près de Metz, ayant dans « sa maison un pavot
ordinaire, une vache le prit & le mangea avec avidité. Comme le jardinier
du Château avoit arraché beaucoup de pavots, cette servante voyant que ses
vaches les aimaient, en alla prendre une brassée, & la distribua à
plusieurs qui la mangèrent sur l’heure ; mais un moment après, les yeux de
toutes ces vaches s’enflammèrent, elles devinrent furieuses, & donnèrent
beaucoup de crainte & d’inquiétude : on leur fit prendre de la
thériaque à force, & l’on parvint à les calmer ; mais elles restérent
(sic) malades. On fit jeter le reste des pavots dans un chemin ; de petits
oiseaux, qui en mangérent (sic), moururent le même jour. »
Des
vaches « chouttées » et des oiseaux morts d’over-dose !
Quel
programme !
Cela
me rappelle une autre histoire … je devais avoir 10 ans. Un ami de la famille
avait vidé dans sa cour de la lie de vin récupérée au fond d’une bouteille. Les
poules, en liberté dans le lieu, étaient venues picorer cette boue alcoolisée.
Les
pauvres volailles eurent, suite à cette absorption, quelques problèmes
d’équilibre qui amusèrent fortement tout le monde…..
Je
ne pourrais vous dire si les œufs, pondus le lendemain, étaient « à la
liqueur » !
Quant
à la Thériaque, il s’agissait d’un puissant contrepoison composé de plus de
soixante-dix substances différentes, connu et utilisé depuis des millénaires…..
Histoires de rois
13
septembre 1771
« On écrit de Deux Ponts deux
aventures qui marquent à la fois la bonté du Roi de Suéde et la sagesse de
celui du Dannemark (sic) ; le premier en visitant le port de Carlscroom,
entra dans une baraque de Matelots, il les trouva qui mangeoient tranquillement
& gaiement une soupe aux pois ; il voulut sçavoir comment on étoit
nourri à son service, & empruntant pour cet effet la cuiller de bois de
l’un d’eux, il mangea de leur soupe ; les Matelots étonnés & tremblans
(sic) n’osoient continuer, le Prince les en pressa lui-même, & ayant mangé
avec eux, il rendit la cuiller au Matelot, & lui en fit payer le loyer en
Monarque. Cette avanture (sic) vola bientôt de bouche en bouche, & le
peuple attendri éleva jusqu’au Ciel la bonté de son Roi. L’aventure du Roi de
Dannemark (sic) regarde la Police ; ce Prince à ce qu’on assure, se
déguise souvent pour aprendre (sic) lui-même parmi le peuple les abus dont il
se plaint ; ayant scu (sic) par ce moyen qu’un fameux Marchand de vin
trompoit le public par de fausses mesures, il ordonna à l’Officier chargé de la
Police d’y veiller & de la punir, & cet Officier malgré ses soins
n’ayant pu prendre le Marchand en défaut, le Monarque se déguisa, fut lui-même
chez le coupable, & se fit donner plusieurs mesures de vin ; comme il
n’étoit ni connu ni suspect, on n’hésita pas à le tromper, on lui donna les
fausses mesures ; assuré par lui-même de la vérité, il fit venir le
Lieutenant de Police ; j’ai fait vos fonctions, lui dit le Roi, je suis
sûr de l’infidelité (sic) de cet homme ; punissez-le, & veillez
désormais avec plus de soin, si vous voulez mériter ma confiance. »
En
cette année 1771, Christian VII régnait
sur le Danemark et la Norvège depuis le 14 janvier 1766.
On
le décrit comme un monarque instable ayant des crises de paranoïa,
d’automutilation et d’hallucination qui le firent sombrer dans la folie.
Il
avait épousé, en 1766, Caroline Mathilde de Hanovre, sœur du roi Georges III
d’Angleterre.
Dans
l’incapacité de régner, le pays fut livré aux mains de différents régents
dont son fils, Frédéric, à partir de
1784.
Né
le 29 janvier 1749, Christian VII mourut le 13 mars 1808, au château de
Rendsbourg, dans le Schleswig, d’un anévrisme cérébral.
Gustave III
de Suède régna sur la Suède et sur le grand-duché de Finlande à partir du 12
février 1771, date de l’assassinat de son père Adolphe Frédéric de Suède. Il
avait vingt-cinq ans.
