samedi 30 juin 2018

A VOS PLUMES ........ LA LETTRE.


Je suis un tantinet en retard dans la gestion de mon courrier, et je vous prie de m’en excuser.
Je vous avez soumis deux lettres dans le cadre de ma rubrique « A vos plumes ».

La première était une énigme et pour comprendre le texte il suffisait de lire une ligne sur deux, en commençant par la seconde.

Chère Marie,
Je vous écris de devant notre cabane et je dois vous avouer que
votre aide est requise, je ne pourrais très certainement pas tenir très longtemps
sans vous avoir à mes côtés... Les lapins sont enfin arrivés, ils pullulent,
ils sont partout! Je pense qu’ils commencent à deviner, c’est sûr qu’ils savent
que le printemps est arrivé. Les fleurs pointent du nez, mais elles ne durent pas longtemps:
si vous ne venez pas bientôt tout sera perdu! Je suis entouré
de mille fleurs, senteurs de ce début de saison, mais hélas,
je sens que la fin que nous attendons tous est encore loin; les
abeilles ne savent plus se tenir devant tant d’odeurs, se laissent aller et leurs dé-
boches risquent de nous coûter la victoire. Il se peut que cette lettre
vous arrive bien tard, mais n’ayez crainte, je doute que cette jarre pleine de miel
soit la dernière que je vous envoie. Si vous n’entendez plus parler de moi,
c’est que je me suis perdu dans les myriades d’arc-en-ciel donc ne soyez pas jalouse :
n’hésitez pas à utiliser les feux d’artifice.
J’attends de vos nouvelles.
Philippe

Astucieux ? Non ?
Rassurez-vous, je n’avais pas trouvé !


La seconde missive était envoyée par un petit toutou en vacances-garderie chez Yvonne et Benoit pendant le voyage de ses maîtres.
Il y parle de ses nouveaux compagnons chiens, chats et des trois poules, Claudine, Jeanine et  Nénette..............

-=-=-=-=-=-=-=-


Je vous transmets aussi un autre courrier. Un courrier de remerciements. Il ne m’était pas destiné, mais je l’ai découvert, froissé, dans la corbeille à papier de mon chef de service.
Je l’ai trouvé amusant, étrange, intrigant.....
Voilà ce qu’il disait :

Mon cher vieux !
Je te remercie vivement de m’avoir permis de passer, cet été, des vacances inoubliables. La maison dont tu m’avais donné la jouissance pour un mois m’a permis de passer un séjour au plus près de la nature.
Oui. Une maison en bord de mer ! Sauf que tu avais omis de préciser qu’elle se trouvait au sommet d’une falaise abrupte, dominant la plage à plus de cent mètres.
Oui. Une maison avec parking devant pour garer la voiture, en négligeant toutefois de dire que le parking en question se situait à plus d’un kilomètre, puisque la route accédant à la propriété s’arrêtait là, laissant place à un chemin de randonnée escarpé.

Oui. Une maison avec l’eau courante, celle du petit ruisseau, non loin du parking d’ailleurs, et qui au mois d’août, époque de ma villégiature, est toujours à sec.
Oui. Une maison meublée avec goût, sauf que celle-ci avait été visitée par quelque rôdeur, malveillant et quelque peu voleur, qui n’avait laissé qu’un vieux matelas et une chaise branlante.

Je te remercie, toutefois, de m’avoir prévenu qu’il n’y avait pas l’électricité dans les lieux. Je m’étais donc, grâce à cette précision, muni du nécessaire. Mais, j’avoue que les nuits de pleine lune, par les trous dans le toit, je voyais comme en plein jour.  Grâce à cela, faute de pouvoir trouver le sommeil, j’ai pu lire de nombreuses heures. N’ayant pris que deux ouvrages, je peux, sans prétention, dire que je les connais par cœur !
Pas de réseau internet et téléphone. Mais ça, je le savais d’avance. Et en quoi un téléphone m’aurait été utile, puisque la demeure n’étant pas équipée du confort électrique, je n’aurais pu recharger la batterie.

Que dire encore, sinon, merci pour ta gentillesse ?
J’ai, grâce à toi, passé des vacances pittoresques, ne mangeant que des chips, des raviolis froids et des sandwiches, respirant l’air marin revivifiant qui traversait les pièces au travers des lézardes des murs ou par les fenêtres aux vitres cassées et attendant les averses pour faire un brin de toilette.

Grâce à ta générosité, j’ai eu bien du mal à réintégrer la civilisation matérialiste. Lâché en pleine écologie pendant quatre semaines, ma concierge a eu bien du mal à me reconnaître. Elle m’a fermement refusé l’accès à l’immeuble et devant mon insistance a appelé la gendarmerie.
Te dire combien le changement bienfaisant de cette vie au plein air devait être visible.
Ah ! Les bienfaits de la vie sauvage, il n’y a que ça de vrai !

J’oubliais de te dire aussi, que grâce à toi, j’ai vécu une autre expérience. Celle d’une nuit en cellule. Ce ne fut qu’après une douche et le rasage d’une barbe de trente jours que mon identité fut révélée au grand-jour !

Voilà ! Ce fut donc avec regret que j’ai quitté ta charmante résidence du bord de mer et repris la vie civilisée et la routine du boulot.
Surtout, si tu voulais me prêter à nouveau ta maison, je serais au regret de refuser. Je ne voudrais pas priver d’autres personnes de cette merveilleuse expérience.

Je t’envoie, mon cher vieux, toute mon inimitié, et surtout..... à jamais !!



A qui était-il adressé, ce courrier de remerciements amers ? A mon chef ?
Mystère de corbeille à papier !!!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.