N’ayant
eu aucun écrit, j’en déduis que personne n’aime l’automne.
Dommage,
il y avait tant à dire sur les couleurs automnales…
Ce
que j’aime,
Marcher
dans le tapis épais des feuilles tombées et les faire voler, leur redonnant ainsi
un moment leur légèreté perdue !
Allumer
les premiers feux dans la cheminée, annonciateurs des prochaines châtaignes que
l’on pourra y faire griller, et déguster ! Goût et senteur automnaux.
Regarder
les premiers ciels tourmentés, arborant
une multitude de nuances de gris ! Les nuages se poursuivent, se
déforment, s’étirent avant de se reconstituer. L’imagination est à son comble,
n’y-a-t-il pas ici, la tête d’un dragon qui devient immense navire, puis champignon
gigantesque ….
Mais….
Ce
que je déteste,
Ce
changement d’heure qui fait tomber la nuit plus tôt, nous enfermant dans l’incertitude
d’un noir profond jusqu’au lendemain matin de plus en plus tard ….
Ce
brouillard accroché au sol, lourd et persistant, mur d’ouate dans lequel on s’enfonce
sans pouvoir en sortir, mur si blanc que l’on perçoit dedans comme des feux
follets brillants et voltigeant….
Ces
premiers froids qui vous transpercent annonçant ceux plus hivernaux accompagnés
de bises glaciales……
Quelques
poèmes sur l’automne que je vous laisse découvrir :
Automne Guillaume
Apollinaire, Alcools, 1913
Dans le brouillard s’en vont un
paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan
chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un cœur que l’on brise
Oh! l’automne, l’automne a fait mourir
l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises
Dans le parc …. Albert Samain, Le chariot d’or
Dans le parc aux lointains voilés de
brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos cœurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos cœurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.
Les quatre saisons – l’automne Charles Cros, Le coffret de santal
L’automne fait les bruits froissés
De nos tumultueux baisers.
De nos tumultueux baisers.
Dans l’eau tombent les feuilles
sèches
Et sur ses yeux, les folles mèches.
Et sur ses yeux, les folles mèches.
Voici les pèches, les raisins,
J’aime mieux sa joue et ses seins.
J’aime mieux sa joue et ses seins.
Que me fait le soir triste et rouge,
Quand sa lèvre boudeuse bouge ?
Quand sa lèvre boudeuse bouge ?
Le vin qui coule des pressoirs
Est moins traître que ses yeux noirs.
Est moins traître que ses yeux noirs.
Matin d’Octobre François
Coppée, Promenades et Intérieurs
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente. Ou peut les
suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
Roses d’automne
Nérée Beauchemin
Aux branches que l’air rouille et
que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur cœur vermeil.
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur cœur vermeil.
Dans sa corbeille d’or, août
cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.
Les bosquets sont ravis, le ciel
même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.
En ces fleurs que le soir
mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.
Tardives floraisons du jardin qui
décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.
Voici que la saison décline Victor Hugo, Dernière gerbe
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
J’espère
que vous avez apprécié ce petit moment de poésie.
J’attends
avec impatience que vous « sautiez le pas », en osant déposer vos
écrits……
Bientôt,
peut-être ???
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