mercredi 11 novembre 2020

HISTOIRE VRAIE - QUE S'ETAIT-IL PASSE CETTE NUIT-LA ? Première partie.

 

HISTOIRE VRAIE

Mort suspecte à Vernon

 

L’adjoint au juge de paix du canton, accompagné de deux médecins, frappa à la porte du domicile de François Jean Baptiste Dejors. Lorsque ce dernier ouvrit la porte, il demanda, au nom de la loi, à entrer.

Malgré ses protestations, le locataire du lieu, sur les insistances de l’homme de loi, dut s’incliner. En maugréant, il laissa les trois hommes pénétrer dans son logis. Dans la pénombre de l’intérieur, seules deux bougies éclairaient un cercueil posé sur la grande table de la pièce à vivre. Tout autour, des femmes, voisines ou amies, veillaient la dépouille mortuaire en égrenant leur chapelet.

 

Les médecins examinèrent le cadavre de la jeune femme, pendant que l’adjoint au juge de paix déclarait :

« Certaines personnes ont émis des doutes quant aux causes du décès de votre épouse, aussi, nous allons procéder à une autopsie. »

François Jean Baptiste émit quelques signes d’impatience et de contrariété.

Que lui voulait-on ?

Lui qui souhaitait inhumer son épouse au plus vite.

Il était vrai que la hâte que ce veuf avait mis à enterrer son épouse avait surpris.

Il était vrai aussi, que chacun pouvait témoigner, et beaucoup ne s’en étaient pas privés, que le ménage n’allait pas bien fort et que la mésentente régnait entre lui et Marguerite Augustine. La médisance avait dû faire son chemin, mais là à faire une autopsie, tout de même !

François Jean Baptiste ne pouvait s’opposer à cet acte, toutefois, il demanda à y assister, ce qui lui fut autorisé.

 

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Que s’était-il passé dans la nuit du 10 au 11 janvier 1833 au domicile des époux Dejors ?

 

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François Jean Baptiste avait une réputation de grande gueule et de bagarreur. Pourtant, à le voir, il avait un visage doux.

Marguerite Augustine Pointel s’était amourachée de lui et souhaitait ardemment s’unir à lui. D’ailleurs, elle n’était pas la seule à lorgner le jeune homme.

Charles Pointel, veuf depuis dix ans et qui avait élevé seul sa fille unique, s’était d’abord opposé à ce mariage. La jeune fille insista, insista toujours et encore, si bien que Charles Pointel, céda de mauvaise grâce.

Le mariage eut lieu le mardi 15 mai 1832 à Vernon, ville de résidence de la future jeune mariée.

 

Il ne fallut pas bien longtemps à la jeune femme pour se rendre compte combien son père avait raison.

Sa vie était un enfer.

Son époux continuait à vivre en célibataire, faisant la fête, rentrant tard, dépensant l’argent du ménage en beuveries, n’hésitant pas à frapper à la moindre petite remarque.

La vie devint encore plus pénible lorsque Marguerite Augustine annonça qu’elle était enceinte.

« Un enfant ! » avait hurlé François Jean Baptiste, furieux.

 

A cette nouvelle les coups redoublèrent au point que la future maman alla se réfugier chez son père.

Mal lui en prit, car une épouse ne devait sous aucun prétexte quitter le domicile conjugal.

L’époux abandonné fit intervenir un huissier et la jeune femme dut réintégrer son foyer où les maltraitances se poursuivirent.

 

Un soir, c’était au moment de la Toussaint, les nausées avaient cloué au lit Marguerite Augustine. Son mari lui prépara un bouillon. Elle avait pris le bol à deux mains et comme le liquide était brûlant, elle soufflait dessus pour le refroidir. Ce fut ainsi qu’elle remarqua que, sur le dessus, se trouvait une poudre verdâtre. Inquiète, en montrant le récipient à son mari, elle demanda :

« Qu’est-ce qu’il y a sur le bouillon ? »

 

François Jean Baptiste entra dans une colère inqualifiable. Arrachant le bol des mains de la malade, il lança :

« Puisque tu n’aimes pas ce que je te donne à manger, tu n’auras rien d’autre ! »

 

Puis il sortit de la maison, alla vider, sur le fumier dans la cour, le contenu du bol, avant de fracasser celui-ci avec rage.

 

Marguerite Augustine, choquée, parlant en sanglotant de cette scène à une voisine qui n’osa formuler sa pensée : « N’aurait-il pas voulu l’empoisser ? »

 

 

Le ventre de Marguerite Augustine s’arrondissait au même rythme que croissait le mécontentement de François Jean Baptiste à la perspective de devenir père

 

Le  janvier 5 janvier 1833, naissait une petite fille, toute chétive, qui fut prénommée, Augustine Laure Aglaé.

Cette naissance ne rapprocha nullement les parents.    

 

 

A suivre................

 

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