Il fut un
monarque francophile, adepte de la philosophie des lumières et des arts.
En fait, le
pays fut surtout gouverné par un parlement possédant tous les pouvoirs, aussi
Gustave III n’avait aucun réel pouvoir.
Né le 24
janvier 1746 à Stockholm, Gustave III fut, comme son père, assassiné, le 29
mars 1792.
En clair, Christian
VII divaguait et Gustave III s’ennuyait……
Désastre à Aix-en-Provence
25
octobre 1771
« Le 16 septembre dernier il a
fait un orage terrible dans les environs d’Aix en Provence ; plusieurs
maisons ont été détruites par les eaux ; un courrier, plusieurs
charretiers & bergers ont été noyés ; la foudre tomba sur un pavillon
du château du célébre (sic) Marquis d’Argens, & le détruisit ; Madame
d’Argens épouvantée, sortit précipitamment du Château, & fut entraînée par
le torrent dans lequel elle auroit péri sans des paysans, qui par attachement
pour elle, bravérent (sic) le danger, & la sauvérent (sic). »
J’aurais
aimé vous parler amplement de ce Marquis d’Argens et de Madame son épouse.
Une
famille comportant tellement de membres que même après des heures de recherches
et de consultations d’arbres généalogiques, je n’ai pu trouver la famille dont
parle l’article.
Cet
évènement n’a pas trouvé d’échos dans d’autres journaux.
Animal de cirque
8
novembre 1771
« Il n’est rien que l’homme
n’invente pour gagner de l’argent. On a vu des Rats danser, enchaîner des
puces, & nombre d’autres choses semblables, mais on n’avoit point encore vu
en cette ville un Cheval pareil à celui que l’on voit à la Loge dans la petite
Boucherie ; il compte avec ses pieds, voit sur une montre l’heure qu’il
est, les quarts, les minutes, connoit les couleurs, la monnoye (sic), l’or,
l’argent & nombre d’autres choses, à quoi il répond très juste ; en un
mot, il ne lui manque, comme on dit, que la parole. On prend 12, 6 & 3 sols
pour le voir. »
Il
est vrai qu’avec beaucoup de patience et de douceur, on peut dresser n’importe
quel animal. Mais, j’avoue être très dubitative concernant les puces….
Qu’en
pensez-vous ?
Un loup qui sème l’horreur
8
novembre 1771
Un loup d’une grosseur
extraordinaire faisoit, depuis quelques tems (sic) des ravages dans les
environs de la Ville le Laval. Il avoit dévoré beaucoup de bestiaux & avoit
échapé (sic) aux poursuites des Chasseurs. Le Dimanche 20 Octobre, il sortit du
bois du Parc, sa retraite ordinaire, & se jetta (sic) sur un homme, qui
étoit sur le chemin de la Gravelle, à trois lieues de Laval. Il lui fit
plusieurs morsures au visage, lui enleva la moitié des chairs du bras gauche, &
ne lâcha prise que pour s’élancer sur un cheval que montoit une femme. Elle
voulut l’écarter avec son fouet ; mais l’animal s’en saisit avec ses
dents, & en le secouant fortement, il entraîna la femme par terre. Il lui
fit deux blessures à l’épaule, quatre au côté, autant au bras droit, deux au
bras gauche & lui déchira l’oreille. Dans cette extrêmité (sic), cette
femme eut la prudence de se coucher le visage contre terre. Le loup, après
s’être efforcé de la retourner, l’abandonna pour attaquer le cheval. Pendant
cet intervalle, le Paysan blessé étoit parvenu à une auberge distante de trois
ou quatre cens pas du lieu du combat. Il y trouva heureusement un Dragon du
Régiment de Montecler, qui, l’ayant à peine entendu, courut dans la plaine le
sabre à la main. Le loup le voyant arriver, loin de fuir, s’élança sur lui avec
fureur. Le Dragon soutint l’assaut du bras gauche, & de la main droite il
lui enfonça le sabre dans le flanc. La bête tomba, se releva & s’élança de
nouveau sur le Soldat, qui lui porta un coup sur l’épaule : sa fureur se
ranimant de plus en plus, elle se jeta sur lui pour la troisième fois ;
mais le Dragon lui déchargea un si rude coup sur la tête, que le sabre se
rompit en deux, & l’animal tomba demi mort dans le fossé, où des Paysans,
qui venoient au secours, l’assommérent (sic) à coups de fourches. Ce brave
homme, qui mérite d’être nommé, s’apelle (sic) Christophe le Villain, du Bourg
de la Gravelle. Il est âgé de vingt un à vingt deux ans, & il est connu,
dans le Régiment, sous le nom de l’Eveillé. Il a été blessé au visage & à
la main gauche. Le Paysan est à l’extrêmité, la femme est également en
très-grand (sic) danger, & prend des remédes (sic) contre la rage, ainsi
que le Dragon, qui a porté aux pieds du Chevalier de Montecler, son Colonel,
& du Marquis de Montecler, son Major, l’ennemi qu’il a terrassé. On a brûlé
l’animal, dans la crainte que quelque chien ne le touchât & n’en léchât le
sang, parce qu’on a pensé qu’il devoit être enragé.
