mercredi 21 septembre 2022
Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Paul Septime Maitayer - Deuxième partie
un certain
Maitayer Paul Septime
Chapitre
2
Ce fut ainsi que le prévenu Paul
Septime Maitayer comparut devant la cour d’assises de l’Eure, le 29 janvier
1888.
Dans le box des accusés, Paul
Septime Maitayer avait une tenue tout à fait correcte.
Devant lui, se tenait Maître
Decori du Barreau de Paris, son avocat.
Le jeune homme déclina son
identité :
Maitayer Paul Septime, fils de Arsène Adolphe et de
Marie Adélaïde Béquet.
Né le 27 mai 1862 à
Port-Mort, domicilié à Gasny.
Aux accusations de meurtre et de
vol, Paul Septime ne nia pas.
Ce qu’il nia, c’était la
préméditation.
Concernant la préméditation, le
président de séance regarda l’accusé et prit la parole :
« Pourtant, n’avez-vous pas
dit lors d’un précédent interrogatoire, avoir essayé de vous introduire dans la
demeure de votre victime, deux jours avant le meurtre ?
-
Oui, mais j’ai été
dérangé par le chien....
-
Relisant vos
précédentes déclarations, je vois que lors de cette première tentative de vol,
vous avez emporté avec vous le fusil de Monsieur Adrien dit Laisné. Aviez-vous
déjà l’intention de vous en servir ?
-
Non, c’était pour
éviter qu’il me canarde.....
-
Donc, vos intentions
n’étaient pas claires.
Après un temps de silence, le
président de séance poursuivit :
« Dans vos déclarations recueillies
après votre arrestation, vous dites toutefois que après.... appelons cela,
votre première visite, vous vous êtes retranché dans un des bâtiments non loin
de la maison et avez attendu, guetté, pendant deux jours. Et vous dites qu’il
n’y avait eu aucune préméditation de votre part. Qu’en dites-vous ? »
Grand silence du côté de
l’accusé......
« Moi, je peux vous dire
qu’il y a bien eu préméditation. Vous guettiez...... vous attendiez votre
heure..... »
Les circonstances du meurtre
furent alors évoquées, ainsi que les dix coups de crosse donnés à la pauvre
victime.
« Un meurtre avec
acharnement !! » tonna le président de séance.
Malgré une brillante plaidoirie
de Maître Decori, après délibération des jurés, l’accusé Paul Septime Maitayer
fut déclaré coupable et condamné à la peine capitale.
Bien que s’étant forgé une solide
carapace, Paul Septime sentit celle-ci se fissurer lorsque le verdict tomba.
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