mercredi 23 mars 2022

Les catastrophes ferroviaires - septembre 1881 - deuxième partie

  

Ce fut le 5 septembre 1881 à Charenton, sur le réseau  PLM – compagnie des chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée.

 

Seconde  partie : l’inévitable collision



Des cris, des hurlements, venant du quai opposé alertèrent les voyageurs de l’omnibus n° 584. Certains à peine montés dans leur compartiment en sortirent en courant. Les plus chanceux eurent ainsi la vie sauve.

D’autres tombèrent sur la voie et le temps leur manqua pour remonter sur le quai.

Au loin, se reprochant, l’express.... il roulait à 70 kms à l’heure.

Sortant de la courbe, juste avant le pont, son conducteur ne vit qu’au dernier moment les signaux d’urgence actionnés par le chef de gare de Charentonne.

Freinage d’urgence ordonné.

Le conducteur de l’express renversa la vapeur. La vitesse décrut rapidement de 70 kms à l’heure pour atteindre 25 kms à l’heure.

Le conducteur de l’express voyait l’arrière de l’omnibus se rapprocher dangereusement, il savait que la collision était inévitable. Il savait, aussi, que plus la vitesse serait réduite, moins le choc serait violent.

Mais, il ne put freiner totalement son convoi qui percuta l’omnibus à 12 kms à l’heure.

 

Un choc fracassant ! 

Un vacarme d’apocalypse !

Les vingt-cinq tonnes de la locomotive du rapide, dressée presque à la verticale, avaient broyé sous ses roues les deux derniers wagons de l’omnibus. Deux wagons, un de seconde classe et un de troisième classe, construits en bois. Ce dernier était aplati. Une vision effroyable.

 

Très vite, les secours s’organisèrent. Les voyageurs indemnes qui se trouvaient sur place renforcés par des personnes travaillant ou habitant tout près de la gare.

Il fallait secourir les blessés légers dans un premier temps, puis s’attaquer au déblaiement, à coups de hache et en sciant  l’amas de ferraille et de bois pour libérer les voyageurs des deux derniers wagons. Pour la plupart, il était malheureusement trop tard.

Les corps des victimes, au nombre de vingt, furent transportés dans la salle d’attente d’été attenante au bureau de la gare de Charenton. Les corps qui n’avaient pas été identifiés, furent photographiés avant d’être acheminés à la morgue.

Des soldats du 117ème de ligne casernés au  Fort de Charenton, venus sur les lieux du drame, déposaient les blessés sur des brancards. Ceux dont les blessures ne montraient aucun caractère de gravité furent transportés  chez les pharmaciens de Charenton et de Saint-Maurice. Les plus gravement atteints furent dirigés vers les hôpitaux les plus proches.

 

A 14 h 30, les voies étaient dégagées. Ne restait que la locomotive de l’express.

A 16 heures, rien ne laissait supposer qu’un drame venait de se passer.

 

Le premier constat évalua le nombre de victimes à vingt morts et quatre-vingt-un blessés.

 

Il ne restait plus à présent qu’à déterminer les causes de cette catastrophe.

 

Aussitôt après avoir été prévenu de la collision ferroviaire, le commissaire de police de Charenton, Monsieur Lasselves, ainsi que Monsieur Caubet, chef de la police municipale de Charenton, s’étaient déplacés sur les lieux.

Un peu plus tard, ce fut le préfet de police, Monsieur Camescasse qui vint se rendre compte des dégâts humains et matériels.

 

Après avoir rendu un dernier hommage aux défunts, il faudra établir les responsabilités car les familles endeuillées demanderaient des comptes.

 

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