mardi 24 novembre 2015

ANNEE 1767 - PREMIERE PARTIE




A la pêche ……

2 janvier 1767

Le 25 octobre dernier, le Capitaine Clerk, Anglois (sic), étant à la pêche de la baleine, près des bancs de Georges, en aperçut une dès le matin, qui n’étoit pas éloignée de son vaisseau ; tout de suite il jetta (sic) du monde dans son bateau pour lui faire donner la chasse. L’animal élevant sa machoire (sic), sous l’avant-bec du bateau, lui donna une secousse si violente, qu’il fit sauter en l’air le fils du Capitaine, qui étoit en disposition de la percer avec sa lance ; & lorsqu’il tomba, la baleine le saisit par le corps entre ses deux machoires (sic). On l’entendit alors pousser de grands cris au moment où elle les referma, & on voyoit encore une partie de son corps hors de la gueule de l’animal, lorsqu’il prit incontinent la fuite avec sa proie.


La chasse à la baleine

L'huile de baleine était le principal produit de cette chasse, servant d'abord à l'éclairage public, avant l'invention de l'éclairage au gaz ou des lampes à pétrole, mais aussi pour huiler les laines avant le peignage, comme lubrifiant de machines ou pour la fabrication de margarine ou de savon.
Au milieu du XIXe siècle, plus de 150 baleiniers américains naviguaient ainsi dans l'Océan Arctique, recueillant plus de 200 000 tonneaux d'huile en une seule saison. La pêcherie américaine déclina cependant progressivement, au profit notamment des Norvégiens, qui dans les années 1930 fournissaient 70% de la production mondiale d'huile de baleine.
En mars 1929, le baleinier norvégien Sir James Clark Ross, le plus gros baleinier de l'époque, débarqua à New York après un périple de sept mois dans l'Océan antarctique, ramenant un record de 51 000 tonneaux d'huile, évalués à un million et demi de dollars d'alors.

Le harponneur avait une importance capitale dans cette chasse, matelot adroit, expérimenté. Il se tenait debout, à l'avant de la pirogue. Il épiait,  armé d'un harpon ou d'une lance garnie de sa ligne, le moment favorable pour piquer le cétacé poursuivi par la baleinière.

Herman Melville, né en 1819, embarqua sur un baleinier, « le Ascushner », en 1841. Ce fut, pour lui, le commencement d’aventures et mésaventures Ses années de navigation sur différents baleiniers,  lui permirent de réaliser l’écriture  de son œuvre, « Mooby Dick ».


Fonds de commerce à vendre !

16 janvier 1767

Le sieur Pilet, Apothiquaire (sic) à Orbec, éxerce (sic) son état depuis plusieurs années avec succès & distinction ; il desireroit vendre son fonds de boutique, ainsi que sa maison, composée d’une belle et jolie boutique, sallon (sic) lambrissé, cuisine, plusieurs chambres et cabinets, jardin, lavoir & et toutes les commodités nécessaires à l’état d’Apothiquaire (sic) & à un ménage. S’adresser, à Rouen, à M. Ecalard, procureur au parlement, rue Beauvoisine ; à Orbec, audit (sic) sieur Pilet ; & à Lisieux, au même, qui procurera toutes les facilités possibles à l’acquéreur.


Une belle boutique, assurément une jolie maison grande et confortable avec jardin et lavoir, avec, en plus, des commodités. Le luxe !
Maintenant, il faut voir si l’affaire est intéressante et à combien s’élève cette transaction.



Découverte d’un trésor…..

16 janvier 1767

On écrit de Sens, qu’un-pan (sic) de mur des anciennes fortifications s’étant écroulé, a découvert une issue voûtée, qui conduisoit à une cave remplie d’armures d’acier antiques, très richement dorés, d’instrumens (sic) d’or à l’usage des sacrifices payens (sic), des statues de divinités de différens (sic) métaux, très-artistement (sic) travaillées, de plusieurs urnes & vases de porphyre, pleines de médailles d’or & de plaques d’argent, ornées de diverses inscriptions.

J’ai cherché dans les divers sites de la ville de Sens si je trouvais la mention de la découverte de 1767. Rien.
Les archives départementales en ligne n’affichent pas la presse, donc pas de gazette pour vérifier l’authenticité de cet article.

