vendredi 12 avril 2024

Intrusion au carmel

 


Le chemin de nos deux compères ne se fit pas sans petites haltes, arrêts nombreux dans divers débits de boissons ou cabarets, où pour quelques sous ils se soûlaient avec du mauvais vin. Les nuits se passaient à la belle étoile, dans des granges ou encore dans quelques maisons de tolérance.

Inutile de préciser que les deux hommes émergés rarement des brumes de l’alcool.

 

À l’approche du Carmel de Gravigny, en fin de matinée du 21 novembre 1883, les deux malfaiteurs se dirent que s’il y avait de l’argent quelque part, c’était bien dans ce lieu. De l’argent et aussi quelques objets précieux à dérober. Mais, il fallait pouvoir pénétrer l’endroit.

Pourquoi ne pas demander l’hospitalité jusqu’au lendemain ?

Ce serait assurément l’idéal, car dans le silence du sommeil des religieuses, Le Roy et Semelaigne auraient tout loisir de se servir sans être dérangés.

Mais à leur demande de rencontrer la Supérieure du Carmel, la sœur-portière refusa de leur ouvrir.

Les deux hommes furent terriblement ulcérés du refus qu’ils venaient de subir.

Un saint lieu ne se devait-il pas être hospitalier ?

 

Alors, ils firent le tour du Carmel et après avoir escaladé un mur, se retrouvèrent dans une cour.

 

Dans le calme de ce début d’après-midi, sœur Saint-Barthélemy s’affairait au lavoir. Entendant des pas derrière elle, elle se retourna pensant que ce ne pouvait être que les ouvriers embauchés pour divers travaux.

La règle imposait qu’aucune sœur ne devait se présenter à quiconque sans voile. Étant tête nue, sœur Saint-Barthélemy s’apprêta à se réfugier dans la buanderie.

Que ne fut pas sa surprise de se retrouver face à deux étrangers au regard menaçant.

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