lundi 2 mai 2016

Les Kihontous et les Toumouhiyés - Chapitre 3



Une hutte dans le village était réservée à entreposer les instruments de musique. Chacun, donc, le soir venu,  allait remiser son instrument avant d’aller dormir dans sa hutte personnelle.

Un matin, alors que le soleil pointait ses rayons, juste au-dessus de l’horizon, un cri effroyable se fit entendre.

Chacun sortit précipitamment l’air encore ensommeillé, baillant, s’étirant et se demandant qui pouvant ainsi troubler une si belle matinée naissante.

- Que se passe-t-il donc, demanda l’un.
- Je n’en sais rien, répondit un autre.

Et tous se dirigèrent vers le lieu d’où provenaient les cris, et leurs pas les entraînaient vers un seul lieu, celui où se trouvait la hutte aux instruments de musique.
Devant celle-ci, un Kihontou, les yeux hagards, en état de choc, ne pouvait articuler un seul. Seuls, des sons inarticulés sortaient, encore et encore, de sa bouche grande ouverte.

-      Mais que se passe-t-il donc, dit le premier Kihontou en entrant dans la hutte aux instruments.

Il en sortit aussitôt, en poussant les mêmes cris de terreur. Etait-ce une épidémie, et si oui qu’elle était cette nouvelle maladie ?

Cela devenait très stressant.  
Pour un peuple réputé joyeux et sans problème, cela tournait au cauchemar.

C’est alors que, se reprenant, le Kihontou qui avait alerté la colonie articula avec difficulté :

« On – on – on a – a volé – les ins – instruments ! »

Un « Oh ! » général  de stupeur et d’indignation s’éleva alors au-dessus de la foule.

- Comment est-ce possible ?  disait l’un.
- Mais qui a pu ? disait un autre.
- On n’a rien entendu cette nuit, précisait encore un troisième, perplexe.
- Il faut faire une enquête ! lança, avec autorité, un quatrième.
- Mais par où commencer ? interrogea un cinquième, dépassé par l’immensité de la tâche à accomplir.

Les recherches furent entreprises immédiatement, mais hélas sans le moindre succès. Les instruments restèrent introuvables.
Quelle  énigme !!
Après une journée de recherches, les Kihontous ? d’un naturel optimiste, pensant  à une farce, bien que de mauvais goût, allèrent se coucher lorsque la lune apparut.

-      Nous verrons demain, dit un Kihontou.
-      C’est cela, bonne nuit ! répondit un autre.

Un « bonne nuit » général retentit alors dans la nuit, et tout le petit monde des Kihontous disparut dans les petites huttes de paille, afin de prendre du repos, que beaucoup ne trouvèrent pas,  cette nuit-là.


Les jours qui suivirent furent bien tristes. Sans musique, les Kihontous déambulaient entre les huttes, sans but précis, désoeuvrés, anéantis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.