Le porphyre, pour information, est une pierre pourpre tachetée de blanc d’une grande dureté.
Elle fut très usitée par les Romains dans les éléments architecturaux de leurs édifices (colonnes, pavements, sculptures).


Vaincre le feu !

16 janvier 1767

Pour éteindre le feu aux Cheminées
Quand le feu prend à la suie d’une cheminée, il faut jetter (sic) dans un réchaud plein de feu quelques poignées de soufre, & et fermer l’ouverture de la cheminée, mais de façon que le soufre ait assez d’air pour brûler. Le feu ne tarde pas à s’éteindre, & la raison en est bien sensible : le feu pour durer a besoin d’air ; on ne peut conserver du feu dans le vuide (sic) ; deux feux trop voisins se détruisent, le plus fort éteint le plus faible : or le soufre, en brûlant, détruit le ressort de l’air & l’anéantit ; la cheminée, ainsi fermée, fait l’effet d’une machine pneumatique. Il faut donc que l’air manquant dans le tuyau, la suie enflammée s’éteigne, & tombe entrainée par la flamme du soufre brûlant.


Suite à ma demande et après lecture de ce qui est au-dessus, un pompier m’a répondu : 
« Le souffre est, encore au XXIème siécle,  un moyen d’extinction du feu dans les conduits de cheminées, attention conduits non tubés, car quand le souffre brule, il développe une force de chaleur qui peut faire fondre le tubage.
Le souffre agit par étouffement de deux manières :
Le souffre  s'enflamme rapidement produisant énormément de fumée. En raison d’une dépression, cette fumée est aspirée dans le conduit prenant  la place de l'air et diminuant ainsi l’intensité du feu.
Le souffre, emporté dans les fumées, vient se déposer en croûte sur les braises dans le  conduit. N'ayant plus assez d'air, le feu s'éteint seul par le refroidissement de la croute qui,  lourde, tombe naturellement, entrainant le charbon dans sa chute.

J’espère que cette réponse éclairera les phrases un peu alambiquées de l’article.



Ah, ma brave dame, ce n’est plus la qualité des articles d’antan !

16 janvier 1767

Rien de plus commun que les plaintes que l’on fait sur la mauvaise qualité de l’Encre ; la cause en est simple ; les marchands pour être en état de la donner à grand compte, épargne les ingrédiens (sic), qui d’ailleurs sont très chers depuis quelques années ; une autre raison vient encore à l’apui (sic) de celle-ci, c’est que tout le monde se mêle de faire de l’Encre, sans connoitre (sic) toutes les drogues nécessaires & les quantités ; il en résulte que la plûpart (sic) des Encres que l’on achete (sic) ne valent rien. Aussi il n’est pas rare de voir des pièces d’écritures faites depuis peu, & que l’on a bien de la peine à lire ; d’autres sont presque toutes effacées ; il en résulte de très-grandes (sic) conséquences bien connues de tout le monde. Ces réflexions ont engagé une personne, très au fait, de cette Province, à chercher les moyens de parer à ces inconvéniens (sic), en composant une Encre, qui joint à la beauté toute la solidité possible ; elle a encore une autre excellente qualité, c’est que le froid le plus vif ne peut la geler, au lieu de toutes les Encres gelent (sic) dans l’hyver (sic) se défont & viennent blanches. On trouve cette encre chez Gallier, marchand Mercier, rue saint Lo, à côté du Bureau d’Avis. On la vend par bouteilles cachetées. On trouve chez le même toutes sortes de papiers à Lettre & autres des meilleures qualités.


Le contrôle de la qualité des produits et du savoir faire professionnel a toujours existé.
Et puis, cette petite plainte sur les prix, toujours à la hausse….. Tiens, déjà ! Non ! Toujours !

De l’encre qui donne une écriture qui devient claire, s’efface parce que modifiée suite à l’ajout d’un produit pour en avoir une plus grande quantité, pour en vendre plus, pour plus de profits….. Tiens, tiens !

Vous vous souvenez sûrement de  cette boutique rue Saint Lo, tenue par le sieur Gallier. Mais si, la boutique à côté de celle de M. Machuel ! La boutique où l’on trouve une essence pouvant faire revivre les anciennes écritures devenues très claires.
Eh bien, c’est chez ce même sieur Gallier que l’on trouve les encres de la meilleure qualité !
Une adresse à retenir. Qu’on se le dise !



