Première
partie
La
ligne de chemin de fer de Paris-Montparnasse à Versailles, par la rive gauche
de la Seine, fut inaugurée le 10 septembre 1840. Presque deux années déjà.
Ce
8 mai avait lieu à Versailles le spectacle des « Grandes eaux », et
beaucoup de visiteurs étaient attendus.
En
fin d’après-midi, dans la gare de Versailles – côté rive gauche – les voyageurs
se pressaient pour retourner vers Paris. Les quais grouillaient de monde et les
wagons-voyageurs ne pouvaient accueillir plus. Le chef de gare prit alors la
décision de faire ajouter deux wagons au convoi de 17 heures 30, pensant que la
locomotive baptisée « l’Eclair », de type 111 dit Patentée, serait
insuffisante, il fit mettre en tête un engin utilisé ordinairement pour les
travaux, nommé « La Mathieu Murray », de type 110 dit Planet, n’ayant
aucune autre locomotive disponible.
Un
convoi bien étrange, composé de deux engins de tractions et leurs tenders et
dix-sept voitures dont la caisse était en bois. Dix-sept voitures :
- ·
Deux wagons découverts de cinquante-neuf
places
- ·
Neuf wagons couverts de quarante-huit places
- ·
Trois diligences de quarante-six places
- ·
Trois wagons avec serre-frein de quarante-six
places
·
Poids total de cet équipage : 160 tonnes
· Longueur totale : cent vingt mètres
· Côté humains : sept-cent-soixante-huit
voyageurs et neuf agents des Chemin de fer.
Le train s’ébranla au coup de sifflet
du chef de gare.
Un quart d’heure plus tard, à
mi-chemin entre Versailles et Paris, à l’entrée de Meudon, au passage à niveau
franchissant la route départementale n° 40[2], dite du
pavé des Gardes, la première machine s’affaissa et dérailla. Entrainée par sa
vitesse, parcourant dans son élan soixante-cinq mètres, avant de s’immobiliser
dans le sol.
Pendant ce temps, le tender, poussé
par la grosse locomotive, fut écrasé
entre les deux machines, avant que la seconde locomotive ne se renversa sur le
flanc.
Mais, les cinq premières voitures ne
stoppèrent pas pour autant. Entraînées, elles s’encastrèrent les unes dans les
autres avant d’être propulsées, pêle-mêle, sur les deux locomotives.
Bien que, par chance, les deux
chaudières demeurèrent intactes, les débris de charbons s’éparpillèrent et
enflammèrent l’amas de machines et wagons en bois. Devenues de véritables
torches, ces voitures emprisonnèrent les voyageurs dans un piège mortel. Aucun
secours ne put leur être apporté.
Que s’est-il réellement passé ?
Pour le savoir, je vous donne
rendez-vous la semaine prochaine......
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.