Le 5 décembre 1878, en la mairie
de Sotteville-lès-Rouen, Émilie Adélaïde Sénéchal, Veuve Bénard, et Félix
Joseph Alavoine se prenaient pour époux.
·
Eugène Picard, père de la première épouse du nouveau marié.
·
Benony Picard, ancien beau-frère du nouveau marié.
·
Augustin Sénéchal, frère de la nouvelle mariée.
·
Alfred Rosay, ami de la nouvelle mariée.
La
lune de miel fut, hélas, de courte durée. Devenu le chef de la famille, Félix Joseph
tenait à obtenir obéissance de la part de son épouse. Mais Émilie Adélaïde ne
l’entendait pas de cette oreille. Devant l’attitude de son époux qui, de tendre
et attentif, était devenu directif, la nouvelle épousée commençait à se
demander si elle avait eu raison de dire « oui » devant Monsieur le
maire. Les disputes, de plus en plus violentes, se multipliaient au foyer.
Et
puis, pour compléter l’ambiance, les affaires commencèrent à décliner entraînant
un manque de revenus non-négligeables.
Félix
Joseph admit alors qu’il fallait redresser les finances, mais au lieu d’avancer
la possibilité qu’il travaille davantage, il annonça la solution
suivante :
« Le
commerce est mal situé, voilà pourquoi les clients ne sont pas nombreux. Il
faut s’installer ailleurs. »
Mais
Émilie Adélaïde ne souhaitait pas quitter la grande rue. Pour elle, l’emplacement
était idéal. Si les revenus du ménage baissaient, c’était essentiellement parce
que Félix Joseph devenu patron du lieu avait quitté son emploi aux Chemins de
fer.
Et
Félix Joseph de poursuivre en observant attentivement la réaction de son
épouse :
« Dans
la rue du cimetière, y a un terrain à vendre. On pourrait l’ach’ter et faire
construire. »
Aucune
réaction de la part de l’épouse qui restait impassible, le visage fermé. Alors,
Félix Joseph poursuivit, timidement, comme marchant sur des œufs :
« T’as
l’argent, n’est-ce pas, alors, y a pas de souci ! »
Voilà,
la phrase était lancée. Félix Joseph se dévoilait enfin. Toutes ses simagrées
de tendresse et d’amour étaient feintes dans un seul et unique but, celui de
s’accaparer de l’argent de son épouse. Faire construire et ainsi le nouveau
commerce serait à son nom en tant que chef de famille.
Émilie
Adélaïde se sentit piégée. Comment n’avait-elle pas pressenti cette
manœuvre ? Comment s’était-elle laissé berner ? Ah, si c’était à refaire,
sûr qu’elle le mettrait dehors cet homme sans scrupule !
Mais
il était trop tard, elle était devenue par le mariage Madame Alavoine et en
plus de devoir obéissance à son époux, tous ses biens lui appartenaient.
Pourquoi
n’avait-elle pas pensé à faire établir un contrat de mariage lui laissant la
jouissance de son argent ?
Voilà
pourquoi, il fut construit quelques mois plus tard un bâtiment, débit de
boissons et logement, rue du cimetière à Sotteville-lès-Rouen. Dans la rue, se
trouvaient déjà d’autres estaminets qui, implantés depuis longtemps, avaient
gardé leur clientèle ce qui laissait aux nouveaux installés peu de chance de
s’en créer une fidèle. Bien sûr, au début, il y eut les curieux, venus prendre
un verre pour voir….. Et puis les habitudes des uns et des autres avaient été
reprises désertant le nouveau commerce.
Après
l’engouement de l’installation dans ce nouveau quartier, ce fut le
désenchantement. Les scènes se multiplièrent au foyer Alavoine. Des cris, des
hurlements plutôt, dont les voisins profitaient largement.
Aux
coups de Félix Joseph, Émilie Adélaïde répondait :
« Non,
tu n’auras plus un sou !! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.