Une heureuse querelle de clochers !

23 janvier 1767

Lettre sur un Enfant cru mort, enséveli (sic) & sauvé de la sépulture par un hazard très-heureux (sic)
Voici, Monsieur, une aventure toute récente laquelle est bien propre à confirmer se sentiment de M. Bruhier sur les enterremens (sic) précipités.
La Sœur d’une Dame de condition de ma connoissance (sic) en Picardie, a été mariée à un Garde du Roi, en quartier à Troye (sic), il mena l’Eté dernier son épouse à Angoulême sa patrie ; il n’osa risquer de faire faire un si long voyage à un Enfant unique, précieux, âgé d’un an, dont la constitution étoit assez foible (sic) ; il le laissa entre les mains d’une sévreuse (sic). Pendant le voyage de ses parens (sic), l’enfant essuya une maladie si grave qu’il en meurt, au moins on le croit mort, il est enséveli (sic), & le Curé averti pour l’inhumation. La maison de cette sévreuse (sic) donne sur deux rues de différentes parroisses (sic). Le Curé qu’on avoit pas averti, étant prévenu des préparatifs qu’on faisoit dans l’autre paroisse, se pourvoit devant le Juge ; pour obtenir la préférence, & fait faire juridiquement à la sévreuse (sic) défense de laisser enterrer l’Enfant avant vingt-quatre heures. Pendant qu’on procéde pour obtenir un règlement, un mouvement de tendresse conduit la bonne femme vers son nourrisson enséveli (sic) depuis vingt quatre heures ; elle le regarde avec pitié, elle pleure, l’embrasse. Elle croit sentir au travers du linceuil (sic) le souffle leger (sic) d’une haleine, elle lui porte la main sur le cœur : il bat, s’écrie-t’elle (sic), sa joye (sic) est égale à sa surprise, elle se hâte de débarrasser ce cher Enfant des liens funèbres ; il ouvre les yeux, lui soûrit (sic), lui tend les bras. Il étoit parfaitement guéri au moment où l’on se préparoit à le placer pour jamais au rang des morts, & où il auroit été très-réellement (sic), par famine, malgré sa guérison, sans le procès de Messieurs les Curés. Qui se fût attendu à un si grand bien, d’une source féconde en malheurs ?


Une heureuse fin pour ce nourrisson. Mais combien n’ont pas eu cette chance ?
Pas assez d’informations pour vous conter l’histoire de ce petit qui a repris le cours de sa vie …..
Est-il parvenu à l’âge adulte, passant au travers des épidémies et maladies infantiles ?
Rien pour l’affirmer.

« Sévreuse » : ce mot désigne la nourrice, mais sûrement pas celle qui allaite son nourrisson, mais celle qui le nourrit au biberon. Celle qui le sèvre.
Linceul : drap de lin dans lequel le défunt était enveloppé avant d’être mis en terre.


Offre d’emploi à saisir

6 février 1767

« On demande pour un Bourg, situé entre Evreux, Louviers & Pacy, un Garçon Tourneur, de bonnes vie et mœurs, au fait surtout du rouettage ; il travaillera pour son propre compte, aura boutique, & les principaux outils de son métier, sera logé, nourri & blanchi à des conditions raisonnables. Il n’y en a point d’autres de sa profession à plus de deux lieues à la ronde, où il se trouve un très-grand nombre de personnes de tout âge & sexe, occupées à la filature pour les manufactures de draps, cotonnades & toiles. S’adresser à M. le Curé de la Croix, dans la vallée de l’Eure, trois lieues au-dessus de Louviers. »


On cherche un tourneur sur bois, spécialisé dans les machines à roue mues par une pédale et servant à filer, encore appelé « rouet ».
A cette époque pour gagner un peu d’argent, un grand nombre de femmes filait la laine, le chanvre et le lin, le soir près de la cheminée.
L’hiver, lorsque les travaux des champs, moindres, laissaient un peu de temps, les paysans tissaient pour des manufactures de la ville.
Toutes ces « artisans du textile à domicile » perdirent leur travail lorsque l’industrialisation rassembla dans un même et seul bâtiment, les manufactures, toutes les étapes de la fabrication des tissus.
A ce moment, privés d’un apport financier non négligeable, beaucoup d’entre eux quittèrent la campagne pour s’entasser dans des logements exigus et insalubres et embaucher dans ces manufactures des villes où ils travaillaient jusqu’à plus de quinze heures par jour.

