mercredi 8 juin 2022

Les catastrophes ferroviaires - février 1871 - deuxième partie.

 


Ce fut le 5 février 1871 entre Bandol et Saint-Nazaire – sur la ligne Marseille-Nice.

 

Deuxième  partie : l’accident

 

Sept heures quarante-sept.

Le 5 février 1871.

De nombreuses familles portaient le deuil d’un père, d’un fils, d’un fiancé, d’un mari, d’un amant, d’un parent ou d’une connaissance.

On parlait de défaite.

On parlait d’armistice.

On parlait... On parlait......

 

Mais la vie poursuivait son chemin et il fallait avancer malgré le fardeau des peines.

Sept heures quarante-sept.

Le  5 février 1871.

Comme à son accoutumée, le train omnibus 481 quitta Marseille.

Un train omnibus composé de vingt wagons.

Vingt wagons dont onze de voyageurs.

Vingt wagons dont neuf de marchandises.

Neuf de marchandises, et quelle marchandise !!

Neuf wagons de marchandises dont quatre, en queue de train, contenaient  25 000 kilogrammes de poudre de guerre...

En ces temps de conflit armé, le Ministre des travaux publics avait autorisé que des wagons remplis d’armement soient ajoutés aux trains transportant des voyageurs.

En temps de guerre, nécessité fait loi !!

 

Une dérogation, datant d’août 1870,  aux prescriptions d’un article de l’ordonnance établie en novembre 1846. 

 

Le train venait à peine de quitter la gare de Bandol qu’une effroyable explosion retentit, une énorme colonne de fumée noire s’éleva dans le ciel et un brasier jaillit avec une vigueur incroyable.

 

Tout alla très vite, trop vite.

 

L’explosion, la colonne de fumée et les flammes furent perçues au loin. Pressentiment d’un horrible malheur, encore un, et les habitants des environs accoururent pour porter secours.

 

Que faire en abordant le théâtre de cette catastrophe ?

Aller au plus vite et secourir les blessés, mais il y en avait tant.....

 

Une première estimation dénombra soixante personnes décédées, et une centaine de blessés qui furent, selon leur état, dirigés vers les hôpitaux ou accueillis chez l’habitant.

Des premiers chiffres bien au-delà de la vérité.

 

Oui des chiffres contradictoires, car la presse se devait de ne divulguer que le minimum d’informations. L’information se devait d’être réservée, non alarmiste.

Mais des chiffres qui allaient à la hausse concernant le nombre des décès.

 

Car, qui se trouvaient dans ce train ?

Sûrement aussi quelques anonymes sans famille dont le corps parti dans l’explosion n’a pu être retrouvé...... N’a jamais été réclamé.....

Car des lambeaux de cadavres, des débris de ferrailles, des morceaux de rails, des boulons furent retrouvés à plus de 1 800 mètres.

 

Tout autour le chaos, des maisons effondrées, des champs d’oliviers aux arbres déracinés aux branches cassées.

 

Il fallut des heures et des heures pour que le site soit déblayé.

Il fallut du temps pour reconnaître les corps.

Il fallut le temps des funérailles, dernier hommage aux victimes, aux personnes aimées.

 

Le temps du deuil, encore un, ne pourrait se faire qu’après avoir compris le pourquoi de cette catastrophe !

 

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