Soyons fous pour une fois ..... Un peu de
vocabulaire sortant de l’ordinaire !
Pour s’insulter, nos ancêtres avaient du vocabulaire
et du beau.
En fait, ils possédaient l’art et la manière
d’emballer des qualificatifs fort désagréables dans de la dentelle finement
ouvragée !
Vous êtes prêts ?
Bréneux
qui au féminin donne bréneuse.
De « bran » ou »bren », au sens de
d’excrément, souillé de matière fécale – (Joliment dit !), au sens propre
du mot... (enfin, propre, si on veut !!).
Et au sens figuré : mauvais – laid.
Le verbe « embrener », vers 1532, signifiait « salir d’excrément »...
avec le temps il a évolué en « emmerder », qui changea aussi de sens
et fut utilisé pour : embêter – ennuyer.
Au XVème siècle, lorsque quelqu’un se voyait traité
de « breneux », il fallait traduire par « merdeux » !
Lansquenet !
Autre injure venant de la transformation d’un mot
allemand : Landsknecht de « land » : pays – terre et
« knecht » : serviteur.
Un « landsknecht » était donc un valet de
ferme.
Mais dans une bouche haineuse, il prenait la
signification de « bouseux » !!
Clabaudeuse.
Pour bien connaître la signification de cette
injure, il faut remonter très loin......
1501, un « clabaud » était une espèce de
chien qui aboyait très fort. Ce mot donna le verbe « clabauder »,
aboyer très fort.
1511, ce n’étaient plus les chiens qui clabaudaient,
mais les humains. Non, les humains n’aboyaient pas, mais criaient très fort à
tort et à travers, souvent pour ne dire que des inepties ou médire avec
emphase.
Clabauder contre quelqu’un : médire – cancaner.
Le temps passa.....
1554 – on trouvait une clabaudeuse (pas qu’une
d’ailleurs....)
Un clabaudage, en
1567.
Et une clabauderie en 1611.
D’ailleurs, sans être une injurie véritablement, le
terme n’était pas très flatteur pour celle qui en était la cible. Je dis
« elle », car je n’ai pas découvert de masculin à
« clabaudeuse » !!!
Assurément, c’est un oubli !!
_=_=_=_=_=_
Chaque grande ville, dans les temps anciens
possédait ce lieu intouchable, impénétrable..... « une coure des miracles ».
S’entassaient là, des exclus de la société, vivant
de mendicité. Pour attirer les bonnes grâces des âmes sensibles, bons
comédiens, ils feignaient maladies et handicaps.
Revenus dans leur refuge, loin de tout regard, ils
redevenaient sains et bien-portants, comme par miracle, d’où le nom de leur
« quartier résidentiel ».
Il y avait les « sabouleux », faux
épileptiques la bave au bord des lèvres. Une bave qui effrayait les passants
qui donnaient une piécette afin de s’éloigner bien vite.
Une bave de savon, sabouleux. Il suffisait d’un tout
petit morceau de savon placé sous la langue et que la salisse faisait mousser.
Le « malingreux » était un faux
mendiant qui exhibait d’abominables plaies, fausses ou entretenues, pour faire
pitié, toujours dans le but d’escroquer les braves gens trop sensibles.
Vers 1690, ce mot prit le sens de personne délicat,
chétive.
Depuis 1867,
malingreux, devint adjectif sous la forme « malingre » :
de mal (mauvaise santé) et haingre ou heigre (chétif – maigre).
........................ à suivre
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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