Où pouvait-on trouver le curé de la Croix ?
Je pense pouvoir vous affirmer, en raison de sa distance avec Louviers, qu’il s’agit du curé de La Croix-Saint-Leuffroy.


Noce tragique

13 février 1767

« Nombre de lettres nous ont apris (sic) qu’une Noce se faisant à Paris, rue de la Huchette, la maison s’est subitement écroulée, & a enséveli (sic) sous ses ruines près de soixante personnes, un seul enfant a été sauvé. On attend un plus grand détail de ce malheur. »

Malgré une suite annoncée, rien dans les jours et mois qui ont suivi.
Soixante personnes réunis dans une maison qui ne devait pas être en très bonne état…. La vétusté et l’insalubrité des maison étaient courantes….
On s’entassait comme on pouvait dans une pièce seulement pour être à l’abri des intempéries…. Pour un grand nombre de ses locataires, le seul moyen pour se réchauffer était de se mettre au lit, à plusieurs sur la même pauvre couche, sous une maigre couverture.



Morte bien jeune !

28 février 1767

« N…. du Tot-Frontin ; épouse de Messire Maximilien d’Astron, Chevalier, Seigneur & Patron de Criquetot-l’Esneval, Anglesqueville & autres lieux, est morte au château de Criquetot-l’Esneval, au mois de janvier dernier, âgée de 27 ans. »


Voilà l’acte d’inhumation de cette jeune femme :

« Inhumation de honorable Dame Marie Suzanne Frontin.
Aujourd’hui, mardi vingtième jour de janvier mil sept cent soixante sept, le corps de Noble Dame Marie Suzanne Frontin de Varennes, épouse de haut et puissant seigneur Messire Joseph Maximilien D’astron chevalier Baron, patron châtelain et ancien haut justicier de Criquetot l’Esneval, d’Englesqueville l’esneval, les Buquets mellemont, Claire, Azelonde, Yancourt, l’Epinay, Seigneur de Mointot, autres fiefs et Seigneuries, fille de Messire François Frontin de Varennes, chevalier Seigneur de St Pierre d’Epinay, du Valdruel et autres lieux et de noble dame marie Soyer d’Intraville, âgée de viron vingt six ans et demi, decedee d’hier en cette paroisse, munie des saints sacremens de pénitence d’Eucharistie et d’Extreme Onction, a été inhumé dans le chœur de cette église par discrette personne maitre Claude Robert Georges prêtre curé d’Englesqueville l’Esneval soussigné. En presence et du consentement de discrette personne  maitre Etienne Roche prêtre curé de ce lieu, Doyen du Doyenné du havre. En présence de messire jean Plaimpel de Prebois capitaine des grenadiers de France, chevalier de l’ordre roïal et militaire de Saint Loüis, de cette dite paroisse et autres soussignés. »

De quoi est décédée cette jeune femme ?
J’ai consulté les divers actes pensant qu’elle était décédée en couche, mais aucun baptême prouvant une naissance.

J’ai retrouvé toutefois l’acte de mariage célébré à peine sept années plus tôt, dans la paroisse de Saint Godard à Rouen. Vous pouvez en trouver quelques extraits ci-dessous :

« Le mercredi trentième jour de juillet mil sept cent soixante……
Messire Joseph Maximilien d’astron chevalier seigneur et patron chatelain et haut justicier de Criquetot l’Esneval, Anglegueville l’esneval et autres lieux, fils majeur de feu messire françois adrien d’Astron chevalier colonel de dragons, chevalier de l’ordre royal militaire de St Louis et de feüe noble dame marie magdeleine Leroux du Bourgtheroulde ses père et mere de la ditte paroisse de criquetot d’une part et de noble demoiselle marie suzanne frontin fille mineur de Messire françois frontin de varenne chevalier seigneur de St Pierre de pinay, du Val Druel et autres lieux, et de noble dame marie Soyer d’intraville ses père et mere de fait de cette paroisse et de droit de celle de Rutieville……..
En presence de Messire Eustache Thomas Dandasne de Quievreville chevalier seigneur de Beaumont du tremblay et autres lieux chevalier de l’ordre royal et militaire de St Louis…..
Messire Jacques françois de freville chevalier seigneur d’intraville aide major de la capitainerie de Dieppe…
Messire Charles Aprise de morienne capitaine de cavalerie brigadier des Gardes du corps du Roy ….
Messire jacques Louis Joseph Dutor frontin…… »
Signature en bas de l’acte de Duval Desservant de St Godard

J’ai également retrouvé l’acte de mariage des parents de Noble Dame Marie Suzanne Frontin de Varennes :

Mariage dans la paroisse St Vincent à Rouen, le 12 septembre 1737.

