Ce fut le 5 février 1871 entre Bandol et
Saint-Nazaire – sur la ligne Marseille-Nice.
Deuxième partie : l’accident
Sept heures quarante-sept.
Le 5 février 1871.
De nombreuses familles portaient
le deuil d’un père, d’un fils, d’un fiancé, d’un mari, d’un amant, d’un parent
ou d’une connaissance.
On parlait de défaite.
On parlait d’armistice.
On parlait... On parlait......
Mais la vie poursuivait son
chemin et il fallait avancer malgré le fardeau des peines.
Sept heures quarante-sept.
Le 5 février 1871.
Comme à son accoutumée, le train
omnibus 481 quitta Marseille.
Un train omnibus composé de vingt
wagons.
Vingt wagons dont onze de
voyageurs.
Vingt wagons dont neuf de
marchandises.
Neuf de marchandises, et quelle
marchandise !!
Neuf wagons de marchandises dont
quatre, en queue de train, contenaient
25 000 kilogrammes de poudre de guerre...
En ces temps de conflit armé, le Ministre
des travaux publics avait autorisé que des wagons remplis d’armement soient
ajoutés aux trains transportant des voyageurs.
En temps de guerre, nécessité
fait loi !!
Une dérogation, datant d’août
1870, aux prescriptions d’un article de
l’ordonnance établie en novembre 1846.
Le train venait à peine de
quitter la gare de Bandol qu’une effroyable explosion retentit, une énorme
colonne de fumée noire s’éleva dans le ciel et un brasier jaillit avec une
vigueur incroyable.
Tout alla très vite, trop vite.
L’explosion, la colonne de fumée
et les flammes furent perçues au loin. Pressentiment d’un horrible malheur,
encore un, et les habitants des environs accoururent pour porter secours.
Que faire en abordant le théâtre
de cette catastrophe ?
Aller au plus vite et secourir
les blessés, mais il y en avait tant.....
Une première estimation dénombra
soixante personnes décédées, et une centaine de blessés qui furent, selon leur
état, dirigés vers les hôpitaux ou accueillis chez l’habitant.
Des premiers chiffres bien
au-delà de la vérité.
Oui des chiffres contradictoires,
car la presse se devait de ne divulguer que le minimum d’informations.
L’information se devait d’être réservée, non alarmiste.
Mais des chiffres qui allaient à
la hausse concernant le nombre des décès.
Car, qui se trouvaient dans ce
train ?
Sûrement aussi quelques anonymes
sans famille dont le corps parti dans l’explosion n’a pu être retrouvé......
N’a jamais été réclamé.....
Car des lambeaux de cadavres, des
débris de ferrailles, des morceaux de rails, des boulons furent retrouvés à
plus de 1 800 mètres.
Tout autour le chaos, des maisons
effondrées, des champs d’oliviers aux arbres déracinés aux branches cassées.
Il fallut des heures et des
heures pour que le site soit déblayé.
Il fallut du temps pour
reconnaître les corps.
Il fallut le temps des
funérailles, dernier hommage aux victimes, aux personnes aimées.
Le temps du deuil, encore un, ne
pourrait se faire qu’après avoir compris le pourquoi de cette catastrophe !
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