mercredi 27 octobre 2021

Quand la terre se révolte !!

 

La terre trembla....

L’océan se retira pour revenir vers les terres avec une force incroyable....  



 

Ayant des frontières terrestres communes au nord avec l’équateur et la Colombie, à l’est avec le Brésil et la Bolivie et au sud avec le Chili, le Pérou est longé en sa partie ouest l’océan Pacifique. Une façade sur un commerce maritime, mais aussi une porte ouverte aux conquérants venant par l’océan.

 





En 1533, Hernando Pizarro de Vargas[1], conquistador espagnol, débarqua sur les côtes péruviennes, pour une simple mission d’exploration. Exploration, pas seulement, car en raison des richesses du pays,  il en fit la conquête, prenant le pouvoir en devenant gouverneur de Cuzco, ancienne capitale inca.

Sa venue fut accueillie par un terrible tremblement de terre à Pachacamac[2], lieu sacré.

Bon ou mauvais présage ?

 

Deux années plus tard, début janvier 1535, Hernando Pizarro de Vargas fonda la ville de Ciudad de los Reyes (« ville des rois ») qui fut rebaptisée Lima et devint la capitale du pays.

Cette ville fut établie dans la vallée du fleuve Timac.

Le port de Callao, à une dizaine de kilomètres de Lima, unique débouché maritime du Pérou, vit alors transiter les cargaisons d’argent des mines andines, ainsi que les marchandises européennes et asiatiques échangées à la foire de Portobello, au Panamá.

 

Lima et son port n’étaient pas sans danger, frappés régulièrement par des tremblements de terre accompagnés de tsunamis dont certains furent très dévastateurs comme en 1586 – 1687 et 1746.

 

1586, le 9 juillet vers 19 h, une vague de sept mètres de haut s’abattit sur Callao. Sous les pieds des habitants de Lima la terre tremblait.

Enormément de dégâts matériels, mais seulement une vingtaine de victimes.

 

Le port de Callao n’était pas seulement dévasté par tremblements de terre et tsunamis. En 1679, il fut pillé et rasé par Francis Drake, corsaire Anglais, et son équipage[3].

 





Au XVIIe siècle, le Pérou connut un important développement. Sa population d’environ 25 000 habitants, en 1619, passa à plus de 80 000 habitants en 1687.

Maisons bourgeoises et palais éclorent un peu partout en ville.

 

L’année 1687 fut marquée de nouveau par la fureur de la terre.

20 octobre 1687 vers 4 h 15 avec une réplique vers 5 h 30. Lima et Callao furent encore durement touchés.

Environ cinq cents victimes dont plus de cent dans le port submergé par une vague de dix mètres de haut.

Cette catastrophe engendra une période de grande famine et d’épidémies qui décima la population qui chuta de 80 000 à 40 000[4].

 

1746, ce fut, de mémoire d’homme, le séisme le plus destructeur que la capitale n’ait jamais connu.

Pourtant, en ce 28 octobre 1746[5], jour de la procession de Saint-Jude et Saint-Simon, patrons des scieurs de long, la journée était bien belle et rien ne semblait présager quoi que ce fut d’inquiétant. Seuls les animaux dans le port de Callao étaient nerveux.

Pourquoi les humains n’avaient-ils pas prêté attention à ce signe avant-coureur ?

 

22 h 30, il ne fallut que quelques minutes pour que naissent le chaos.

 

Ce fut une succession de secousses[6] allant crescendo en intensité, accompagnée d’un grondement féroce, telle une bête sortant des enfers. Les murs des maisons vacillèrent. Les arbres déracinés tombèrent à terre. Le sol s’ouvrit en des failles sans fond.

Une destruction massive ne laissant que quelques dizaines de maisons sur pied.

Le centre de Lima, notamment, fut entièrement ravagé.

La foule prise de panique se réfugia dans les jardins.

 

Mais le pire vint de l’océan.

L’eau se retira avec un grondement d’orage. Devant les yeux éberlués des habitants de Callao, un mur d’eau de vingt-quatre mètres de haut se forma et vint s’abattre sur le port, pénétrant avec une force incroyable, propulsé à huit cents kilomètres/heure, dans les demeures, emportant tout, noyant humains[7] et animaux.

 

Dans la rade dix-neuf des vingt-trois navires furent entièrement détruits. Quatre furent emportés par le tsunami à l’intérieur des terres.

 

Dégâts matériels impressionnants, mais aussi pertes humaines considérables.

·         A lima, 1 141 morts ou disparus

·         A Callao, entre 5 000 et 6 000 victimes

 

Aucun chiffre précisant les blessés.

Une seule précision : de nombreuses amputations ont dû être pratiquées, certaines ayant entraîné des décès.

Puis, ce furent les épidémies meurtrières....

 

Un épisode tragique de l’histoire du Pérou et de ses habitants.

1746, une année horrible.

Les années qui suivirent furent accompagnées de nombreuses petites répliques sans gravité et des entrailles de la terre, montait toujours un grondement sinistre.

 



[1] Hernando Pizarro de Vargas, né vers 1500 et décédé en 1578.

[2] Pachacamac, aussi appelé Pacha Kamaq, Pacha-Camak, Pacharurac ou encore Pachöu-Kamù est le dieu créateur des peuples établis le long des côtes du Pérou. Il est le fils du soleil et de la lune. Pachacamac signifie « créateur du monde ».

[3] Pirates et corsaires dans l'océan Pacifique était une deuxième menace. Le port de Callao fut attaqué par les Hollandais en 1624 – les Anglais dans les années 1680. Un rempart fur érigé autour de Lima entre 1684 et 1687.

[4] 40 000 – chiffre établi en 1692.

[5]En  1746, Lima regroupait 60 000 habitants occupant environ 3 000 maisons de un ou deux étages dans un espace délimité par les murailles défensives.

[6] La partie nord de la côte centrale du Pérou, furent également touchée

[7] Il y eut environ 6 000 morts.


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