jeudi 14 juin 2018

Avez-vous déjà déjeuner dans une gargote ?


Une gargote.


Ce mot évoque un lieu, triste lieu d’ailleurs, sombre, sale, sentant la vinasse, le tabac froid et les diverses émanations des corps, situé dans une ruelle malfamée ou sur un chemin retiré et où l’on pouvait se restaurer. Enfin, je dis bien « pouvait », mais en raison de la description ci-avant, pour manger en un lieu pareil, il fallait être très affamés ou encore, peu regardants.

Cette gargote (1680) était tenue par un gargotier (1642) - ou une gargotière – maître des lieux qui servait un gargot (1665), sorte de ragoût qu’il cuisinait lui-même et qu’il servait parfois, à quelques gargots (1794) de passage.
Petite précision, pour une bonne compréhension du texte :
Un gargot désignait aussi un marchand-grossiste en porcs.

Le verbe « gargoter », en 1594, avait le sens de « bouillonner ».
Donc un bon gargot devait bouillonner longtemps. De ce fait, les ingrédients réduits en bouillie, le consommateur ne savait pas réellement ce qu’il avait dans son assiette. D’ailleurs, c’était peut-être mieux ainsi, car si il avait su, aurait-il osé manger ?
Pas terrible tout cela !

Vous avez suivi ?

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Ma grand-mère (toujours elle) me grondait souvent, car j’aimais jouer avec l’eau et évidemment, j’en renversais partout.
Savez-vous ce qu’elle me disait ?
Non, bien sûr !
Elle me disait : « As-tu fini de faire du gargot ! »
Et à bien y réfléchir, le mot « gargot » était juste et approprié, car mes mains, remuant l’eau, effectuaient une sorte de « bouillonnement ».
Bouillonnement, bouillon, gargoter, gargot......

Elle avait du vocabulaire, ma grand-mère !


  Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

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