mercredi 5 mai 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP - Chapitre 12

 


Les loups qui ont fait parler d’eux.......

 

La bête de Sarlat

 

 

Sarlat, dans le Périgord noir, se situe dans une région d’immenses forêts de chênes où abondent une faune et une flore importantes.

Des loups, il y en avait, évidemment, mais pas plus ni moins que partout ailleurs dans les nombreuses forêts.

Pourtant, un loup y sema la terreur au printemps 1766.

 

Les victimes habitaient Sarlat, Saint-Julien, Groléjac...

L’animal s’avançait vers ses proies-humaines sans aucune agressivité, puis après un temps d’arrêt, leur sautait à la gorge.

Les légendes ancestrales ressortirent, elles n’étaient d’ailleurs pas enfouies bien profond, et il se murmurait qu’il s’agissait du malin ou d’un loup-garou.....

 

Le sieur Pierre Dubex de Descamps, bourgeois de Saint-Julien-de-Lampon, organisa une battue. Il rassembla autour de lui des paysans et des habitants des alentours de Mareuil munis de faux, de fourches et de hallebardes, ainsi que des seigneurs armés de fusils. Cent fusils furent dénombrés avant le départ de cette chasse.

Ce fut le 12 juin 1766, dès l’aube.

 

Des rabatteurs avançant en ligne en tapant sur le sol déclenchaient des envolées d’oiseaux affolés ou encore voyaient s’enfuir des lapins et autres rongeurs cherchant un abri salvateur.

Derrière les rabatteurs, des hommes, armes blanches au poing.

Suivaient les seigneurs à cheval, prêts à tirer.

 

Un certain l’Espitalier[1], habitant le bourg de Saint-Julien, affronta le premier la bête.

Portant une hallebarde, il fut face au loup, essayant de le repousser pour l’amener dans la trajectoire des tirs des fusils. Mais le loup, le poil hérissé, les yeux brillants de fureur, se dressa sur ses pattes de derrière et sauta sur l’homme face à lui. L’Espitalier eut le réflexe de se mettre de côté, brandissant bien haut la lame de sa hallebarde, mais la pointe de l’arme ripa sur le pelage fourni de l’animal, sans y pénétrer.

Ce fut à ce moment que le sieur Dubex mit en joue le loup. Une déflagration, une seule. L’animal s’abattit, mort.

 

Ramené au village, ce loup fut examiné. Un loup de douze à quinze mois, d’une hauteur peu commune de deux pieds et demi, d’une longueur peu ordinaire de quatre pieds et six pouces. Les jambes de derrière légèrement plus longues que celles de devant, il possédait des oreilles grandes et larges, une tête carrée un peu comme celle du renard, un museau pointu.  Dans sa gueule large, il fut dénombré quarante-deux dents tranchantes. Quant à son pelage gris et fauve, il n’était pas sans rappeler celui du renard.

 

Chacun voulut voir l’animal mort, pour se rassurer. Mais les esprits vagabondaient, cherchant qui, parmi les habitants des villages environnants, avait disparu, afin de mettre un nom sur cette dépouille, celui du loup-garou...... Car, c’était certain, il s’agissait bien d’un loup-garou !

 

Cette bête, dite de Sarlat fit, avant d’être abattue, une quinzaine de victimes[2].

Quatre personnes décédèrent des morsures de l’animal, après juin 1766. Ces personnes montrèrent, toutes, les symptômes de la rage.

La « bête de Sarlat » était un loup de forte taille, mais surtout un loup enragé.

 

 

A la semaine prochaine pour un nouveau loup .....

 



[1] Aucune information concernant cet homme d’une grande bravoure.

[2] Aucune mention sur les actes de sépultures des communes concernées pouvant attester qu’il s’agissait de morts violentes dues à un animal féroce.

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