mercredi 20 octobre 2021

L'éruption du Krakatoa

 
Le 27 août 1883........ Il était une fois la fureur de la terre......

 

Krakatoa[1] était une île couverte d'une végétation luxuriante typique des régions tropicales humides et comptant une faune abondante, de neuf kilomètres de long sur cinq kilomètres de large.

Un paradis sur terre si elle n’était pas secouée par une activité sismique intense.

Ile volcanique, donc, formant un archipel de quatre îles, dans le détroit de la Sonde, en Indonésie, entre Sumatra et Java, elle avait fait parler d’elle en 416 ou 535, mais semblait s’être assagie depuis 1681.

Pourtant, le volcan de cette île émit, le 20 mai 1883 quelques panaches de vapeur montant jusqu’à six kilomètres de haut environ puis cracha quelques cendres. Le calme revint.

Mais, le 19 juin 1883, il se produisit quelques explosions.

La terre se réveillait-elle ?

Le 20 juillet 1883, même scénario.

Le 11 août 1883, l’activité de ce monstre volcanique s’intensifia. Là, des panaches de vapeur et de cendres s’échappèrent de onze points distincts. Pourtant, l’activité commerciale de l’île ne ralentit pas et les bateaux empruntaient toujours, sans crainte, le détroit de la Sonde. Par contre, le 14 août suivant, le rideau de cendres était tellement dense que durant cinq heures, les bateaux naviguèrent dans l’obscurité la plus totale.

 

26 août 1883 - 13 heures.

Une violente explosion[2], suivie d’une autre une heure plus tard d’une violente incroyable, puis une autre et une autre encore, montant en intensité jusque vers dix-sept heures.

Les dernières explosions furent accompagnées de projections de cendres montant à plus de vingt-sept kilomètres et qui, en retombant, recouvrirent  les alentours sur un rayon de cent-soixante kilomètres. Une nuit de cendres !!!

 

 

27 août 1883 – 10 h 20

Nouvelle déflagration perçue  jusqu’à quatre-mille-huit-cents kilomètres de l’île.

Il fut dit par la suite que ce fut « le phénomène sonore le plus important de l’histoire humaine ».

Phénomène qui rendit, totalement ou partiellement, sourd grand nombre de personnes dans un rayon d’une dizaine de kilomètres.

Puis le cratère s’effondra, entraînant une succession de gigantesques vagues qui envahirent les côtes de Java et de Sumatra. Deux jours de terreur entre le feu du volcan et l’eau déferlante de la mer. Deux jours, les 26 et 27 août.

Dans les régions bases, tout fut emporté. Une désolation des plus terribles !

Les habitants de Merak[3]  virent s’abattre sur eux une vague de quarante-six mètres de haut !

Le grand port de Teluk Betung, proche de Sumatra, fut englouti sous vingt-deux mètres d’eau qui, en se retirant, emporta tout.

Cette oscillation anormale des eaux fut ressentie jusque dans le golfe de Gascogne et dans la Manche situés à plus de dix-huit-mille kilomètres du Krakatoa.

Après les eaux dévastatrices, ce furent les feux de l’enfer qui se déversèrent.

 

Le bilan humain fut excessivement lourd quoique difficile à chiffrer précisément. Le chiffre de 36 417 victimes fut retenu par les autorités en place.

Eruption la plus meurtrière après celle du Tambora[4] en 1815.

 

De nombreuses colonies ne furent jamais reconstruites.

 

Le panache de cendres volcaniques monta à quatre-vingts kilomètres dans l'atmosphère.

Les cendres retombèrent sur une surface de 750 000 kilomètres carrés – plus que la superficie de la France, plus que celle de l’Autriche, plus que celle de l’Allemagne, du Danemark, de l’Islande ou encore de la Hollande et la Belgique réunies.

Il fut constaté par la suite une baisse de la température sur tout le globe, une perturbation climatique qui dura jusqu’en 1888.

Des illuminations crépusculaires commencèrent dès le lendemain de l’éruption volcanique, commençant par l’île Maurice, puis aux Seychelles pour enfin être constatées dans le monde entier - en Asie, en Afrique, en Amérique et en Europe. Ces illuminations furent causées par la quantité inhabituelle de dioxyde de soufre dans la stratosphère, ainsi que par la concentration d’acide sulfurique.

Ce phénomène fut constaté pendant les trois années qui suivirent ce sinistre.

 

Pourtant, en 1884, l’herbe recommença à apparaître sur les îles touchées. Peu à peu, la vie végétale reprit ses droits. En 1924, la forêt recouvrait le site, attirant de nouveau une population importante.

L’espoir était revenu et cela malgré une nouvelle éruption, de bien moindre importance, en 1913.

 

L’île de Krakatoa a presque entièrement disparu, le cône de son volcan étant complètement éventré.

 



[1] L’île de Krakatoa était sous administration des Indes orientales néerlandaises depuis plusieurs années

[2] Elle fut entendue à plus de 50 kilomètres à la ronde.

[3] Merak, port maritime à la pointe nord-ouest de Java, en Indonésie. Environ 2 700 personnes perdirent la vie lors de la catastrophe – la quasi-totalité des habitants de la ville.

[4] Se reporter à un article précédemment posté.

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