Une tempête - il est même noté, un ouragan !!! - qui a fait bien des dégâts dans la capitale.
Dans
la nuit du dimanche 26 au lundi 27 décembre 1886, les Parisiens furent
réveillés par de forts coups de vent vers les trois heures du matin. Des bruits
effrayants de volets qui claquaient, se décrochant pour s’envoler plus loin,
des cheminées qui s’écroulaient dans un fracas infernal, des toitures qui se
soulevaient dispersant tuiles et ardoises alentour.
Sur
les boulevards, installés pour les fêtes de fin d’année, les marchands forains
restaient impuissants devant leurs baraques en planches projetées au loin et à
présent disloquées, et leur marchandise éparpillée, brisée, dévastée,
invendable. Leurs espérances d’une bonne recette à l’occasion du nouvel an,
définitivement ruinées.
Dans
la capitale et dans les faubourgs, au matin après deux heures de déchaînement
de ces bourrasques furieuses de vent, ce n’est que désolation. Les sols étaient
jonchés de débris de toute sorte : briques, planches, ardoises, tuiles,
verres brisés, branches....
Avenue
Marceau, un mât-réclame s’était abattu sur un candélabre. De même, les mâts
placés devant le Palais de l’Industrie n’avaient pas résisté aux rafales, s’abattant
avec fracas sur le toit du poste des gardiens. L’écusson sur la devanture de ce
Palais de l’Industrie, extrait de son support, avait été retrouvé dans un
massif à plus de cinquante mètres de son lieu d’attache. Un beau vol
plané !
Rue
Miromesnil, une barrière en planches fut dégondée et projetée une centaine de
mètres plus loin.
Boulevard
Haussmann, rue Cervotte, boulevard Malesherbes, boulevard Montmartre, boulevard
Poissonnière, boulevard des Capucines... Partout le même désastre.
Au
milieu des baraques éventrées des marchands forains, des objets invendables,
des livres déchirés, les arbres déracinés, des branches éparpillées, des
vitrines de magasins pulvérisées...
L’échafaudage
de l’église du Sacré-Cœur à Montmartre, actuellement en travaux, avait été jeté
à terre.
Autour
de Paris, les lignes télégraphiques, arrachées, ne pouvaient effectuer leur
mission. Plus aucune communication possible.
Si
le montant des dégâts matériels était extrêmement conséquent, il était à
déplorer, malheureusement, des accidents de personnes.
Un
tuyau de cheminée, dans sa chute folle, avait écrasé un balayeur au faubourg
Saint-Denis
Avenue
Wagram, un fiacre a basculé sous la force d’une bourrasque. Le cocher,
grièvement blessé, avait été transporté
à l’hôpital. Les trois passagers du fiacre, très contusionnés, avaient pu,
toutefois, regagner leur domicile.
Un
jeune homme de vingt ans, fut heurté à la tête par une persienne. Ce jeune
homme, du nom de Hernay, se trouvait dans un état très critique.
Rue
d’Avron, une partie d’une toiture en zinc avait enseveli deux ouvriers qui se
rendaient à leur travail.
Une nuit de cauchemar que les habitants de Paris et de la banlieue n’étaient pas prêts d’oublier.
Mais
le pire pouvait être à venir.....
Le
niveau des eaux de l’Yonne et de l’Aube était au plus haut. Ce fait engendrait
une répercussion sur le niveau de la Seine qui montait de jour en jour d’une
manière inquiétante. Déjà, les quais commençaient à être submergés. On craignait
d’être obligé d’interrompre toute navigation.
Dans
d’autres départements, les intempéries commençaient à inquiéter. La ville
de Bordeaux avait essuyé des vents tempétueux et des pluies torrentielles mêlées
de grêlons.
Sur
la Manche, six bateaux de pêche avaient fait naufrage. Des remorqueurs avaient
dû intervenir pour les renflouer.
Que faire
devant une tempête, une inondation, si ce n’est attendre le retour au calme et
réparer les dégâts ?
Ce texte a puisé ses sources dans un
article écrit par Pierre Lecot,
dans le journal « le Cri du peuple », en
date du mercredi 29 décembre 1886.
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