Drelin, drelin !!!!!

 

Interjection et nom masculin attesté depuis 1673. Avant cette date, on employait drelindindin pour imiter le bruit fait par le luth ou autre bruit métallique telle la clochette.

 Modernisme oblige, au XXème siècle drelin se voit concurrencé par dring ou dringdring, bruit d’une sonnette et non d’une clochette.

Tout est dans la nuance......

Dring, c’est électrique !

Drelin, c’est métallique !

 

Pour ma part, ce drelin-drelin est une merveille.

Il peut être lancé de différentes manières, de la plus coquine et joyeuse à la plus impatiente et énervée.

 

Vous souvenez-vous d’Argan, dans le malade imaginaire de Molière (1673) ?

Lorsqu’il appelle sa servante, Toinette, écoutons-le :

 

.... «  Ils n'entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin : point d'affaire. Drelin, drelin, Drelin : ils sont sourds. Toinette ! Drelin, drelin, drelin : tout comme si je ne sonnais point. Chienne, coquine! Drelin, drelin, drelin : j'enrage. Drelin, drelin, drelin : charogne, à tous les diables ! Est-il possible qu'on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin, drelin, drelin : voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin : ah, mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin....... »

N’entendez-vous pas que ce drelin devient de plus en plus agressif au fur et à mesure de l’impatience grandissante d’Argan ?

Un vrai régal......

 

Alphonse Daudet, lui, fait résonner la clochette des « Trois messes » dans son recueil des Lettres de mon moulin, d’un joyeux drelindindin qui lui aussi devient de plus en plus exigeant, agité par le diable lui-même !!!

Une cloche tintinnabulant avec acharnement !!!

Voilà encore une merveilleuse page littéraire.

 

Et le saviez-vous ?.....

Lorsque vous imitez le son de la clochette « drelin, drelin », et bien, 

vous drelinez !!!

Eh oui !!!!

  

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert