mercredi 15 juin 2022

Les catastrophes ferroviaires - février 1871 - troisième partie.

 

Ce fut le 5 février 1871 entre Bandol et Ollioules-Saint-Nazaire – sur la ligne Marseille-Nice.

 

Troisième  partie : les victimes et les suites judiciaires

 

 

Une liste nominative des victimes dont l’identité avait été reconnue fut communiquée par l’administration du chemin de fer,  juste après l’accident du 5 février 1871 :

·         M. Vigo, conducteur de train.

·         M. Arnaud Simon, gendarme, escortant la poudre - son corps n’a pu être retrouvé.

·         Mme Guillaume Grippeling de Montpellier.

·         M. H Guichard de Saint-Henry. 

·         M. Jean Nègre (Jean) de Saint-Henry. 

·         M. Chabuet, capitaine des mobiles du Var.

·         M. Pelabon, capitaine des mobiles du Var. 

·         Mme Harranger, femme d’un employé du contentieux de la Compagnie.

·         Mme Marie-Anne Pélissier de la Ciotat.

·         M. Niel père de Saint–Tropez.

·         M. Niel fils, de Saint-Tropez.

·         M. Jean Jaubert, brigadier des douanes à Bandol. 

·         M. Jules Nicaisse, médecin à Garéoult (Var).

·         M. Louis Ollivier de Roquevaire.

·         Mme Appolaniaire d’Hyères.

·         Mme Carmen Ruggieri, épouse Arnaud, d’Italie.

·         Mme Marie Paclet, de Maçon. 

·         Mme Cécile Paclet, de Maçon. 

·         Mme Augustine Laugier, épouse Pascal, de Marseille.

·         M. Alexandre Brun, caporal au 4e régiment d’infanterie de marine. 

·         Mme Marie Rincol  de Montpellier. 

·         M. François Portanier  de Cannes. 

·         M. Auguste Roux, de Périgueux. 

·         M. Louis Bertain de Mont-Istio(Italie). 

·         M.  Auguste Bellon, marin à Toulon.

·         M. François Gand de Marseille. 

·         M. J B  Noaro, italien. 

·         M. Eugène Brontoux, soldat au 89e de ligne (Quille de route).

·         M. Paul Toussaint. 

·         M. Gustave Herbec, soldat allant à Antibes.

·         M. Samson, négociant à Marseille. 

·         M. Antoine Masse (Antoine), menuisier à La Ciotat.

·         M. Ji-B Vinasse (Ji-B.), italien.

·         M. Bonin, zouave à Antibes.

·         M. Louis Poivre, au Creuzot. 

·         M. Landy, soldat au 89e de ligne (feuille de route). 

·         M. Moïse Millaud, dit Massé, négociant à Gemenos.

·         M. Charles Laurent, soldat au 85e de ligne (feuille de route).

·         M. Hippolyte Artois, soldat au 96e de ligne.

·         M. Antoine Berthea de San-Secondo (Italie).

·         M. Auguste, chauffeur à Saint-Tropez.

·         M. Vincent Hidalgo de Languese (Espagne). 

·         Mme Clémentine Giraud, épouse Toche, de La Cadière.

 

 

Une liste nominative loin de contenir les soixante-huit noms des victimes et surtout loin du chiffre réel de cent-quatre personnes décédées.

Une centaine de morts et environ soixante-dix blessés[1] plus ou moins grièvement.

 

La curiosité m’a poussée à essayer de retrouver les actes de décès de ces malheureuses victimes.

Elles ont toutes trouvé place dans le registre des décès de Toulon, avec mention à la date du 5 février 1871 :

« sur la ligne du chemin de fer de Toulon à Marseille ».

Pour les autres personnes, décédées les jours suivant, le lieu est celui de l’hôpital où ils avaient été transportés.

Quelques actes portent la mention « inconnu », avec simplement le sexe et l’âge approximatif.

 

Quelques-uns ont retenu mon attention, comme :

 

Marcelin Pierre Joseph VIGO – conducteur de train du chemin de fer – né à Vence – âgé de trente-cinq ans – domicilié à Marseille – fils de Georges Vigo et Marianne Pons – époux de Joséphine Alexandrine Maury.

 

Emile Pierre NIEL – maréchal ferrant – né à Saint-Tropez – âgé de vingt ans – domicilié à La Ciotat – célibataire, fils de Charles Niel, forgeron et Colette Olivier.

Il était dans le train avec son père.....

Charles NIEL – maréchal ferrant lui aussi, ce qui laisse à penser qu’il avait enseigné ce métier à son fils – né à La Motte dans le Var – âgé de soixante-trois ans – domicilié à La Ciotat - Veuf de Colette Olivier.

 

Toussaint Désiré PAUL – marin de l’Etat –  né à Bandol - âgé de vingt-et-un ans - domicilié à La Ciotat – Célibataire – fils de Joseph Etienne Paul et Joséphine Calliol.

 

Auguste BELLON – distributeur à bord du vaisseau le Magenta – né à Annot dans les Basses-Alpes – âgé de trente-deux ans -  domicilié à Toulon – fils de jacques Bellon et Victoire Richard.

 

François BONIN – zouave au dépôt du Premier Zouave – sans autre mention .....

 

Jean Baptiste VINASSE – terrassier – né à Moche en Italie – âgé de vingt-cinq ans – sans autre mention ......

 

Carmele ROUGIERI – née en Italie – âgée de vingt-cinq ans – sans autre renseignement.

 

Jacques Mathias ROUX – artiste lyrique – né à Marseille – âgé de dix-huit-ans – domicilié à Marseille – célibataire – fils de Jacques Antoine Roux et Anne-Marie Cressi.

 

........ et tant d’autres......

 

 

Cette petite parenthèse rend leur mort plus émouvante. Ils n’étaient pas que des noms listés dans un journal, ils avaient des familles, des amis..... et surtout l’envie de poursuivre leur chemin même si pour certains celui-ci était ardu.

 

 

Pourquoi, le wagon contenant l’armement explosa-t-il ?

Un défaut de chargement, assurément.

Un baril de poudre ayant laissé échapper un peu de son contenu qui se serait enflammé au contact d’escarbilles contenues dans la fumée de la locomotive.

 

Des poursuites correctionnelles furent exercées contre :

·         Le chef de gare de Bordeaux-Bastide.

·         Un gardien de batterie aux magasins généraux de Bordeaux.

·         Un sous-chef de gare de Marseille.

 

Le 6 juillet 1871, la cour d’appel d’Aix rendit un arrêt de non-lieu, relaxant les inculpés, faute de preuves suffisantes.

Presque une année plus tard, le 5 mai 1872, la responsabilisé civile du PLM (Paris-Lyon-Marseille) à l’égard des victimes fut reconnue.

Puis, le Conseil d’Etat fut saisi de l’affaire. Celui-ci jugea, le 17 décembre 1875 que l’Etat était responsable pour les deux-tiers des dommages causés, la compagnie de chemin de fer devant supporter le tiers restant en raison de son défaut de précaution.

 



[1] Certains rapports allant jusqu’au nombre de deux cents blessés.

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