Voilà
un acte de bravoure que je ne pouvais passer sous silence.
Christophe
le Villain n’a rien révélé sur lui, car trop de « le Villain » et je
risquais de ne pas tomber sur le bon.
Mort d’un excès de courtoisie
22
novembre 1771
« On a apris (sic) par les
Lettres du Senégal (sic), que le Capitaine Hollandois Van Mieris, ayant abordé
sur la Côte d’Or, en Afrique, invita à diner un Prince More, ses femmes &
sa suite ; mais après le diner, ce Capitaine ayant voulu servir une piéce
(sic) de dessert à une des femmes du Prince noir, qui lui parut gentille, cette
politesse déplut aux Africains qui massacrérent (sic) le Capitaine &
l’Equipage.»
Le
« journal politique ou gazette des gazettes – année 1771 » donne
quelques petites précisions :
« On apprend par les dernières
lettres du Sénégal que l’équipage d’un vaisseaux (sic) hollandois appelé le
Prince de Waldeck commandé par le capitaine van Mieris a été massacré par les
Négres sur la cote d’Or. Cette scène tragique a été la suite de quelques
libertés que le capitaine avoit voulu prendre avec une des femmes d’un Prince
Noir, qu’il avoit invité à diner à son bord, avec sa suite. »
Ce
capitaine aurait dû se renseigner sur les mœurs et coutumes du pays… Erreur qui
lui fut fatale.
Complot !
6
décembre 1771
« Le Roi de Pologne a été
enlevé de Warsovie (sic) le 3 Novembre dernier par trente Confédérés, qui l’ont
maltraité & contraint de marcher, tantôt à pied, tantôt à cheval, jusqu’à
plus d’une lieue de Warsovie (sic) ; ayant rencontré des Russes, le
Commandant de la Troupe renvoya son monde par un autre chemin, & resta seul
avec le Roi ; mais cet Officier s’étant repenti, il se jetta (sic) aux
pieds de ce Prince, lui demanda pardon, le Roi lui pardonna, & ils
revinrent à Warsovie (sic), escortés par les Russes. Le Roi a reçu plusieurs
coups de sabre qui ne sont pas dangereux, & a été manqué par plusieurs
coups de feu ».
Stanislas
II naquit le 17 janvier 1732. Il fut le dernier roi de Pologne, élu en 1764
avec l’appui de Catherine II de Russie.
En octobre 1771,
les confédérés du Bar proclamèrent la déchéance du roi qu’ils enlevèrent
le 3 novembre 1771. Cet évènement fut le prétexte mis en avant par la Russie, l’Autriche et la
Prusse qui qualifièrent cet acte
« d’anarchie » et voulurent intervenir pour « sauver » le
pays et ses habitants. Après le dépôt des armes des confédérés de Bar, en août
1772, la Pologne subit un premier partage entre la Russie, l’Autriche et la Prusse.
Stanislas
II fut contraint à abdiquer après de troisième partage de la Pologne.
Il était le fils de Stanislas Poniatowski et
de Constance Czartoryska. Il décéda le 12 février 1798.
La
confédération de Bar est une insurrection de gentilshommes patriotes polonais,
de confession catholique, contre l’intégration de la Russie au début du règne
de Stanislas II. Les chefs en étaient : Casimir Pulaski, Michel Krasinski,
Charles Radziwill. Une armée fut réunie à Bar en Podolie à 70 kilomètres de la
frontière Ottomane.
