dimanche 8 mars 2015

ANDANTINO, LE PETIT ESCARGOT - Chapitre 9



 
Nous venions de sortir du jardin. La lune, derrière nous, éclairait le chemin projetant l’ombre gigantesque de nos cornes, comme des tentacules cherchant à saisir la nuit.

Mégo était à côté de moi. Mégo, le meilleur des amis, le seul sur qui je pouvais compter. Il m’avait rejoint, glissant sans bruit, lorsque le soir tombant, la lune s’était lentement hissée bien haut au firmament. C’est à ce moment que la colonie des escargots se réfugiait dans leur coquille pour passer la nui. Plus aucun regard. La nuit était libre.

Je fus le premier à rompre le silence.

-          Nous allons faire une halte derrière cette grosse pierre. Maintenant que nous avons franchi la grille, nous ne craignons plus d’être découverts.
-          Tu as raison, approuva Mégo.

Nous nous glissâmes alors dans l’ombre protectrice de la pierre, pour souffler un peu.

« Hum ! Hum ! »

Nos cornes se dressèrent soudain. Nous n’étions donc pas seuls.

« Hum ! Hum ! » refit la voix de l’ombre.

Nos cornes, aux aguets, viraient de droite et de gauche, scrutant l’obscurité.
-          Qui est là ? lança Mégo, enflant sa voix pour lui donner de la hardiesse.
-          Hum ! Hum ! C’est moi ….
-          Non ! hurla mon ami, c’est pas vrai, pas cette escargotte !
-          Il est trop tard pour la renvoyer. Laissons-la venir avec nous ! répliquai-je. Je vis, alors, dans le regard de Griotte, une lueur de reconnaissance.
-          Elle aura peur. Elle nous retardera. Elle minaudera, comme toutes les escargottes, bougonnait Mégo.

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