……Monsieur Louis Frontain âgé de 33 ans écuyer fils de M. Loüis frontain écuyer sieur de Varainne et de dame marguerite defreville de la Haye de la paroisse de Saint Gervais …..
…. Demoiselle marie suzanne soyer d’intraville agée de 20 ans fille de feu monsieur adrien …. (autre prénom illisible) écuyer seigneur du petit et grand couronne d’intraville d’Espinay Val Druel et autres lieux et de noble dame marie genevieve Nicolle Ursulle Turquentin de cette paroisse……….


Pas d’acte de baptême découvert …. Hélas !!
Difficile de reconstituer un arbre généalogique concernant de « Nobles et hauts  seigneurs » et « honorables dames » en fonction de leurs multiples propriétés ici, là et ailleurs …….

Sur le site de Criquetot, j’ai trouvé ce qui suit :
« Louis XI édifie le marché du village en 1476,Charles IX séjourne en 1563 au camp d’Azelonde, venant assiéger Le Havre alors occupé par les Anglais. La région est un important foyer protestant durant le XVIème siècle. De 1606 à 1654, le patronage de Criquetot est aux mains de Claude de Prunelé. Maximilien Dastron est le dernier seigneur de Criquetot-l’Esneval, seul héritier des terres de ses aïeux, de 1762 à 1789. En 1789, à la Révolution, il dut partir. Il décéda à Rouen en 1806. »



La Cour en deuil !

27 mars 1767

« Madame la Dauphine a enfin succombé à ses douleurs, & est décédée à Versailles le 13 de ce mois, âgée de 35 ans quatre mois neuf jours universellement regrettée pour ses éminentes vertus.
Le 17 la Cour a pris le deuil pour six mois, le corps a été exposé jusqu’au 21 qu’il a été transporté à Sens. Cette Princesse ayant désiré que son cœur fût porté à Saint Denis, il y fut porté & déposé le 18, accompagné par la comtesse de la Marche. »


Marie Josèphe Caroline Éléonore Françoise Xavière de Saxe est décédée à Versailles le           4 novembre 1731. Elle avait vu le jour le 4 novembre 1731 à Dresde.
Fille d'Auguste III, roi de Pologne et électeur de Saxe et de Marie-Josèphe d'Autriche, elle était, par son mariage avec Louis Ferdinand, fils de Louis XV,  en 1747, devenue Dauphine de France.

Elle fut la mère des derniers rois de France: Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.

Louis Ferdinand son « Epoux-Dauphin », fils de Louis XV et de Marie Leszczynska, était décédé 15 mois plus tôt, le 20 décembre 1765, au château de Fontainebleau.



Electricité !

27 mars 1767

« M. l’Abbé Nolet, célébre (sic) Physicien, connu par nombre de bons ouvrages, est parvenu au point de diriger d’une maniére (sic) sûre les feux électriques, selon tel dessein que l’on veut, de leur marquer des lettres, des syllabes, des mots, &c. d’en former des cercles lumineux, des pyramides, de les employer dans des tableaux peints, de façon qu’ils éclairent & animent pour ainsi dire les figures. Ces illuminations électriques ont fourni le sujet d’un mémoire très-curieux (sic), que ce célébre (sic) Physicien a lû (sic) à la derniére (sic) rentrée publique de l’académie royale des sciences de Paris. »


Jean Antoine Nollet, dit l'abbé Nollet, est un physicien français qui fut associé aux travaux de Du Fay et de  Réaumur. Né à  Primprez dans le Noyonnais le 19 décembre 1700, il décéda le 24 avril 1770.