Cette
rébellion est considérée, par les historiens, comme le premier effort militaire
pour rétablir l’indépendance polonaise.
Voilà
l’histoire en raccourci. Ne connaissant pas très bien les évènements, je me
suis informée dans quelques livres scolaires et quelques sites internet.
Deux enfants dans un berceau
13
décembre 1771
« On mande d’Aumale, dans la
Généralité de Rouen, que la nuit du 16 au 17 du mois dernier, il s’est passé,
au hameau de Couppe-Gueule, voisin de cette Ville, un événement aussi fâcheux
qu’extraordinaire. Une femme plaça, dans le même berceau, deux enfans (sic),
l’un âgé d’environ deux mois, l’autre de sept ou huit. Vers les quatre heures
du matin, elle fut éveillée par leurs cris ; elle courut aussi-tôt (sic)
au berceau, où elle crut sentir un animal. Son mari ayant allumé une lampe, ils
furent effrayés l’un & l’autre en voyant que le plus petit de ces enfans
(sic) avoit le nez entiérement (sic) mangé, une partie du visage dévoré, &
une main qui ne tenoit presque plus au poignet, & qu’on a été obligé de
couper. L’autre enfant n’avoit que le bout du nez attaqué. On chercha
inutilement l’animal que la femme avoit cru sentir ; mais le lendemain,
vers les dix heures du soir, on vit entrer dans la maison une espéce (sic) de
Fouine, vulgairement apellée (sic) Putois ; on ne doute pas qu’elle ne
soit la cause de ce malheur. »
Pauvres
petits qui se sont vus mutilés. Ont-ils survécus à leurs blessures ?
Je
ne peux vous renseigner. Aucun nom de famille pour diriger la recherche.
Ces
deux bébés devaient être là en nourrice, en raison du trop peu de différence
d’âge entre eux, pour être de la même fratrie.
Des
mutilations d’enfants par des animaux sauvages ou domestiques étaient
malheureusement fréquentes. Les enfants étaient souvent laissés dans des
berceaux posés sur le sol et l’attention qu’on leur portait, n’était pas celle
d’aujourd’hui.
Ils
vivaient à « Couppe-gueule », quelle ironie quand on sait ce qui
s’est passé !!
Quel carnage !
27
décembre 1771
« Le 14 de ce mois, vers les
cinq heures du soir, un loup furieux est entré au Village de Nidorge, Paroisse
de Charleville, près Boulay : ce loup s’est jetté (sic) sur un petit
garçon, & l’a fortement mordu au col ; la mere (sic) de cet enfant
étant survenue, le loup s’est jetté (sic) sur elle, l’a renversée par terre,
lui a presque entiérement (sic) déchiré le visage, & lui a brisé la
machoire inférieure, de maniére (sic) qu’elle étoit pendante sur son
sein ; le mouchoir de cette malheureuse étant tombé, le loup l’a déchiré
& s’est enfui avec, ce qui fait soupçonner qu’il étoit enragé. Ce fait nous
a été écrit par le Curé du lieu ; on nous a assuré que deux jours avant
cet événement, un autre loup, ou peut être le même, avoit attaqué un homme dans
le village de la Basse-jute-cour, près de Thionville, qu’il avoit brisé &
mis en piéces (sic) la tête de ce malheureux, & qu’un Cavalier ayant couru
à son secours, cette bête lui avoit arraché le poignet. »
Des
loups, encore et toujours. Le hameau se nommait Nidange, en Moselle, et non
Nidorge. Il se situait près de Boulay,
non loin de Charleville-sous-bois.
Quel
carnage !
Cette
femme a-t-elle survécu à ses blessures. Je ne peux vous l’affirmer, son nom
n’étant pas mentionné dans l’article, ni dans les nombreux autres que j’ai
découvert et qui répétaient au mot près, celui que vous venez de lire.
