La peur, cette peur irraisonnée de l’invisible, enflée
par l’imagination. Cette peur d’enfant du noir, des revenants, de ce monstre
impalpable caché dans le placard prêt à surgir, de cet être hideux sous le lit
dont l’obsession n’est autre que d’attraper de ses mains gluantes les pieds
sortant de dessous la couette.
Oui, cette peur que nous avons
tous ressentie un jour, dans l’enfance
ou même adulte, qui nous a fait courir,
qui nous a fait nous dissimuler sous les couvertures, scrutant chaque bruit
alentours, le souffle court, le cœur battant.
Je vous propose donc, pour
février de « plancher » sur le sujet :
La peur panique de l’irréel,
celle que l’imagination a fait grossir au point de rendre palpable ces chimères, celle du petit bruit devenant
explosion, celle de l’ombre de la lune devenant vampire……
Alors, « A vos plumes » ………
La peur panique ...
RépondreSupprimerUne peur que l'on voudrait oublier au plus vite.
Il y en a une que je n'ai jamais oublié. un rêve que je faisais enfant.
Au point que j'avais peur de m'endormir, tant ce cauchemard était récurrent.
J'étais dans une espèce de grand couloir blanc et je voyais juste une silhouette d'homme, comme une ombre.
Jusque là, rien d'inquiétant, mais cette personne au visage mystérieux voulait me faire manger du riz au gout de savon !!!!!
Le pire, c'est qu'en me réveillant, j'avais vraiment l'impression d' avoir le goût dans la bouche !
Comme quoi, le cerveau nous joue vraiment de drôles de tour même au plus jeune âge !
Les rêves !
SupprimerQuel vaste sujet, pour moi, faisant partie des 5% (oui, seulement !) des dormeurs se rappelant, après réveil, de leurs rêves.
Leur signification a largement intrigué et beaucoup ont essayé d’en décrypter la symbolique.
Déjà dans l’Antiquité, Platon considérait les songes comme un moyen « d’allier les cieux à la terre ».
La Bible, elle-même, est emplie de rêves prophétiques, le Coran également.
Hippocrate et Galien, eux, les considéraient comme symptômes de maladies et en faisaient grand cas dans leurs prescriptions médicales.
Selon le « livre de sagesse » des Egyptiens, le Dieu a créé les songes pour délivrer des messages aux hommes.
Message ou avertissement car :
Calpurine, la femme de Jules César, rêva que celui-ci était transpercé de coups de poignard dans l’enceinte du Sénat, la veille de son assassinat.
Le premier traité sur l’interprétation des rêves date du IIème siècle de notre ère, écrit par Artémidore d’Ephèse, il inspira Freud qui se pencha sur le conscient et l’inconscient, y mêlant les désirs refoulés. Avec lui, la psychanalyse prit tout son essor.
Il existe également, encore de nos jours, de nombreux ouvrages traitant de ce sujet et cherchant à en révéler la signification, comme « La clef des songes », maintes fois rééditée.
Ma grand-mère, désolée de faire souvent appel à cette référence, disait :
• Rêver de dents : On apprend la mort de quelqu’un.
• Rêver de perdre toutes ses dents : L’annonce de la mort d’un proche.
• Rêver d’incendie : Signe de joie. Plus les flammes sont hautes et
intenses, plus le bonheur est immense.
• Rêver de chat : Signe d’une trahison.
• Rêver de chien : Fidélité assurée.
• Rêver de chaussures : Annonce d’un voyage.
• Et bien d’autres…..
J’avoue penser, encore maintenant, aux prédictions grand-maternelles.
Sources
Dictionnaire de la philosophie – Larousse
Le livre des superstitions – Eloïse Mozzani
Selon une tradition commune à l’occident, à l’Inde et au Japon, un rêve présage le contraire de ce qu’il représente.
SupprimerChez les anglo-saxons, un songe fait trois fois de suite, se réalise.
Selon une croyance des Vosges, afin de faire de très beaux rêves, il faut manger une pomme avant d’aller se coucher et pour se débarrasser d’un mauvais rêves, je devrais plutôt dire « cauchemar », il faut cracher trois fois au réveil. (rien de précisé si c’est par terre au pied du lit …. A l’époque de cette croyance, on allait se soulager, au réveil, au fond du jardin, c’était peut-être à ce moment-là ….)
