mercredi 25 mars 2020

HISTOIRE VRAIE - LES EMPOISONNEUSES


HISTOIRE VRAIE
DES SIECLES D’EMPOISONNEUSES

L’AFFAIRE BODIN - BOURSIER




CHAPITRE 2

Le docteur Bordot vint le samedi. Puis, le lendemain, dimanche, un second médecin, le sieur Tarta se présenta au chevet du malade. Les deux hommes de sciences malgré leurs soins ne purent rien faire. Le mal empirait. Le malade déclinait.

Le sieur Toupié, élève en médecin, veilla le malade toute la nuit[1] du dimanche au lundi. Il avait ordre de poser des sangsues sur les bras du pauvre Boursier agonisant, et également des sinapismes sur ses jambes.
Traitement qui ne fit qu’affaiblir encore plus le moribond qui expira le lundi, sur les quatre heures du matin, dans les bras de l’amant de sa femme, le dit Kostolo.
Une mort très rapide qui laissa perplexes les médecins qui demandèrent à la veuve la permission d’ouvrir le corps pour en connaître les causes.
Le début d’été étant torride, la putréfaction du corps dégagerait assurément, rapidement, des odeurs qui pouvaient nuire au commerce.
Ce fut donc pour cette raison que Mme veuve Boursier refusa l’autopsie.
Et de plus, l’enterrement n’était-il pas déjà programmé pour le lendemain ?

Ce fut donc le lendemain, mardi, à 10 heures que le corps du défunt fut descendu dans une fosse creusée, à cet effet, dans le cimetière du Père Lachaise.

Tout cela fit bien jaser. Normal !!
Ce décès soudain semblait suspect.
Le sieur Kostolo eut l’esprit effleuré par quelques doutes..... Le poison !! Mais très vite, il chassa cette idée qu’il trouva malsaine, se gardant bien d’en parler à quiconque.

Les médecins Bordot et Tarta insistèrent pour que soit effectuée une autopsie. Tout simplement parce qu’il fallait savoir de quoi était décédé le sieur épicier afin de préserver ses enfants. Cette maladie pouvait être héréditaire. Mieux valait savoir !

Voilà pourquoi, Mme Bodin veuve Boursier demanda audience au Procureur du Roi.
Le 30 juillet 1823, le cadavre fut exhumé devant témoins.
Il y avait là, afin d’identifier « l’exhumé » :
Les docteurs en médecin Bordot et Tarta qui avaient soigné, sans résultat, le pauvre défunt.
La demoiselle Reine, fille de boutique, celle qui se trouvait dans les confidences des escapades extraconjugales de sa maîtresse.
Joséphine Blin, domestique, celle-là même qui avait préparé la soupe.
Béranger, le garçon de boutique.
Toutes ces personnes connaissant fort bien le sieur Boursier.
Chacun confirma, devant le cercueil ouvert, que le corps exhumé était bien celui de Guillaume Etienne Boursier.

L’examen du corps ne confirma nullement les soupçons du corps médical, à savoir une rupture de vaisseaux dans la poitrine, mais la découverte fut bien pire, bien plus horrible : Cet homme était décédé d’une mort voulue, programmée, effectuée par une main assassine, ayant versé du poison.

Le 1er août 1823, le dossier de cette malheureuse affaire arriva sur le bureau du juge d’instruction qui se rendit sans tarder à l’épicerie de la rue de la Paix.
                                                                               
La veuve Boursier était  alitée, souffrante. La mort de son époux l’avait anéantie. Elle fit l’objet d’une haute surveillance de la part de la police. Elle était devenue la première suspecte.
La perquisition effectuée au domicile Boursier et à la boutique, tout comme au domicile de Nicolas Kostolo ne donna aucun résultat.

Il fallait au plus vite connaître la réalité des faits.
Que s’était-il produit ce 28 juin au matin, juste avant 9 heures, dans la salle à manger, entre le moment où Joséphine Blin avait déposé la casserole contenant la soupe au riz et une assiette et l’absorption des premières cuillerées de la soupe par le maître des lieux ?

Aucun étranger n’étant entré dans la salle à manger, l’acte meurtrier ne pouvait venir que d’un familier.
Et cet acte effectué après que la domestique ait soustrait un peu de soupe pour elle et le petit. Ces deux dernières personnes n’ayant pas été malades.

Marie Adélaïde Boursier, selon ses dires, avait également goûté cette soupe.

Alors ?

Marie Adélaïde Boursier et Nicolas Kostolo furent arrêtés......

Le procès dévoilera peut-être la vérité.




[1] Auprès de lui également, Mme Boursier et le sieur Kostolo.

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