HISTOIRE
VRAIE
DES
SIECLES D’EMPOISONNEUSES
L’AFFAIRE
BODIN - BOURSIER
CHAPITRE 2
Le docteur Bordot vint le samedi. Puis,
le lendemain, dimanche, un second médecin, le sieur Tarta se présenta au chevet
du malade. Les deux hommes de sciences malgré leurs soins ne purent rien faire.
Le mal empirait. Le malade déclinait.
Le sieur Toupié, élève en médecin,
veilla le malade toute la nuit[1] du dimanche au lundi. Il
avait ordre de poser des sangsues sur les bras du pauvre Boursier agonisant, et
également des sinapismes sur ses jambes.
Traitement qui ne fit qu’affaiblir
encore plus le moribond qui expira le lundi, sur les quatre heures du matin, dans
les bras de l’amant de sa femme, le dit Kostolo.
Une mort très rapide qui laissa
perplexes les médecins qui demandèrent à la veuve la permission d’ouvrir le
corps pour en connaître les causes.
Le début d’été étant torride, la
putréfaction du corps dégagerait assurément, rapidement, des odeurs qui
pouvaient nuire au commerce.
Ce fut donc pour cette raison que Mme
veuve Boursier refusa l’autopsie.
Et de plus, l’enterrement n’était-il pas
déjà programmé pour le lendemain ?
Ce fut donc le lendemain, mardi, à 10
heures que le corps du défunt fut descendu dans une fosse creusée, à cet effet,
dans le cimetière du Père Lachaise.
Tout cela fit bien jaser. Normal !!
Ce décès soudain semblait suspect.
Le sieur Kostolo eut l’esprit effleuré
par quelques doutes..... Le poison !! Mais très vite, il chassa cette idée
qu’il trouva malsaine, se gardant bien d’en parler à quiconque.
Les médecins Bordot et Tarta insistèrent
pour que soit effectuée une autopsie. Tout simplement parce qu’il fallait
savoir de quoi était décédé le sieur épicier afin de préserver ses enfants.
Cette maladie pouvait être héréditaire. Mieux valait savoir !
Voilà pourquoi, Mme Bodin veuve Boursier
demanda audience au Procureur du Roi.
Le 30 juillet 1823, le cadavre fut
exhumé devant témoins.
Il y avait là, afin d’identifier
« l’exhumé » :
Les docteurs en médecin Bordot et Tarta
qui avaient soigné, sans résultat, le pauvre défunt.
La demoiselle Reine, fille de boutique,
celle qui se trouvait dans les confidences des escapades extraconjugales de sa
maîtresse.
Joséphine Blin, domestique, celle-là
même qui avait préparé la soupe.
Béranger, le garçon de boutique.
Toutes ces personnes connaissant fort
bien le sieur Boursier.
Chacun confirma, devant le cercueil
ouvert, que le corps exhumé était bien celui de Guillaume Etienne Boursier.
L’examen du corps ne confirma nullement
les soupçons du corps médical, à savoir une rupture de vaisseaux dans la
poitrine, mais la découverte fut bien pire, bien plus horrible : Cet homme
était décédé d’une mort voulue, programmée, effectuée par une main assassine,
ayant versé du poison.
Le 1er août 1823, le dossier
de cette malheureuse affaire arriva sur le bureau du juge d’instruction qui se
rendit sans tarder à l’épicerie de la rue de la Paix.
La veuve Boursier était alitée, souffrante. La mort de son époux
l’avait anéantie. Elle fit l’objet d’une haute surveillance de la part de la
police. Elle était devenue la première suspecte.
La perquisition effectuée au domicile
Boursier et à la boutique, tout comme au domicile de Nicolas Kostolo ne donna
aucun résultat.
Il fallait au plus vite connaître la
réalité des faits.
Que s’était-il produit ce 28 juin au
matin, juste avant 9 heures, dans la salle à manger, entre le moment où
Joséphine Blin avait déposé la casserole contenant la soupe au riz et une
assiette et l’absorption des premières cuillerées de la soupe par le maître des
lieux ?
Aucun étranger n’étant entré dans la
salle à manger, l’acte meurtrier ne pouvait venir que d’un familier.
Et cet acte effectué après que la
domestique ait soustrait un peu de soupe pour elle et le petit. Ces deux
dernières personnes n’ayant pas été malades.
Marie Adélaïde Boursier, selon ses
dires, avait également goûté cette soupe.
Alors ?
Marie Adélaïde Boursier et Nicolas
Kostolo furent arrêtés......
Le procès dévoilera peut-être la vérité.
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