Naufragés en Méditerranée
27
décembre 1771
« On nous mande de Marseille
du 6 de ce mois, qu’un bateau de Pêcheurs y a amené quatre Gardes de la Marine
qu’il a trouvés à demi morts de froid sur un rocher : ils s’étoient
embarqués le 3 à Toulon dans un canot, pour aller chasser aux Isles d’Hyeres
(sic). Un vent d’Est qui les surprit, les empêcha d’y aborder ; ils
tentérent (sic) alors de regagner la rade de Toulon ; mais le Nord-Ouest
les repoussant, ils prirent le parti de serrer la côte. Tous leurs efforts
n’aboutirent qu’à gagner le vent de l’Isle de Maire, rocher inhabité, à
l’entrée de la rade de Marseille. Pour y aborder, ils jettérent (sic)
l’ancre ; après qu’ils eurent filé tout le cable (sic), ils voulurent
mettre à la mer un gros saumon de fer qui leur servoit de leste : dans ce
moment le Canot chavira. Trois d’entr’eux (sic) gagnérent (sic) le rocher à la
nage ; mais s’étant aperçus que le quatriéme (sic) ne les avoit pas
suivis, un d’eux se jetta (sic) de nouveau à la mer, joignit son camarade, qui
ne sçachant (sic) pas nager, flottoit sur l’eau, presque sans connoissance
(sic), le ceignit d’un cordage qu’il détacha du Canot, & l’amena au rivage,
tenant le bout de la corde entre ses dents. »
Il
s’agit de l’île Maïre qui se situe au sud de la baie de Marseille, à l’Est du
Golfe du Lion. Ses ressources minérales furent exploitées, pendant un certain
temps, puis abandonnées. Non loin d’elle, un autre îlot rocheux, l’ile
Tiboulen, est surmonté d’un phare.
J’ai
voulu savoir ce que le rédacteur entendait pas « saumon de fer ».
J’ai donc effectué sur internet la recherche suivante : « saumon de
fer ». Le résultat ne me convint pas du tout, car il ne m’apporta pas la
réponse satisfaisante que j’attendais. Mais j’ai appris que le saumon avait une
teneur en fer de 0.3 mg pour 100 grammes.
Je
me suis donc plongé dans mon « dictionnaire historique de la langue
française – le Robert – celui qui se trouve toujours à portée de ma main.
« Robert » m’a donné la réponse suivante :
« Par analogie de
forme, saumon se dit (vers 1452) d’une masse de métal (plomb – étain – fer)
obtenue en fonderie et, spécialement (1690)
d’une masse de fonte ou de plomb lestant
un voilier. »
Les morts ont des oreilles….
27
décembre 1771
Elizabeth Vanbeurden est morte à
Bois-le-Duc le 14 Novembre, âgée de 80 ans. On a gardé plusieurs jours son
corps avant de l’inhumer, parce qu’on se souvenoit qu’en 1746, à la suite
d’une maladie longue & dangereuse,
elle étoit tombée dans une léthargie dont les simptômes (sic) ressembloient si
parfaitement à ceux de la mort, qu’on avoit tout préparé pour son
enterrement ; on alloit la mettre dans son cercueil, lorsqu’elle reprit la
connoissance (sic) & la parole ; elle dit d’une voix foible (sic) à sa
famille, qui étoit assemblée autour d’elle, qu’on pouvoit contremander son
convoi. L’étonnement de ses enfans (sic) fut extrême, mais il augmenta,
lorsqu’après s’être remise un moment, elle leur dit qu’elle avoit toujours
conservé sa connoissance (sic), & sur-tout (sic) parfaitement entendu le
partage qu’ils faisoient entr’eux (sic) de ses différens (sic) effets, &
les altercations auxquelles ce partage avoit donné lieu ; je cous
concilierai, leur dit-elle, je vivrai pour maintenir dans ma famille la paix
& la concorde. Elle leur a tenu parole, & a joui d’une parfaite santé
jusqu’au 14 de ce mois, qu’elle est morte enfin réellement. On a entendu (sic)
en vain, & pour cette fois ses héritiers peuvent tomber sur sa succession,
sans craindre de la voir reparoitre.
Bois-le-Duc
est une commune de Hollande. Pas d’acte en ligne accessible pour vous en dire
d’avantage.
J’image
la tête des enfants lorsque en 1746, leur mère leur raconta tout ce qu’elle
avait entendu…. Quelques rancœurs ont-elles subsisté durant les vingt-cinq
années qui ont suivi ?
Je
suppose que certains des enfants se sont sentis mal à l’aise.
En
1771, toutes les bouches durent être « cousues » dans l’attente de la
confirmation du décès, ferme et définitif !
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