Nollet a beaucoup contribué à répandre en France le goût et l'étude de la physique par des expositions claires et attrayantes. Il s'était surtout occupé de l'électricité : il conçut les premiers électroscopes, fit connaître en France la bouteille de Leyde, dont il réalisa une version « sèche », et pressentit dans les feux de Saint-Elme et la foudre l'action de l'électricité.

Pas du tout scientifique, mais alors, pas du tout, je suis allée, après lecture du paragraphe ci-dessus voir de quoi il s’agissait.

·       L'électroscope : appareil de mesure scientifique qui permet la mise en évidence de la charge électrique d'un corps. Dans ses versions évoluées l'électroscope permet de mesurer la charge d'un corps et devient dès lors un électromètre.

·       La bouteille de Leyde : ancêtre du condensateur. Elle fut réalisée la première fois en 1745 dans la ville de Leyde (ou Leiden) aux Pays-Bas par Pieter van Musschenbroek d’où son nom.
La première application de ce condensateur était de donner des commotions (chocs électriques ou électrisations) au public dans les foires. Par exemple, à Versailles, on présenta au roi Louis XV l'expérience de la décharge d'une grosse bouteille de Leyde à travers le circuit formé de plus de deux cents courtisans.

·       Le feu de Saint-Elme : phénomène physique, ne se produisant que dans certaines conditions météorologiques telles les lueurs apparaissant aux extrémités des mâts des navires ou sur les ailes des avions certains soirs. Ce phénomène se crée parfois aussi en très haute altitude, au-dessus des cumulonimbus. Dans ce cas, on parlera de "farfadets".



Quelle barbarie !

17 avril 1767

« On a eu le 7 de ce mois en cette ville le terrible spectacle d’une éxécution (sic) peu commune : un prisonnier du bailliage accusé de vol, voyant son procès presque fini, se coupa l’artère d’un bras, & par-là se donna la mort ; son corps fut mis dans le sel, son procès lui a été fait comme à un suicide ; & sur l’appel (sic) au parlement, cette Cour a ordonné que le cadavre seroit traîné par les rues de cette ville, ensuite pendu par les pieds, & jetté (sic) sur les bruyères saint Julien, ce qui a été éxécuté (sic) ».

Un condamné qui se suicide, de surcroit, aucune chance de découvrir son acte d’inhumation.
Les restes de ce pauvre homme ont dû être jetés dans une fosse commune.
Pour quel larcin était-il condamné ? Peut-être trois fois rien. Quand on sait que l’on condamnait au bagne celui qui volait un pain, sans se soucier si son geste n’était guidé que par la faim.
Mais, « qui vole un œuf, vole un bœuf » dit le proverbe !

Rien d’humain dans tout cela. Les juges n’ont surement pas été inquiétés. J’espère simplement qu’ils ont très mal dormi pendant de nombreux mois…… Pas sût, toutefois !

Les Bruyères Saint Julien n’est autre que le quartier actuel des Bruyères à la croisée de Rouen, Sotteville-les-Rouen et Petit-Quevilly.


Découverte scientifique

24 avril 1767

« Par une lettre du 29 Octobre dernier, écrite du Port au Prince, on a apris (sic) que M. Chervin avoit trouvé un nouveau moyen de dessaler l’eau de la Mer, & qu’il l’avoit généreusement communiqué par amour pour l’humanité ; il est d’autant plus estimable qu’il est des plus faciles. Le 28 Octobre M. de la Roche, Apothicaire au Port au Prince en fit publiquement l’épreuve ; il sut devant nombre de personnes prendre trois bouteilles & demie d’eau à la mer, les mit dans son Alambic, & par-dessus deux cuillerées à bouche d’huile d’olive, brouilla bien le tout ; & après l’avoir distillé, il en tira trois bouteilles d’eau douce très-bonne : voilà une grande opération éxécutée (sic) par un moyen bien simple. »


Un article du CNRS affirme que cette opération de convertir l’eau salée de la mer en eau douce est possible, grâce au processus de désalinisation.
Ce processus consiste à chauffer l’eau de mer pour libérer de la vapeur d’eau. Cette vapeur (sans sel) va être ensuite condensée pour devenir de l’eau potable. C’est le cycle de l’eau ou l’énergie utilisée est le soleil.
Il faut donc une certaine quantité d’énergie pour transformer cette eau (environ 15 kWh/m3).


