jeudi 27 août 2020

NOUVELLE HISTOIRE VRAIE - CHAPITRE 3


 

Nouvelle Histoire vraie

Chapitre 3

 

Le Roman de Marie-Angélique Guillin Pelletier

 Une vie qui commença le 15 avril  1863, au lieu-dit la Basse Closerie dans la commune de Bellavilliers dans l’orne.

A la mairie, ce jour-là,  Henri Constantin Pelletier, propriétaire-cultivateur, était venu déclarer la naissance de sa fille, Marie-Angélique Désirée dont sa femme, Marie Louise Bothereau venait d’accoucher.

Marie Louise était gantière et bien sûr, sa fille, Marie-Angélique suivant l’apprentissage de sa mère, devint elle-même gantière.

 La jeune fille rencontra un garçon….. logique et banal…. Mais pourquoi se maria-t-elle si tôt ?

En effet, elle n’avait que seize ans[1], le 15 avril 1880 lorsqu’elle convola avec Celestin Guillin, âgé de vingt-un ans.

Par amour, sans doute.

 

Les jeunes époux eurent deux enfants :

·         Adrien Achille qui naquit à Paris dans le 14ème arrondissement, le 5 janvier 1884

·         Angèle[2]….

 

Un premier malheur dans la vie de Marie Angélique Désirée Guillin, née Pelletier, fut le décès de son mari, le 15 février 1886 à Eperrais dans l’Orne, au domicile parental.

Célestin Guillin n’avait que vingt-sept ans.

Sur l’acte de décès, il est noté :

« Epoux de Pelletier Marie Angélique, 23 ans, domicile supposé à Paris »

Et concernant le défunt :

« décédé à son domicile de la Girondière à Eperrais »

 

Les époux vivaient-ils séparément ?

 

L’année 1912 fut une année des plus noires.

 

Le fils de Marie Angélique veuve Guillin, Adrien Achille[3], avait épousé, le  22 août 1908 dans la mairie du 5ème arrondissement de Paris, une demoiselle Louise Blanche Chenal.

Le 24 juin de l’année suivante naissait un petit Roger Adrien Léon.

 

1912 !!

·         Décès de Louise Blanche Chenal épouse Guillin, le 7 juillet, rue du Faubourg Saint-Antoine. Teinturière – 28 ans.

·         Décès de Adrien (Charles) Achille, le 3 décembre – au 48 boulevard de Bercy à Paris.[4]  Relieur – 28 ans.

 

En 1912, Marie Angélique Désirée Pelletier, veuve Guillin, habitait à Melun, Seine-et-Marne où elle était domestique chez un vieux monsieur qui, lui aussi, vint à mourir, laissant toutefois à sa fidèle domestique un legs de 20 000 francs. Une sacrée somme pour l’époque. Le temps de voir venir……

 

Alors, un jour de désœuvrement, cherchant à redonner un  sens à sa vie, lasse de tous ces deuils, elle décida de « refaire sa vie ».

Et pourquoi pas !

Et pourquoi pas…… les petites annonces dans le journal ?

 

Et voilà que cette dame, Marie Angélique, aperçut un petit encadré : un monsieur cherchait « l’âme sœur ».

 

Il ne fallut pas longtemps pour qu’une rencontre fût orchestrée et voilà Marie Angélique Désirée toute ragaillardie, racontant à ses voisins  son « coup de foudre » pour un homme charmant.

 

« Vous vous rendez compte ? Quelle chance j’ai eu !! Et grâce à une simple petite annonce !! »

 

 

Curieuse et bavarde, Marie Angélique Désirée, jusqu’à mettre son nez partout, ce qui n’était pas du goût de son nouvel amoureux.

Un jour, dans la maison de Vernouillet, s’étonnant qu’une porte restât  continuellement fermée à clef, elle en demanda la raison.

N’ayant aucune réponse, elle s’avisa de jeter un coup d’œil....... par le trou de la serrure.

« Petite effrontée !! s’écria le locataire du lieu, s’efforçant de garder son calme.

 

Qu’avait-elle aperçu par le trou de la serrure ?

Une chambre en désordre, avec sur le lit, des vêtements, un monceau de vêtements …… de femme.

Bien évidemment, elle voulut savoir à qui appartenait tout ce linge.

Ce fut après avoir lourdement insisté qu’elle reçut la réponse suivante :

« C’était la chambre de ma sœur. Elle a habité ici quelque temps et n’a pas encore débarrassé le lieu de toutes ses affaires. »

 

Marie Angélique avait raconté cette anecdote à ses voisines qui, même si elles rirent avec elle, soupçonnèrent quelque embrouille là-dessous.

Mais la femme                 amoureuse qu’était devenue, à présent, la veuve Guillin, ne vit rien de plus par le trou de la serrure que ce que son amant lui affirmait.

 

Paris mi-juillet 1915, les deux nouveaux tourtereaux visitaient ensemble leur futur nid d’amour à Vernouillet.

 

Paris fin juillet, Marie Angélique Désirée Pelletier, veuve Guillin, faisait des projets et notamment celui de quitter son logement, rue Crozatier, pour s’installer avec son nouvel amour dans une petite maison de Vernouillet.

 A la même époque, Marie Angélique envoyait un petit mot à sa fille, Angèle, lui promettant de lui écrire plus longuement après son emménagement.

 

Puis, plus de nouvelle.

 

Angèle, surprise, inquiète, puis angoissée, se rendit à Vernouillet, à l’adresse que lui avait donnée sa mère. Un monsieur la reçut lui affirmant qu’il ne connaissait point de Madame Guillin.

 

Personne, à partir du début août 1915, n’entendit plus parler de la dame Pelletier, veuve Guillin.

 

Quelques semaines plus tard, sous le nom de Monsieur Dupont, le séducteur chercha un autre domicile, son regard se tourna vers la ville de Gambais…..

 



[1] Lorsqu’une jeune fille se mariait très jeunes, c’était, souvent, en raison d’une naissance annoncée. Aucun enfant reconnu par le mariage, aucune naissance d’enfant dans les mois qui suivirent cette union. La jeune fille était-elle enceinte et fit-elle une fausse couche ? Impossible à dire.

[2] Aucune information sur la fillette. Est-elle née avant ou après son frère ? Rien pour le préciser.

[3] Sur l’acte de naissance le prénom est : Adrien Achille. Sur les actes de mariage et décès, le jeune homme est prénommé Adrien Charles.

[4] Aucune mention sur l’origine des deux décès.

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