Si un rêve est agréable, pas de souci. Il n’en est pas de même des mauvais, nommé cauchemar.
Le cauchemar était attribué, autrefois, à un sorcier du nom de « cauche-mare », au démon Belzebuth ou encore à un esprit malfaisant appelé « chasse-mare ». Cet être maléfique revêt différents autres noms selon les lieux et les époques.
Tout ce petit monde, invisible aux yeux des humains, n’avait qu’un seul et unique but, provoquer aux dormeurs des terreurs nocturnes entraînant angoisses, oppressions, suffocations et sueurs froides.
Ambroise Paré, célèbre chirurgien du XVIème siècle, imputait le cauchemar ou « chauche-poulet » à un excès de boisson ou de nourriture.
Il est vrai qu’il est déconseillé de manger abondamment, et notamment de la viande rouge, le soir, afin d’éviter un sommeil agité.
Quelques recettes à essayer :
Pour ne pas cauchemarder, il faut s’endormir les bras croisés sur la poitrine ou répéter trois fois cette formule – écrite préalablement sur un parchemin vierge - : « Je me coucherai et je dormirai en paix, car Toi seul Eternel me feras habiller en assurance. Ainsi soit-il. » Formule énigmatique proche de la sorcellerie, il faut bien l’avouer.
Vous pouvez, aussi, utiliser un attrape-rêves que les Indiens d’Amérique suspendaient au-dessus des couches des jeunes enfants.
Pour en revenir à votre cauchemar, relisant attentivement tout ce que je viens de noter, je pourrais, si vous le permettez, conclure ceci :
Supprimer• Le couloir : lieu d’où l’on peut difficilement s’échapper. Il pourrait être attribué à la cuisine que, enfant, vous ne pouvez quitter sans finir votre repas.
• La forme sombre du méchant : peut-être la représentation de l’autorité parentale que vous n’acceptiez pas à cet instant, devant l’assiette qu’il fallait finir.
• Le riz ? Etait-il un aliment que vous détestiez particulièrement ?
• Quant au goût de savon ? Un restant de savonnette sur les lèvres après la toilette du soir. Une odeur flottant dans la maison et qui a imprégné votre goût.
Les perceptions qu’elles soient olfactives, gustatives ou auditives se voient souvent modifiées pendant le sommeil.
Voilà de quoi vous réconcilier avec ce vilain cauchemar qui ne devait être qu’une révolte d’enfant.
Qu’en pensez-vous ?
Mais cela n’engage que moi !
Au fait ? Vous avez dit avoir fait plusieurs fois ce cauchemar. Combien de fois ?
Une fois ? Deux fois ? Trois fois ?.......
Attention, n’oubliez pas qu’au bout de trois fois, il parait, que le rêve se réalise !
Petites précisions :
L’oneiromancie, l’art de deviner par les songes, est antérieure à l’astrologie
La brizomancie (de Brizo déesse du sommeil) est l’art de deviner les choses futures ou cachées par les songes.
Petite confidence :
Un de mes cauchemars d’enfant qui bien que rêvé de multiples fois (sûrement plus de trois, voilà pourquoi il ne s’est jamais réalisé) est, certes, moins original que le vôtre.
Je suis dans une allée aux multiples renfoncements. Il fait nuit. Je suis poursuivie par un homme dont je ne vois pas le visage. Il se rapproche. Au bout de l’allée, la porte de la propriété de mes parents. Celle qui, ouverte, me mettra totalement en sécurité. Mais, hélas, je suis clouée au sol et ne peux plus courir…..
Cauchemar ou plutôt réalité.
Cette petite allée, non éclairée, allant de la rue à la porte de la cour de la maison, je la prenais chaque soir.
Quelle terreur ! J’imaginais toutes sortes de monstres embusqués dans l’ombre, prêts à me sauter dessus.
Pour leur échapper, je courais comme une folle, ouvrant, à bout de souffle, la porte salvatrice.
La nuit, cette peur rejaillissait, traitresse et malveillante !
Sources
Dictionnaire de la philosophie – Larousse
Le livre des superstitions – Eloïse Mozzani