mercredi 1 septembre 2021

Stupeur et consternation, éruption volcanique en Martinique

 

L’effroyable nouvelle s’est étalée à la une de tous les journaux, le 11 mai 1902.






Trois jours avant, le volcan de la montagne Pelée, en Martinique, était entré en éruption détruisant entièrement la ville de Saint-Pierre, ainsi que tous les navires du port.


La plupart des habitants de cette ville avait péri.

 

Le volcan avait commencé à gronder dans la nuit du 3 au 4 mai, entraînant de violentes secousses du sol qui avaient fait environ deux cents victimes.

Ensuite du cratère, s’échappèrent de grandes quantités de cendres, poussées vers le nord, par le vent et  qui se déposèrent dans la campagne environnante. Devant les routes impraticables, encombrées de cendres et de roches, les habitants se réfugièrent au plus vite à Saint-Philomèle et à Saint-Pierre, tout en pensant que ce phénomène volcanique ne serait que de courte durée.

 

Les humains, mais aussi les animaux et les insectes se sentaient menacés :

Des serpents fer-de-lance chassés par la chaleur des cendres volcaniques envahirent les rues de Saint-Pierre et tuèrent, par morsures, cinquante personnes et aussi deux cents animaux.

Ce furent des milliers de fourmis et de scolopendres venimeux qui pénétrèrent dans les locaux de l’usine sucrière Guérin implantée à l’embouchure de la rivière Blanche. L’usine fut, juste après, ensevelie sous plus de six mètres de boue bouillonnante. Il y eut vingt-trois victimes et cent-cinquante personnes disparues. C’était le 5 mai 1902.

Le lendemain, 6 mai 1902, le torrent de boue brûlante se transforma en torrent de lave qui vint engloutir une partie de la ville de Saint-Pierre, s’écoulant des deux versants de la rivière Blanche occupés par d’importantes plantations. Un de ces versants était formé par la Montagne Pelée.

Le mercredi 7 mai, tout sembla retrouver son calme. Mais dans la nuit du 7 au 8 mai, ce furent des orages avec des pluies diluviennes provoquant le débordement de la rivière du Prêcheur. Une gigantesque inondation dans laquelle  quatre-cents personnes trouvèrent la mort.

Mais le pire était encore à venir.

Le jeudi 8 mai 1902 au matin, jour de la fête de l’Ascension, juste un peu avant huit heures, après une effroyable explosion, une masse gazeuse et solide se répandit sur toute la ville de Saint-Pierre, tuant en quelques minutes 26 000 personnes et détruisant quarante navires  amarrés dans le port.

 

Une seconde éruption, plus violente que la première, eut lieu le 20 mai  suivant, achevant de tout dévaster.

 


La ville de Saint-Pierre, ainsi que son port furent rayés de la carte.....

Tout était à reconstruire.

Les pertes humaines furent catastrophiques avec plus de 30 000 victimes.

 

 

La ville de Saint-Pierre fut fondée par le navigateur Pierre Belain sieur d’Esnambuc[1], en 1635. A partir de cette date, de nombreux Européens s’y installèrent.

En 1635, la montagne Pelée venait de connaître une de ses multiples éruptions. Le paysage était ravagé, végétation détruite sur une partie des flancs du volcan. Son nom vient sûrement des nouveaux arrivés lors de leur première vision du site.

La montagne Pelée fut fréquemment en activité, d’autres éruptions eurent lieu, avec des intensités et des durées plus ou moins fortes et longues :

En 1776 – 1779 – 1780 – 1788 – 1792 (seulement quelques explosions) - 1813 – 1817 – 1823 – 1839 ( au mois de janvier, la ville de Fort-de-France entièrement détruite )  – 1851 (à partir du mois d’août, début d’activité fumerollienne qui dura quatre années).

En ce début de XXème siècle, Saint-Pierre était une ville en pleine expansion[2] . Elle possédait un réseau d’éclairage urbain électrique, un tramway hippomobile, un évêché, un lycée, un tribunal, un jardin botanique, un théâtre de huit cents places. De charmantes maisons et d’élégantes villas bordaient les rues pavées.

Son activité commerciale était intense (sucre - fabrication du rhum.....).

Le port de Saint-Pierre attirait de nombreux navires marchands venant du monde entier.

 

Mais la Martinique  est une île volcanique parcourue par une chaîne avec deux massifs principaux : Au nord-ouest, la montagne dite Pelée qui est la plus haute et le cratère des Palmistes et un autre petit volcan, le Pain de Sucre.

 

Malheureusement, au cours de la première moitié du XXème siècle, l’activité volcanique se poursuivit, notamment pendant une période allant de 1927 à 1932, sans trop de gravité, malgré tout.

 

Une tragédie qui rappelle celle subie par Pompéi.



[1] Marin, aventurier,  né le 9 mars 1585 à Allouville en Seine-Maritime et décédé en 1637 à Saint-Christophe aux Antilles. Premier gouverneur des Antilles françaises, il y vécut de 1625 à 1637.

[2] Saint-Pierre comptait 29 210 habitants en 1889.

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