mercredi 24 novembre 2021

Un hiver précoce

 

 Une année ne fait pas l’autre, et en ce mois d’octobre 1879, chacun se plaignait du froid bien précoce, alors que l’automne venait juste de s’annoncer.

Et si ce n’était que le froid, mais des tempêtes traversaient les régions de la France de part en part, dénudant et arrachant les arbres, quand elles ne s’attaquaient pas aux toitures et frêles bâtiments.

 

A Marseille, par exemple, le mistral avait une telle force qu’il avait renversé des murs, des cheminées. Des voitures et calèches avaient été emportées entraînant les chevaux dans leurs courses folles.

Les habitants du boulevard Dogommier se lamentaient de voir les platanes âgés de plus de vingt ans, déracinés et gisant devant leur logis. Une réelle désolation pour certains.

 

Un journaliste avait, dans un article, établi un barème de la force des vents :

  • ·         Vent à peine sensible : 1 mètre par seconde.
  • ·         Forte brise : 10 mètres par seconde.
  • ·         Vent très fort : 15 mètres par seconde.
  • ·         Vent impétueux : vingt mètres par seconde.
  • ·         Tempête : vingt-quatre mètres par seconde.
  • ·         Tempête violente : trente mètres par seconde.
  • ·         Ouragan : trente-six mères par seconde.
  • ·         Grand ouragan : quarante-cinq mètres par seconde.

Le grand ouragan était celui qui déracinait les arbres et emportait les édifices.

 

Très précis et intéressant tout cela, bien mesuré également, mais est-ce scientifiquement reconnu ?

 

Quelle que soit la force du vent, il était toujours dramatique de voir les dégâts occasionnés par toutes ces intempéries qui ne cessaient de se succéder.

Et puis, le froid avait aussi l’inconvénient de devoir chauffer plus les habitations. Une dépense non- négligeable pour les foyers.

 

Justement, ce même journaliste, celui qui graduait dans son article les performances du vent, posait aussi cette question :

Sait-on comment les habitants se chauffent en Amérique ?

Et de répondre :

Par la vapeur, tout simplement.

En ajoutant, toutefois au paragraphe suivant, les explications suivantes :

Il y a un grand établissement central qui, au moyen de tubes souterrains, envoie la chaleur dans les maisons de la ville.

Et de conclure :

Cela revient au consommateur à meilleur marché que l’emploi de n’importe quel combustible.

 

Voilà assurément pourquoi, par la suite, le chauffage dans les maisons fut appelé : chauffage central !!

Mais attendez !! Voici les précisions suivantes données par ce journaliste.

Dans les rues, des conduites sont placées à côté de celles qui distribuent l’eau et le gaz ; dans les immeubles, des tuyaux de cuivre pourvus de robinets répandent le calorique à volonté. Pendant les hivers rigoureux, on se sert de la même vapeur pour faire fondre la neige et la glace sur la voie publique.

 

Quel progrès ! Quelle ingéniosité !!

Surtout si je vous précise que l’article date du 19 octobre 1879.

 

Et le journaliste finissait son écrit par :

A Londres et à Berlin, et, naturellement dans beaucoup de villes américaines, on s’occupe d’installer ce système. Espérons que nous ne serons pas les derniers à comprendre l’importance de cette innovation.

 

 

Ce texte a puisé ses sources dans un article,

du  journal « Le Midi », en date du 19 octobre 1879.

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