Saviez-vous que ce fût à partir d’une pierre nommée « béryl », un cristal transparent et incolore, que furent confectionnées les premières loupes et les premières lunettes ?

Et puis,
« bericle », avec le temps,
dériva en « bezicle », tout d’abord au singulier, avec un
genre incertain - parfois masculin,
parfois féminin - vers 1399, pour être
définitivement pluriel vers 1555.
Ceux qui portaient cet accessoire n’avaient-ils
pas deux yeux, donc deux bezicles.....
A partir de ce milieu du XVIème siècle, on ne
portait plus un besicle ou une besicle, mais des besicles.
Le mot « lunettes », petites lunes,
car les verres ne possédaient alors qu’une forme ronde, apparut au XVIIème
siècle.
Les lunettes avaient balayé les besicles, ce
mot étant regardé comme burlesque, puis plaisant avant d’être considéré comme
archaïque.
Un besiclard (ou une besiclarde) (1949) chaussait des besicles...... sur le
bout de son nez.
Mais « bésiclard », tardif dans notre
vocabulaire, fut tout de même beaucoup moins employé que son synonyme
« binoclard », terme péjoratif, également, véhiculé depuis 1885 et
découlant de « binocles ».
Binocles ?
Du latin « binoculus », nom forgé à
partir de :
·
Bini :
paire
·
Oculus :
œil
En 1645, un binocle était un télescope à deux
oculaires, en quelque sorte l’ancêtre des jumelles (fin du XIXème siècle).
« Monocle », mot apparut vers 1596,
du latin :
·
Mono :
seul unique
·
Oculus :
œil
« Monocle » : qui n’a qu’un seul
œil, ou encore borgne.
Ce mot évolua vers 1671 et désigna une petite
lunette pour un seul œil.
En 1746, le monocle désignait un petit verre
optique se plaçant sous l’arcade sourcilière.

Arsène Lupin, le personnage créé par Maurice
Leblanc, portait un monocle, élément marquant son extrême raffinement.
Il y avait également le lorgnon.
Lorgnon ?
De l’ancien adjectif « lorgne »
(1175) qui qualifié une personne qui louchait. Cet adjectif donna le verbe
« lorgner » (1400) qui après avoir signifié « loucher »
prit la signification de « regarder – observer » (XVIIème siècle).
Lunettes sans branche, le lorgnon fut également
appelé, « pince-nez ».
Emile Zola apparaît sur certaines photos avec
un pince-nez.
Il y avait aussi le « face-à-main »,
lunettes à une branche, perpendiculaire aux verres, qui se portait avec
élégance devant le visage par les femmes de la haute société.
Ce procédé fut également utilisé avec de petites
jumelles qu’il était de bon ton de se munir pour aller au théâtre..... pour
regarder, du haut des balcons, la scène, mais également la salle, pour observer
le public...... Les cancans faisant partie du spectacle.
Bon, binocles ou besicles sur le nez, je vais
relire cet article......
Pardon, ce sont à présent des lunettes......
mes indispensables lunettes....... indispensables et chères à ma vue que je
vais dès à présent ne désigner, affectueusement, que par : « mes
petites lunes » !
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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