mercredi 22 décembre 2021

Les catastrophes ferroviaires

 



Ce fut le 8 mai 1842
[1]

Première partie

 

La ligne de chemin de fer de Paris-Montparnasse à Versailles, par la rive gauche de la Seine, fut inaugurée le 10 septembre 1840. Presque deux années déjà.

Ce 8 mai avait lieu à Versailles le spectacle des « Grandes eaux », et beaucoup de visiteurs étaient attendus.

En fin d’après-midi, dans la gare de Versailles – côté rive gauche – les voyageurs se pressaient pour retourner vers Paris. Les quais grouillaient de monde et les wagons-voyageurs ne pouvaient accueillir plus. Le chef de gare prit alors la décision de faire ajouter deux wagons au convoi de 17 heures 30, pensant que la locomotive baptisée « l’Eclair », de type 111 dit Patentée, serait insuffisante, il fit mettre en tête un engin utilisé ordinairement pour les travaux, nommé « La Mathieu Murray », de type 110 dit Planet, n’ayant aucune autre locomotive disponible.

Un convoi bien étrange, composé de deux engins de tractions et leurs tenders et dix-sept voitures dont la caisse était en bois. Dix-sept voitures :

  • ·         Deux wagons découverts de cinquante-neuf places
  • ·         Neuf wagons couverts de quarante-huit places
  • ·         Trois diligences de quarante-six places
  • ·         Trois wagons avec serre-frein de quarante-six places

·         Poids total de cet équipage : 160 tonnes

·         Longueur totale : cent vingt mètres

·       Côté humains : sept-cent-soixante-huit voyageurs et neuf agents des Chemin de fer.

 

Le train s’ébranla au coup de sifflet du chef de gare.

Un quart d’heure plus tard, à mi-chemin entre Versailles et Paris, à l’entrée de Meudon, au passage à niveau franchissant la route départementale n° 40[2], dite du pavé des Gardes, la première machine s’affaissa et dérailla. Entrainée par sa vitesse, parcourant dans son élan soixante-cinq mètres, avant de s’immobiliser dans le sol.



Pendant ce temps, le tender, poussé par la grosse locomotive,  fut écrasé entre les deux machines, avant que la seconde locomotive ne se renversa sur le flanc.

Mais, les cinq premières voitures ne stoppèrent pas pour autant. Entraînées, elles s’encastrèrent les unes dans les autres avant d’être propulsées, pêle-mêle, sur les deux locomotives.

Bien que, par chance, les deux chaudières demeurèrent intactes, les débris de charbons s’éparpillèrent et enflammèrent l’amas de machines et wagons en bois. Devenues de véritables torches, ces voitures emprisonnèrent les voyageurs dans un piège mortel. Aucun secours ne put leur être apporté.

 


Que s’est-il réellement passé ?

Pour le savoir, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine......

 

 



[1] Sources : La sécurité dans les chemins de fer de Léon Malo – Les chemins de fer (3ème édition) de Amédée Guillemin et divers journaux de l’époque via le site Gallica.

[2] Devenue la route départementale 181.

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