mercredi 15 septembre 2021

Séismes et éruptions volcaniques.....

 

La Guadeloupe ne fut pas épargnée 

non plus.

 

Si la Martinique possédait un Mont Pelé volcanique à souhait, la Guadeloupe, elle, avait les vapeurs  et les cendres de la Soufrière.

Dans l’un et l’autre cas, les habitants en supportaient toujours les conséquences.

 

Et voilà pourquoi, quelques scientifiques se penchèrent sur l’analyse des séismes, des tsunamis et des éruptions volcaniques, avec cette question cruciale :

Comment détecter les mécanismes déclencheurs ?

 

 

Septembre 1797, la Soufrière entra en action.

A ce moment, Thomas Luc Augustin Hapel-Lachênais[1] était déjà depuis plusieurs années en Guadeloupe, y ayant débarqué en septembre 1784.

Il fut donc à même d’étudier le phénomène.

 

29 septembre : Dans la Basse-Terre, il fut ressenti un tremblement de terre, accompagné d’un bruit sourd partant de la Soufrière. Puis s’éleva un nuage noir, suivi d’une pluie de fines cendres qui recouvrit le site, détruisant la végétation.

Au cours de l’hiver 1797-1798, Thomas Luc Augustin Hapel-Lachênais observa plusieurs recrudescences de l’activité volcanique.

 

26 avril 1798 : une détonation se fit entendre dans la Basse-Terre. La Soufrière était enveloppée d’un épais nuage, mais aucune chute de cendres. Le nuage, en se dissipant, laissa voir des vapeurs qui s’échappaient de la partie nord-ouest du cône. Jaillit ensuite une énorme quantité de pierres qui tels des obus creusaient des cratères en heurtant le sol.

Thomas Luc Augustin Hapel-Lachênais expliqua qu’il s’agissait de pierres provenant de la démolition de laves anciennes.

 

Quatre années plus tard, en février et mars 1802, le même scénario se produisit.

 

 

1843

Quatre-vingt-dix secondes !! C’est long, très long lorsque la terre tremble[2] d’une manière effroyable.

Quatre-vingt-dix secondes !! C’est interminable lorsque, tout autour de soi, les maisons s’écroulent dans un bruit d’enfer.

Quatre-vingt-dix secondes !! C’est insoutenable lorsque la peur prend aux tripes et que la tête bourdonne de telle sorte qu’aucune réflexion logique ne fonctionne, si ce n’est l’envie de fuir, loin, très loin, mais où, alors que le sol est jonché de décombres. Que faire, sinon prier et espérer ?

Quatre-vingt-dix secondes de terreur, ce fut ce que vécurent tous les habitants de la Guadeloupe, ce jour-là, 8 février 1843, lors d’un séisme de très forte intensité. 

Ce tremblement de terre fut ressenti également dans les petites Antilles et à Antiga et Bardura, en Martinique aussi, et jusque dans le sud de la Floride.

 

Le gouverneur de l’île, Jean-Baptiste-Marie-Augustin Goubeyre[3], dévasté devant le désastre, s’adressa aux habitants en ces termes :

 

Habitants de la Guadeloupe,

 

Un tremblement de terre dont les annales n’offrent pas d’exemple, vient de couvrir de ruines notre malheureux pays. Partout des habitations détruites, partout des victimes de cet immense désastre !

La ville de Pointe-à-Pitre n’existe plus. D’innombrables corps gisent aujourd’hui sous ses débris d’où vous avez vu sortir plus de quinze cents blessés, miraculeusement sauvés.

Votre infortune est grande ! Mais toute ressource n’est pas détruite......

          Sur les ruines de la Pointe-à-Pitre,                 le onze février 1843.

Votre gouverneur, Goubeyre.

 

 

Le bilan fut accablant. L’île dans son ensemble fut lourdement touchée. Pointe-à-Pitre était en feu.

Trois mille morts et le reste de la population démuni de tout.

L’économie de l’île réduite à néant. Il fallut attendre deux années pour que toutes les usines soient reconstruites et reprennent leur activité.

 

La France fut consternée par cette catastrophe et toutes les communes françaises firent des appels aux dons[4].

  

Le calme revenu, il fallut enterrer les morts, panser les plaies, déblayer et reconstruire. Reprendre la vie avec cette peur au fond des entrailles, cette peur qui s’atténua peu à peu avec le temps....

Mais le temps fut bien court jusqu’à cette année 1851 au cours de laquelle le sol se déroba encore sous les pieds des Guadeloupéens. Heureusement, peu de morts, peu de dégâts.

Mais les angoisses ressurgirent, encore plus tenaces.

  

Environ cinquante années plus tard, il n’y avait plus que les très anciens, les rescapés, qui en parlaient encore de cette immense tragédie de 1843.

Etait-ce pour rappeler que tout pouvait à nouveau recommencer que, le 29 avril 1897 en milieu de matinée, la terre se mit à trembler[5] et frappa à nouveau le port de Pointe-à-Pitre ? De nombreux dégâts matériels dans cette zone urbanisée et marécageuse, mais peu de victimes : 7 morts et une quarantaine de blessés. Mais c’était déjà beaucoup trop !

 

C’en était assez pour ce XVIIIème siècle !!

Le début du siècle suivant ne fut pas plus clément.



[1] Thomas Luc Augustin Hapel-Lachênaie - Argentan (Orne) le 2 avril 1760 – Sainte-Rose ( Guadeloupe) le 14 mai 1808. En France, il exerce en tant que vétérinaire. A la Guadeloupe : apothicaire, il travaille à l’hôpital militaire. Il étudie la chimie et obtient le diplôme. Il cultive aussi la canne à sucre. Il est passionné par beaucoup de sujets : santé animale, botanique, géologie .... Il est nommé Secrétaire de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe et membre de la Société d’agriculture et de physique

[2] De magnitude 7,5 à 8 sur l'échelle de Richter selon les estimations actuelles.

[3] Riom le 30 octobre 1786 -  Pointe-à-Pitre le 7 juin 1845. Officier de marine et gouverneur de la Guadeloupe de 1841 à 1845. 

[4] Information recueillie dans les divers comptes-rendus des Conseils municipaux de nombreuses communes.

[5] Estimation d’une magnitude de 5.5.

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