samedi 3 novembre 2018

HiSTOIRE DE VILLAGE - 1792 Villettes



Chapitre 9 – Fin possible numéro 2


L’engagement – seconde partie

La porte de la cellule s’ouvrit. Jean Jacques Philippe Signol leva la tête nonchalamment.
Pourquoi se presser, il avait tout son temps à présent, enfin, presque ?
Deux hommes entrèrent. Ils n’avaient pas vraiment l’air d’être des juges, mais des soldats plutôt, aux chapeaux emplumés qu’ils enlevèrent en entrant.
« Citoyen ! lança le premier, un homme petit et râblé. Nous venons de voir tes juges et nous avons une proposition à te faire. »

Jean Jacques Philippe Signol ne daigna pas se lever. Pourtant, ces deux hommes semblaient être très importants.
Importants !
En cette période où les têtes tombaient comme feuilles en automne qui pouvait se prétendre important ?
Lui-même, Jean Jacques Philippe Signol, avait cru en cette république, en l’égalité et la fraternité des hommes .... Foutaise, tout cela !
Le voilà bien avancé, à présent. Et ces deux-là, tout emplumés comme des paons qui venaient lui faire une proposition.
« Citoyen ! reprit l’homme petit et râblé, au nom de la patrie, nous sommes venus te proposer de sauver ta vie.
-          Encore ! Mais on ne peut donc point me laisser en paix. Et puis, sauver ma vie, à présent, alors qu’il y a à peine une heure, il était question de me l’ôter, pensa le condamné.
-          Voilà, poursuivit le second, un être filiforme, très grand et aux yeux creux cernés de noir, tout le contraire de son compagnon. Sauver ta vie est un bien grand mot, je dirai plutôt, de donner ta vie volontairement et bravement, les armes à la main. La patrie a besoin d’hommes pour défendre ses frontières et repousser l’ennemi.

Le plus petit des deux hommes déroula alors le parchemin qu’il tenait dans ses mains, en ajoutant :
« Il te suffit de signer cet engagement dans les rangs de l’armée et ta condamnation sera annulée. Si tu es sauf, la paix revenue, tu auras, par tes actes de bravoure, gagné ta liberté. »

Qu’avait-il à perdre à signer ce document ?
Mourir pour mourir, en effet, autant que ce soit l’arme au poing, plutôt que les mains liées derrière le dos.

Jean Jacques Philippe Signol signa donc pour aller affronter la mort d’une autre manière.

A cette époque, il fallait des soldats, alors, lorsqu’un homme jeune ou dans la force de l’âge se trouvait condamné à mort, il avait deux possibilités, la larme tranchante de la guillotine ou les balles et boulets ennemis.

Cette société nouvelle qui prônait, haut et fort, la fraternité entre les êtres humains enrôlait des hommes pour aller en tuer d’autres !!

L’histoire depuis la nuit des temps n’est faite que de conflits et de morts violentes !


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