mercredi 10 mars 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP

 

Chapitre 6

 

Les loups qui ont fait parler d’eux.......

La Beste de Singlaiz

 

 A partir de mars 1632, les attaques d’un loup effrayèrent la population vivant non loin de la Forêt de Cinglais, au sud de Caen.

Quelques articles de journaux évoquèrent l’événement :

  « De Caen en Normandie. Le 10 dudit mois de mars de l’an 1632. Il s’est découvert depuis un mois dans la forêt de Singlaiz entre ci et Falaise une bête sauvage qui a déjà dévoré quinze personnes. Ceux qui ont évité sa dent rapportent que la forme de cet animal farouche est pareille à celle d’un grand dogue d’une telle vitesse qu’il est impossible de l’atteindre à la course, et d’une agilité si extraordinaire qu’ils lui ont vu sauter notre rivière à quelques endroits. Aucuns l’appellent Therende. Les riverains et gardes de la forêt lui ont bien tiré de loin plusieurs coups d’arquebuse, mais sans l’avoir blessé. Car ils n’osent en approcher, même se découvrir jusqu’à ce qu’ils soient attroupés comme ils vont faire au son du tocsin ; à quoi les curés des paroisses circumvoisines ont invité tous les paroissiens à ce jourd’hui, auquel on fait étant qu’il s’assemble trois mille personnes pour lui faire la huée. »[1]

 

 

Cet animal, ressemblant à un grand dogue, agile et rapide à la course, tuait et dévorait hommes, femmes et enfants.

Les attaques se poursuivirent pendant une année entière, par à-coups, mais au printemps 1633, elles se multiplièrent, mettant en émoi et surtout terrorisant la population.

On parlait à voix basses de malédictions, de punitions divines, de fin du monde proche.

 

Comme aucun chasseur n’avait pu capturer cette bête, à l’initiative du Comte de la Suze, une battue fut organisée en juin 1633.

Pas moins de cinq mille hommes furent rassemblés et participèrent à cette traque.

Après trois longs jours de chasse, un loup correspondant à la description de l’animal recherché fut enfin signalé puis pourchassé, et abattu d’un coup d’arquebuse.

 

Un article triomphant put être lu dans le journal « La Gazette », fin juin 1633. Il était rédigé en ces termes :

 « Cette bête furieuse dont je vous écrivais l’année passée ayant depuis deux mois dévoré plus de trente personnes dans cette forêt passait pour un sortilège dans la croyance d’un chacun. Mais le Comte de la Suze ayant par ordre de notre lieutenant général assemblé le 21 de ce mois 5 000 à 6 000 personnes, l’a si bien poursuivi qu’au bout de trois jours elle fut tuée d’un coup d’arquebuse. Il se trouve que c’est une sorte de loup plus long, plus roux, la queue plus pointue et la croupe plus large que l’ordinaire. »

 

A l’examen après la mort de l’animal, il se présentait comme un loup, un loup roux, mais avec un corps plus long, une queue plus pointue.

Mais un doute subsistait, était-ce bien le loup meurtrier ou un de ses congénères ?

Pour le savoir, il fallait attendre. Si d’autres personnes étaient attaquées, le loup présentement tué, n’était pas le bon.....

Cette bête fut dénommée : Bête de Caen, Bête de Cinglais ou encore Bête d’Evreux.

Cette troisième appellation est étrange car, entre Caen et Evreux, il y a tout de même une grande distance.



...................... à suivre .......................

     

 



[1] Le journal « la Gazette » - 19 mars 1632

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