Une histoire anglaise

15 mai 1767

« Une lettre de Dieppe nous a apris (sic) le fait suivant. Une Dame Angloise, probablement une demoiselle, y étant accouchée il y a nombre d’années d’une fille, la mit à nourrice à Neuville, à un quart de lieue, & peu après repassa en Angleterre, après avoir laissé quelqu’argent à la Nourrice. N’ayant donné aucune nouvelle pendant bien du tems (sic) pour des raisons que l’on ignore, la Nourrice crut que ses parents l’avoient abandonnée ; elle prit donc le parti de l’élever comme les siens ; & étant parvenue en âge de travailler, elle l’envoya à la ville vendre du lait, des légumes, ramasser du fumier, & autres travaux semblables. Pendant ce tems (sic) ses père et mere (sic) ayant oublié le nom du village & de la nourrice, faisoient toutes les perquisitions possibles ; & étant parvenus à connoître (sic) le lieu de sa demeure, ils envoyèrent de l’argent pour la mettre au couvent & lui apprendre (sic) qui elle étoit : peu après un de ses Oncles est venu la chercher, & il est reparti avec elle le 6 de ce mois pour l’Angleterre : on la dit fille d’un Seigneur très-riche. »

Pas suffisamment d’information sur les patronymes, lieux et dates pour reconstituer l’histoire qui ne restera qu’un beau conte de fée, pour faire rêver les petites filles ….. 


Seconde histoire anglaise

22 mai 1767

« On apprend de Bulwell, en Nottigham-Hire, que Madame Melville, épouse de M. Melville, Marchand de Toile en cette ville, est grosse de son 28e enfant depuis 16 ans de mariage : elle a 22 enfans (sic) vivans (sic) qui se portent bien. »


Pas de possibilité, malheureusement, de découvrir les divers actes de naissances. Mais,          28 enfants en 16 ans !!!!  Ouah ! Cela valait le coup de vous soumettre cette information.

Ce couple aurait, d’ailleurs comme beaucoup d’autres, pu obtenir le prix Cognacq-Jay.
En effet, ce prix a été créé en 1922 grâce à un don de 20 000 francs or donné à l'Institut de France, récompensant annuellement 300 familles nombreuses, ayant eu au moins cinq enfants, voire souvent beaucoup plus.

Les généreux donateurs en étaient :
 Ernest Cognacq,  né en 1839 à  Saint-Martin-de-Ré et Marie-Louise Jaÿ, née le 1er juillet 1838 à Samoëns.
Ils s’étaient unis en 1872 et n’avaient jamais vu leur désir d’avoir des enfants se concrétiser.

Un de mes grands-oncles bretons a obtenu ce prix, je crois après la Première Guerre Mondiale……. Je ne sais pas combien d’enfants étaient nés de leur mariage. Je vais vérifier tout cela !


Pour faire « bonne impression »

29 mai 1767

« Les Sieurs Fleury qui ont établi depuis deux ans une manufacture de toiles peintes & imprimées à Pavilly, viennent de mettre leur magasin chez le sieur Grisel, Mercier, rue S. Nicolas, pour recevoir les étoffes qu’on voudra leur faire parvenir, & livrera celles imprimées ; en le faisant avertir il fera prendre les marchandises chez les personnes, sans qu’il en coûte rien pour le port & raport (sic).
Na. C’est par erreur que l’on a mis dans les avis & affiches que le sieur Grisel a fait distribuer & afficher, qu’il tiendra magasin chez lui pour la vente des dites toiles, ce n’est que pour les recevoir & les renvoyer à leur destination. »


J’ai fait des recherches….. Pour ce faire, je me suis plongée dans le premier volume de « Les Pavillais aux 19ème et 20ème siècles » de Eric Vandecandelaere, pensant découvrir quelques dynasties de manufacturiers de Pavilly et notamment une dynastie « Fleury ».
Le livre et très riche, très intéressant mais pas assez « Fleury » en ce qui concerne ma recherche, car si « Fleury » il y eu un temps dans cette ville, ces manufacturiers n’y sont pas restés suffisamment pour marquer leur époque. Il est vrai aussi que ma recherche concernait le milieu et la fin du 18ème siècle ……

Pavilly garde la mémoire d’un grand nombre de filatures et de nombreux moulins qui ont eu leur heure de gloire, mus par les cours d’eau : le Saffimbec et l’Austreberthe.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.