dimanche 6 mars 2016

TROTTE MENU ET LE PETIT LIONCEAU - CHAPITRE 3




Au matin, Trotte-Menu fut réveillée par un rayon de soleil qui la réchauffa agréablement. Elle s’étira, bailla et réfléchit.Elle décida de rentrer  et de prendre conseil auprès d’un des multiples ministres du royaume. Ensuite, elle établirait une stratégie et ce serait alors bien étonnant si elle n’arrivait pas à trouver une solution.
Elle demanda donc audience à Monsieur-Vieux-Chien, le ministre des affaires étrangères. Il était un peu cabot, certes, mais de très bons conseils. 
Ce jour-là, malheureusement, il était aux aboies en raison d’un problème sur un dossier qu’il devait gérer dans l’urgence. De ce fait, il ne put recevoir la petite souris immédiatement. En attendant, celle-ci alla embrasser son filleul qui fort turbulent, ce matin-là, courait et sautait en tous sens.
Ne semblait-il pas en parfaite santé ?
En regardant s’ébattre ainsi le lionceau, Trotte-Menu se souvint de son enfance et de ce que lui contait sa grand-mère. Elle parlait d’un grand-fleuve, si large qu’on ne pouvait en voir l’autre rive. Mais sur cette rive opposée vivaient des animaux fabuleux, nés bien avant le début du monde.

« Etant donné leur âge, ils connaissent sans aucun doute énormément de choses, pensa tout haut Trotte-Menu. Il faut que j’aille au-delà de ce grand-fleuve et plus précisément sur  cette autre rive.
Sans attendre d’avantage, (l’affaire, n’était-elle pas urgente ?), elle se mit en route.


Trotte-Menu se dirigea vers le grand-fleuve-dont-on-ne-voyait-pas-l’autre-rive, mais ses souvenirs étaient bien confus et sa grand-mère n’était plus là pour lui donner plus amples renseignements.
Mais, elle se sentait pleine de courage et ne doutait nullement de sa réussite.
Après une heure de marche, elle rencontra un drôle de petit animal qui lui ressemblait un peu. Il était couché en boule, sur un tapis  de mousse et poussait dans son sommeil des soupirs de bien-être.

Tout doucement, Trotte-Menu lui donna une petite tape pour l’éveiller.
L’animal ouvrit un œil, le referma, ouvrit l’autre œil qui ne tint pas plus longtemps ouvert que le précédent, se retourna et poursuivit sa petite sieste. Après plusieurs tentatives pour réveiller cet étrange dormeur, sans réel succès, notre petite amie n’osa insister d’avantage.
« Un sommeil aussi profond que celui-ci est digne d’admiration et se respecte », pensa-t-elle. Et elle poursuivit son chemin.

Un peu plus loin, elle stoppa à la hauteur d’un curieux personnage qui avançait en boitillant et en poussant des « Aie ! Aie !... » à chacun de ses pas.
« Que vous arrive-t-il ? questionna la petite souris, avec compassion.
-          Je reviens de chez le cordonnier, expliqua l’animal, chez qui j’ai acheté des chaussures neuves, et elles ne font horriblement mal !
En effet, observant de plus près ce compagnon de rencontre, elle vit luire de magnifiques souliers. Une paire, deux paires, trois paires, quatre paires……. Oh, misère, de misère ! Cinq cents paires de souliers neufs ! Il avait, en effet, une réelle raison de se plaindre.
Ne pouvant rien faire pour le soulager, elle laissa le pauvre Monsieur-Mille-Pattes à ses soucis.
Elle dépassa quelques mètres plus loin, un escargot qui essayait de battre son dernier record des mille millimètres à la course.  Après chaque gros effort sur les petites montées, il était contraint de se reposer ce qui faisait, bien sûr, chuter sa moyenne.
Monsieur-l’Escargot connaissait l’existence du grand-fleuve-dont-on-ne-voyait-pas-l’autre-rive et proposa à Trotte-Menu de l’accompagner pour lui montrer le chemin.
« Si j’accepte sa proposition, pensa la petite souris diplomate, je serais morte de vieillesse avant d’arriver. »
Aussi, avec beaucoup de diplomatie, elle remercia poliment Monsieur-l’Escargot et continua seule, dans la direction que celui-ci lui avait indiquée.
Tout à coup, elle fut bousculée par une ribambelle de petits renards qui couraient, tous, dans la même direction.
«Quel danger peut les faire fuir ainsi ? » s’interrogea Trotte-Menu. Et elle scruta l’horizon, pensant apercevoir au loin une fumée annonciatrice d’un gigantesque incendie. Mais, elle ne vit rien de flagrant.
Il était vrai que tout ce petit monde avait l’air pressé, mais nullement effrayé. Elle pouvait les entendre rire et s’interpeler. Elle héla un des petits renards qui stoppa sa course un instant.
« Hé ! Que se passe-t-il donc par ici ?
-          Vous n’êtes donc pas au courant ? rétorqua le renard.
-          Non, répondit Trotte-Menu
-          Il y a bal  chez le Grand-Renard !
-          Un bal ! s’esclaffa la souris. Mais, elle n’en su pas plus, car le jeune renard avait déjà détalé.


Un bal ? Qui dit « bal » dit « musique » ! N’y avait-il pas eu un décret de loi interdisant toute musique à cause de la maladie du petit lion ? Elle décida alors de suivre cette foule, pour se rendre compte par elle-même.

Il y avait bien bal, en effet. Les danseurs, fort nombreux, gesticulaient en tous sens, chacun à leur rythme, chacun à leur idée.  Sur une estrade, un orchestre semblait prendre un réel plaisir à jouer pour l’auditoire réuni, mais ….(car il y avait un mais),…. respectant le décret de loi, aucun son ne sortait des instruments de musique.

Trotte-Menu considéra la scène, atterrée, et comprit que sa mission était des plus importantes. Elle n’avait plus une minute à perdre.

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